Si vous suivez mes chroniques, vous savez que j’ai renommé l’IA : je l’appelle ARA (Assistant de Recherche Artificiel) parce qu’il n’y a aucune intelligence dans cet outil. Et avec l’humour qui me caractérise, je n’ai pu m’empêcher de me pencher sur le « sex robot » qui est une femme robot artificielle sexuelle. Ils prostituent l’IA ! Après la poupée gonflable, puis la poupée en silicone, l’assistant de recherche artificiel se retrouve dans une « carrosserie » imitant le corps féminin : rien de nouveau jusque-là. Si ce n’est que ce jouet sexuel parle et vous pouvez choisir le sujet des discussions et télécharger des programmes (de conversation ou autres…) pour le plaisir sexuel des hommes. Analysons les répercussions d’un tel « gadget »…
Certains êtres humains ont développé un attachement à l’IA qui vous tutoie et vous écrit comme si vous étiez très proches. Les personnes vulnérables en mal de compagnie ou en souffrance utilisent cet outil pour chercher des informations, demander des recommandations, des conseils, voir pour tout simplement discuter. Des articles sérieux expliquent que certains s’en servent de psy. En tant que coach, j’ai entendu le témoignage d’une personne passant jusqu’à trois heures d’affilé à poser des questions à la machine pour traverser une rupture espérant récupérer l’ex. Dans un tel état de non ressource, les gens s’agrippent aux réponses fournies et posent les questions (qui tournent en boucle !) qu’ils poseraient à un professionnel des comportements humains.
Et voilà que l’IA est prostituée en étant utilisée à des fins sexuelles ! La femme parfaite qui fait exactement ce que l’homme lui demande autant dans ses réponses et compliments pour flatter l’ego que dans les gestes intimes… La parfaite geisha ! Faut-il apprécier qu’une conjointe soit résumée à une potiche pour se contenter d’une machine pareille ? Les dominateurs pourront s’en donner à cœur joie d’un côté : cette chose fait et dit tout ce que vous voulez entendre, mais elle n’aura pas les réactions qui, finalement, vous donnent du plaisir quand vous aimez humilier et écraser : elle n’aura aucune réaction face aux humiliations que vous lui ferez subir. Bien sûr, ils vont créer le robot sadomasochiste qui sera programmé pour vous dire toutes sortes de choses humiliantes, mais, même dans ce style de relation, il va vous manquer certaines réactions dont seul l’humain est capable.
Revenons dans un cadre plus classique où l’homme timide pourra être satisfait puisque c’est l’un des angles qui est abordé pour justifier une telle invention. Le service risque d’être très « basic » : les conversations sont programmées et les gestes sexuels aussi. Chacun sait qu’on se lasse bien vite quand le sexe suit toujours les mêmes sentiers… Vous aurez beau vous faire croire que c’est une femme, l’usage que vous en ferez fondé sur le « tout nouveau tout beau » vous jettera pitoyablement sur cette poupée gonflable améliorée, mais vous vous en lasserez. Regardez-vous dans un miroir pendant que vous « copulez » avec la machine et dites-moi ce que vous voyez… Certains reportages parlent d’hommes « en couple » avec une ou deux poupées en silicone, qu’ils habillent, lavent, coiffent et les positionnent dans les situations qui leur conviennent. Ils sont, disent-ils, tout à fait conscients que ce ne sont que des objets. Mais avec la nouvelle version IA, il ne s’agit plus de jouer à la poupée, mais plutôt de jouer au robot… Ce « bazar-là » parle, bouge et s’apparente à une femme totalement contrôlée. Si les êtres humains fragilisées finissent par s’amouracher de l’IA dans leur ordinateur ou téléphone, qu’adviendra-t-ils d’eux face à un logiciel placé dans le faux corps d’une femme qui offre, en plus, des prestations sexuelles ?
Ce que les êtres humains recherchent, c’est la reconnaissance de leur congénère à travers toutes sortes de situations et de comportements. Les professionnelles du sexe vous le confirmeront : une majorité d’hommes a besoin de parler, de chaleur humaine, de se coller à une femme, d’avoir l’impression qu’il plaît, qu’il a de l’attention physique et, bien sûr, du plaisir et un orgasme. Certains peuvent être pervers et attendent une réaction de leur partenaire rémunérée pour jouer le jeu. Avec une machine, va falloir une sacrée imagination pour recréer une relation intime avec une vraie femme. Certes, le jouet va parler, mais ses discours risquent d’être toujours les mêmes. Il va vous laisser lui faire toutes sortes de cochonneries ou encore le parcours classique, mais il sera plus proche de « l’étoile de mer » qui se laisse pénétrer et ne réagit pas que de la star de la pornographie désinhiber.
