Nous sommes le 2 avril 2020. Après plusieurs semaines de confinement, je souhaite traiter un sujet particulier, pour cette 11e vidéo « Coup de boost » qui vous accompagne quotidiennement : je vais vous révéler le nom du pire virus que la planète ait porté….
Au Québec, j’ai passé un examen pour devenir trappeur : je voulais connaître mon pire ennemi, le castor, qui dévastait allègrement mes terres : œil pour œil, dent pour dent ! Je ne l’ai jamais attrappé, mais j’ai compris comment il fonctionnait pour l’avoir observé et, aujourd’hui, autant que faire se peut, je m’évertue à l’empêcher de s’installer sur mon domaine. J’ai aussi appris, dans les arts martiaux, à connaître mon ennemi, à ne jamais le sous-estimer, mais à ne pas le craindre non plus. Car, je sais que le premier qui a peur a perdu. Je me penche donc sur le coronavirus pour les mêmes raisons et, à bien l’étudier, j’ai réalisé qu’il y a pire que lui et ça fait froid dans le dos…
Le coronavirus n’est ni un pou, ni une puce : il ne saute pas, n’a aucune intelligence, se laisse porter par le flot : il s’éternue ! Avez-vous déjà combattu une attaque de puces ou punaises de lit ou encore une invasion de poux ? Ces bestioles minuscules se faufilent partout, puces ou poux, jusque dans les prises électriques, et pour les éradiquer, ça demande tellement de conditions drastiques que ça en devient déprimant ! Bien sûr, ils ne tuent pas. Mais ils sont très tenaces et très compliqués à éradiquer proliférant à une vitesse foudroyante, se nourrissant de notre sang. Et en plus, ça gratte !
Le covid-19, lui, ne saute pas, ne cherche pas à s’agripper à vous, tel Tarzan passant désespérément d’une liane à l’autre par peur de tomber dans le vide… affectif*. Ce virus ne cherche rien, il est passif : il prend comme vecteur les liquides corporels (salive, éternuement), il se fait virer du corps humain sans l’avoir décidé. Il y est invité aussi et c’est vous qui le ferez entrer. Propulsé d’une personne à l’autre, il suit le courant et s’il est sur vos vêtements, il faudra néanmoins lui ouvrir la porte : il faut qu’il soit déjà installé passivement sur votre main et que vous l’invitiez à entrer en mettant vos doigts dans la bouche ou dans votre nez (!) ou encore, en vous mettant le doigt dans l’œil… Nos parents nous ont déjà expliqué qu’il ne faut pas faire ça ! Jusque-là, il n’est pas dangereux n’ayant pas trouvé le buffet : une cellule. D’ailleurs, il ne la cherche pas, il faut bêtement qu’il tombe dessus, n’ayant aucun odorat. Il se peut qu’il fasse simplement du toboggan et glisse involontairement dans votre système digestif où il se pourrait qu’il soit détruit. Fin de l’aventure pour lui : il mourra aussi stupidement qu’il aura vécu. Il peut également trouver de la résistance face à une armée de globules blancs bien décidés à repousser l’assaillant !
Le virus a besoin d’une cellule pour exister, pour se nourrir. Donc, éternué ou viré d’une quelconque façon du cocon qui le nourrissait, le corps humain, atterrissant sur les objets, il ne peut pas vivre longtemps sans gîte ni couvert. Il doit donc attendre le prochain buffet comme on attend l’autobus. Et encore, l’autobus, vous, vous montez dedans, lui, le virus, il faut l’y déposer. Donc, sans pourvoyeur, au bout d’un certain temps, abandonné sur un objet ou faisant du toboggan sans pouvoir s’accrocher à la moindre cellule, il devrait être foutu ! Le virus ne possède a priori en lui-même aucune des caractéristiques qui définissent la vie. Il est incapable de se multiplier tout seul. Il ne peut pas s’auto-organiser et il ne peut pas non plus puiser dans les ressources de son environnement pour en tirer l’énergie nécessaire à son bon fonctionnement. Le virus n’est en somme qu’une boîte inerte qui ne s’active que lorsqu’elle rencontre une cellule susceptible de l’héberger.
Ce gros fainéant qui se laisse porter, sans aucune intelligence pour s’activer, meurt s’il ne trouve pas de buffet. Il détourne la machinerie cellulaire à son profit pour se répliquer et assurer sa pérennité, ayant pour objectif de s’infiltrer dans une cellule pour la parasiter, puis la détruire. Il transforme ainsi l’organisme infecté en agent contaminant, capable de propager l’infection et d’assurer sa survie. Quelle survie ? Cet imbécile, dans certains cas, finit par tuer la personne qui l’avait involontairement accueilli : il scie donc la branche sur laquelle il est assis.
La bonne nouvelle, c’est que l’eau et le savon le chasseront. Pas besoin de napalm, d’alcool à friction ou de nitroglycérine pour le « bousiller » avant qu’il ne trouve de quoi se restaurer dans votre organisme. Il est bien plus facile à combattre que les poux ou les puces de lit qui demandent des produits spécifiques et des actions à n’en plus finir. Lavez-vous les mains, elles sont l’autobus qu’attend le virus, désinfectez, si vous le souhaitez, tout ce qui vient de l’extérieur, faites tout ce qui vous rassure pour éviter de l’introduire dans votre foyer. En respectant les consignes de sécurité, les distances et le confinement, il se cassera le nez sur votre porte et finira par être éradiqué.
Mais la conclusion terrifiante que je tire de cette étude du Covid-19 est la suivante : la pire plaie que la planète ait porté n’est pas le coronavirus, mais l’humain qui, aussi stupide que ce virus, contamine la Terre qui le fait vivre et le soutient. L’humain tue son hôte à petit feu. Étrangement, la grande gagnante de ce combat entre humains et coronavirus, finalement, c’est la Terre. Et si un jour, nous la faisons exploser, là, c’est sûr, il n’y aura aucun survivant. Ne sommes-nous pas, finalement, les pires virus que la planète ait porté ?
*Cf « Le syndrome de Tarzan » (Béliveau éditeur)