Il y a tout c’que vous voulez, Promenade Wellington

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« Je m’baladais sur la Promenade, le cœur ouvert à l’inconnu,

J’avais envie de dire bonjour à n’importe qui… »
La Rue Wellington à Verdun prend parfois des allures de Champs-Elysées…                                                                                                                                                                                                      

 

Cette célèbre chanson de Joe Dassin, « Aux Champs-Elysées », est diffusée par les haut-parleurs installés sur chaque réverbère, alors que je déambule entre les commerces de la rue Wellington à Verdun.

 

 « Promenade Wellington, Promenade Wellington,

Au soleil, sous la neige, à midi, ou à minuit,

Il y a tout c’que vous voulez, Promenade Wellington ».

Voilà, ça y est, on se croirait à Paris pour un peu, et je devine presque, au loin, le célèbre Arc de triomphe. Est-ce mon statut de nouveau résident permanent qui me joue des tours, ou alors le charme de cette rue à Verdun qui est en train d’entrer en moi, telle une substance hallucinogène ? Désireux d’en avoir le cœur net, je m’adresse à une dame d’un certain âge et lui demande :

— Pardon Madame, est-ce que c’est ici la Promenade Wellington ?

Et la septuagénaire de me répondre gentiment :

— Ben là, tu m’en poses donc une question ? Ici, c’est ben la rue Wellington, et on peut ben s’y promener présentement. Mais c’est-tu toué qui l’appelle Promenade ou alors c’est-tu qui z’ont changé son nom ?

Apparemment, je ne suis pas le seul à ignorer que la Société de développement commercial Wellington se bat depuis 1997 pour revitaliser cette artère commerciale. Et c’est sans nul doute grâce à ses efforts que désormais près de 250 commerces animent la rue, et que l’on peut réellement parler d’une Promenade Wellington.

Poursuivant mon achalandage, j’arrive devant une superbe statue du Sacré-Cœur, flambant neuve, et imagine l’animation que sa pose a dû générer dans le quartier. Me voyant ainsi prosterné devant l’œuvre de l’artiste, un Verdunois s’adresse cette fois à moi :

— Elle est belle notre statue, pour vrai ! Mais tab…, j’ai bien cru qu’ils n’allaient pas réussir à la placer ! C’est qu’ça doit peser sacrément lourd, ost… !

— Ah oui ? Vous y étiez quand ils l’ont positionnée ?— Pour sûr que j’y étais ! C’était au printemps dernier, y’avait même la presse qui prenait des photos. C’est qu’on en est fier de notre Jésus à Verdun ! C’est un peu notre Coupe Stanley à nous !

Alors qu’il m’envoie une amicale mais énergique tape dans le dos, ce sympathique passant me laisse, une fois de plus, perplexe. Mais qu’est-ce doncla Coupe Stanley ? Est-ce un trophée en hommage à Laurel, du célèbre duo du cinéma comique ? Mon esprit est en effervescence devant tant de choses à découvrir, et j’entre, tel un enfant à une fête foraine, dans une boutique qui vend des épices orientales. Des senteurs de Méditerranée viennent flatter mes papilles olfactives et finissent de me déboussoler. Je ressors avec un paquet de gâteaux au miel, que je déguste sur un banc, face au fleuve Saint-Laurent.

Voilà qu’en moins d’une heure, j’ai voyagé entre le Québec, la France et le Maroc. Mais quelle est donc cette énergie qui circule dans ce coin de l’île de Montréal et qui vous transporte à la vitesse de la pensée, où bon vous semble ? Le dernier baklava me lance un regard mielleux et se laisse déguster alors que le soleil inonde, d’une lumière orangée, la parure de feu des érables, déjà fortement colorés.

Verdun, je suis ton poilu de la Première Guerre mondiale, et tu viens de me faire tomber à tes pieds. Mais je ne suis ni blessé, ni mort. Je suis juste tombé, tombé en amour pour ce coin de Montréal.

Alain Pérez.

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