Le mot « performance » est très à la mode. Il est toutefois synonyme de « pression » dans le domaine sexuel. Facile à comprendre quand  « performer » sexuellement  signifie « réussir ».

Quoi de plus stressant que d’avoir « l’obligation »  de réussir une activité, surtout quand on a l’impression d’être observé ou pire, jugé ? Ce qui est le cas pour la plupart des éjaculateurs précoces qui ont peur d’éjaculer avant que leur partenaire obtienne l’orgasme,  grâce à leur pénis. Rester ferme assez longtemps.  C’est tout ce qu’il  demande à leur pénis qui a intérêt à bien se tenir, sinon… Ils craignent pour la prochaine fois, laquelle s’espace de plus en plus, car avec la répétition, la femme devient de plus en plus frustrée. Et la « prochaine fois » est parfois encore plus stressante. Et le cercle vicieux s’épaissit jusqu’à ce que, faire l’amour,  devienne une véritable bataille avec le temps où le combat est perdu d’avance. Dans ce sens, ces hommes cherchent d’une certaine manière, à  bien « performer ».

Mais ne confondons pas « l’anxiété » de l’éjaculateur précoce et l’angoisse de performance, qui sont deux dysfonctions distinctes, mais qui peuvent devenir inséparables pour plusieurs. La première étant la peur d’éjaculer trop vite, et la deuxième, celle de perdre l’érection. Et la grande peur derrière étant de ne pas satisfaire la partenaire.

Quand un homme sait prolonger son excitation,  il peut enfin s’abandonner
et savourer  ses sensations. C’est le mot « savourer » qui fait pour lui toute la différence. Il contrôle son excitation sans peur ni  pression. Ceux qui cherchent à performer, auraient intérêt, s’ils ne sont pas éjaculateur précoce, à s’approprier et surtout, à  savourer leurs sensations. Ils découvriraient que c’est ainsi qu’ils conservent leur érection et satisfont le mieux leur partenaire. Tant qu’il porteront toute leur attention  sur le plaisir de l’autre et qu’ils s’oublieront, ces « performeurs »  entretiendront leur angoisse et perdront leur érection. C’est généralement ce qui arrive aux hommes qui ne s’occupent pas d’eux quand ils font l’amour.

Par contre, si l’anxiété ou l’angoisse de performer d’un homme est dû  à son incapacité de contrôler son excitation, il devrait consulter pour apprendre à la gérer et ferait d’une pierre, deux coups, car son anxiété disparaîtrait par le fait même.  C’est ce que m’a démontré ma longue expérience. Le plaisir, c’est l’attitude qui devrait habiter tout être humain quand il fait l’amour. Il suffit de s’en donner la possibilité.

A la prochaine,

Nicole
votre sexologue

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