Qu’entend-on par équilibre ? Est-ce que tout le monde peut y parvenir ? Faut-il des qualités spécifiques pour atteindre cet équilibre que l’on dit gage de bonheur ?
Pour commencer, le bonheur ne nécessite pas l’équilibre à tout prix : vous pouvez être heureux sans être parfaitement équilibré. Ça soulage déjà d’un grand poids ! L’équilibre, pour moi, c’est l’image du funambule qui utilise son balancier pour rester sur le fil, quand il commence à pencher. Il plie, mais ne tombe pas ! Dans la vie courante, l’idéal, pour rester stable, c’est de vous organiser pour que les trois sphères suivantes tiennent la route parce que vos quatre pneus sont bien gonflés : avoir le job dans lequel vous vous épanouissez ou que vous faites facilement et agréablement ; vivre dans le domicile qui vous plaît ; avoir l’entourage (famille, amis, conjoint éventuellement) qui vous nourrit, afin de gonfler adéquatement le pneu de la confiance qui dépend étroitement de l’état des trois autres. Est-ce votre cas ?
Si l’un des pneus (ou plusieurs) est dégonflé, il va affecter la confiance, à moins que votre croyance soit « qu’on ne peut pas tout avoir dans la vie ». Alors, vous vivez une forme de bonheur que vous avez adoptée : vous avez le bon conjoint, mais pas le bon job et, misant tout sur votre vie affective, votre emploi devient endurable. Ou encore, vous avez le bon job, mais pas le bon conjoint, mais comme vous vous réalisez dans votre travail, ça vous satisfait, même si la souffrance s’est installée dans votre couple. Et peut-être que vous avez le bon job, un conjoint qui est le centre de votre univers et une vie sociale désertique parce que vous avez négligé vos amis pour vous dédier entièrement à votre relation. Et si vous avez accepté qu’on ne peut pas tout avoir dans la vie, cette forme de bonheur vous satisfait. Cependant, vous et moi savons très bien, en matière de stabilité, qu’un pneu crevé ou simplement dégonflé finit toujours par vous envoyer dans le décor…
Si votre souhait (ou peut-être avez-vous déjà atteint cet objectif et cet article va le valider) est d’être équilibré dans les quatre pneus évoqués, il est temps d’identifier lequel/lesquels nécessitent d’être regonflés ou encore changés, si crevés. La première qualité à mettre en avant pour y arriver, c’est la capacité à se remettre en question et regarder la réalité en face pour constater ce qui nécessite une action. Il n’y a pas pire menteur que soi-même et l’être humain est capable, en déséquilibre affectif, de faire rentrer les ronds dans les carrés : il adapte la pièce du puzzle où elle ne rentre pas, refusant de comprendre que l’image finale sera impossible à terminer. Une fois l’état des lieux fait et accepté, il faut se retrousser les manches pour changer ou regonfler ce qui est nécessaire. Et si vous avez joué l’autruche jusque-là, il va aussi falloir réaliser que c’est le manque de confiance en vous qui vous a poussé à accepter de rouler comme ça. Ou encore la souffrance vous réveille assez que vous ne la supportez plus et vous ne pouvez plus rouler les yeux bandés. La confiance et l’estime sont les meilleurs crics* pour changer les pneus défaillants. Et s’ils se sont dégonflés ou ont crevé, c’est bien pour vous signaler que vous allez faire une sortie de route, si ce n’est déjà fait…
Effectivement, l’équilibre requiert une bonne gestion des quatre pneus qui sont les piliers du bonheur, quand vous avez la conviction que vous pouvez tout avoir dans la vie. Il suffit alors de les garder tous gonflés pour tenir la route dans la joie et la bonne humeur, confiant que si quelque chose cherche à vous ébranler, vous saurez réagir pour garder le cap vers le bonheur que vous méritez. Et, tel, le funambule, vous gardez toujours l’équilibre pour rester sur le fil de la sérénité.
*Cric : Appareil permettant de soulever à une faible hauteur certains fardeaux très lourds. Cric de voiture : pour soulever la voiture et changer un pneu.