Faut-il à ce point avoir été rejeté pour la gent féminine ou en avoir peur pour s’offrir une telle machine ? Même si le programme peut être modifié en connectant le logiciel à votre ordinateur, ce truc-là ne vous surprendra jamais. Faisons un parallèle amusant : quand j’étais « cougar », à l’âge de 40 ans, frappant dans la catégorie des jeunes coqs de 18 à 25 ans, j’étais leur instructrice, la plupart du temps. À la finale, et je vous le confie en toute sincérité, comme ils répétaient les gestes que je leur avais enseignés, sans sortir des sentiers battus ou inventer et innover, j’avais l’impression d’avoir une relation sexuelle avec moi-même par corps masculin interposé. C’était lassant à la longue et c’est là que l’expérience de certains hommes de mon âge prenaient le pas sur la jeunesse inexpérimentée. Une fois que vous aurez fait le tour de tous les actes sexuels que vous aurez programmés, même si vous le faites plusieurs fois et dans le désordre pour changer, que vous restera-t-il ?
Les plus fragiles deviendront « accros » à cette représentation de femme qui s’en rapproche, mais qui n’est qu’un ersatz. Ils tomberont amoureux d’un jouet aux capacités limitées, même si les fonctions sexe seront, dans une certaine proportion, remplies. Si une catégorie d’humains s’attache à un logiciel qui leur fait des réponses en les tutoyant, comme ne pas s’attacher à un truc qui ressemble à une humaine ? Cette situation va les déconnecter de la volonté et de l’intention de rencontrer une partenaire de vie, quand cette démarche leur paraît trop compliquée… Ils préfèreront l’imitation au vrai et risquent bien de s’en contenter. Cela dit, question pratique, ça doit être bien plus compliqué de « planquer » un robot à dimension humaine dans un placard plutôt que dégonfler la poupée. Car, j’imagine que vous ne présenterez pas votre sex robot à vos amis. Si ? Personnellement, je ne me sens pas du tout attaquée dans ma féminité si un homme préfère le sexe robotisé qui dit tout ce qu’il veut entendre plutôt qu’une femme faite de chair et de sang. Chacun fera son choix entre fiction et réalité !
Et quand j’écris que le sex robot ne pourra pas vous surprendre puisque non seulement c’est vous qui le programmez, mais vous en connaissez toutes les positions proposées, je me trompe. Avez-vous expérimenté la situation où le GPS a décidé de vous faire passer par une route qui est momentanément fermée pour travaux ? Vous avez beau essayer de l’emmener ailleurs, vous avez droit à un « recalcule ! ». Je suis passée six fois dans le tunnel à Marseille ! Et il faut payer à chaque passage, bien sûr. Je voulais aller au Stade Vélodrome : impossible ! Il me ramenait immanquablement au même endroit qui n’était pas celui où je souhaitais aller. Je me suis demandée si la police n’allait pas me prendre pour une terroriste visitant le tunnel pour y déposer une bombe. Quand une machine dérape, elle dérape ! Et vous n’avez aucun moyen de la ramener à la raison puisqu’elle a toujours raison et parce qu’elle n’a pas de raisonnement. Vous avez probablement vu des vidéos où un robot s’emballe et devient violent, frappant tous azimuts. Alors, je vous laisse imaginer ce qu’il pourrait se passer dans le cas d’un sex robot et je ne parle pas de ce que la machine pourrait dire, mais plutôt de ce qu’elle risque de faire si le programme s’emballe… Glisser votre organe dans les orifices d’une poupée gonflable ne présente aucun danger, elle peut juste se dégonfler. Mais l’introduire dans une machine, indépendamment du fait qu’elle peut probablement couper, elle peut aussi transformer une saucisse en queue de castor…
Proposer à la gent masculine un objet qui présente toutes les « qualités » d’une geisha, sans les inconvénients revient à séparer l’homme de la femme. Le féminisme extrémiste, sous certains aspects, a déjà fait des dégâts le pire étant de pousser le sexe opposé vers des robots sexualisés. Et comme ils projettent de construire des « sex boys » pour les femmes, chacun jouera de son côté avec une machine déshumanisée. Personnellement, j’ai toujours préféré l’humain à l’électrique… !
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