Aujourd’hui, il est impensable d’éduquer notre enfant sans jamais lui parler de nudité et de sexualité. Nous nous souvenons tous des histoires d’abeilles, de pollen et de cigognes que nos arrières grands-parents racontaient pour dissimuler leur malaise d’avoir à parler de sujets concernant la sexualité et qu’ils considéraient tabous. Mais malgré leur malaise, ils savaient qu’il était important d’en parler pour éviter des grossesses non désirées ou des dysfonctionnements sexuels tels le voyeurisme, qui considère la sexualité comme anormale.
Il ne faut pas se le cacher, le voyeurisme est le phénomène qui a créé l’industrie de la pornographie, dont le rôle est d’assouvir notre désir de voir des corps nus, seuls ou impliqués dans des ébats sexuels.
Pour expliquer pourquoi quelqu’un devient voyeur, il faut d’abord mettre deux évidences en valeur.
La première, c’est que le regard d’un enfant est toujours attiré par ce qui est différent de lui, comme par exemple les organes génitaux du sexe opposé.
La seconde, c’est que notre enfant ne vient pas au monde voyeur. Il apprend à devenir voyeur lorsque nous lui interdisons d’assouvir son besoin de regarder librement en bas âge les parties génitales du sexe opposé pour qu’il se rende compte qu’il est normal d’être différent.
Il faut être conscient qu’une sexualité cachée lui donne une connotation de mal, générant un inconfort grandissant qui ne trouvera qu’une maigre compensation avec l’utilisation de matériel pornographique.
Vous a t-on déjà interdit d’ouvrir la porte d’une chambre, par exemple, mais en omettant de vous dire pourquoi? Une interdiction sans explication produit un effet quasi obsessionnel sur l’esprit humain. Nous nous demandons constamment qu’est-ce que cette porte cache et notre esprit ne sera satisfait que lorsque nous aurons trouvé une manière d’ouvrir cette porte.
En apprenant à notre enfant qu’il est normal que les corps des garçons et des filles soient différents, nous pouvons éviter que notre enfant «joue trop souvent au docteur» ou observe derrière les portes entrouvertes des salles de douche.
Mais attention. Il ne faut pas aller à l’autre extrémité. Se montrer naturellement nu à notre enfant avant l’âge de 6 ans, en prenant par exemple notre bain avec lui ou en nous habillant ensemble, ne veut pas dire se promener nu dans la maison et de se coucher en sa présence jusqu’à son adolescence. Il n’est pas naturel de se promener nu en présence d’autres personnes, car nos parties génitales sont réservés au conjoint pour le plaisir et la procréation, et non pour l’ensemble de la population. Se promener nu devant quelqu’un d’autre que notre conjoint démontre une mauvaise utilisation de son corps et un irrespect flagrant.
Le plus paradoxal dans tout cela, c’est que ce sont les personnes qui sont supposément les plus « prudes » et qui ne se montrent pas nu devant leur enfant en bas âge qui encourage l’industrie de la pornographie. Un enfant ne ressent pas de malaise en jeune âge face à la nudité. Il est naturel qu’il apprenne qu’un homme et une femme ne sont pas fait de la même manière. Une fois que ce sera fait, la nudité continuera à être naturelle pour lui, ce qui lui évitera d’avoir recours à du matériel pornographique pour comprendre pourquoi quelque chose qui est naturel lui a été caché.