Jouir d’amour.

Son homme est là, l’amertume, la rancune le rendent laid, le moindre sourire sincère (?) de sa part et elle craque, une fois de plus, une fois de trop ? elle l’aime encore quelque part …mais où ?

Elle se souvient, il y a longtemps déjà, il était fou d’elle, elle, la plus belle, la plus tout…pour lui. Elle avait peur, trop peur de le perdre, à tel point qu’elle l’a mis en cage. Elle qui n’avait jamais eu peur de rien.

Une cage dorée, du sexe à volonté, lui aimait celà..mais comme son besoin de plaire, trop encré en lui ne la rassurait pas, elle devint possesive, très jalouse. Il la rassurait parfois gentiment mais les mots ne suffisent pas.

Le lit était le seul endroit où tout se passait bien. Le temps passant, comme elle l’avait prévu, il fut moins calin,  mais bon étalon. Elle, faisait de son mieux pour le satisfaire..des fantaisies que les « mecs » aiment. Une fois l’acte terminé, tout était « dit » enfin pour lui, parfois un léger mot tendre ou un compliment, il « se » retournait dans les bras de Morphée.

Lassé, après quelques années, il commença à l’insulter, la rabaisser, les disputes torrides fusaient pour un oui, pour un non, mais dans les draps parfumés elle se faisait pardonner. Oui, elle était coupable d’avoir voulu l’emprisonner, d’avoir désiré plus de fusion, plus de passion. De lui avoir reproché ses regards fuyants, ses goûts parfois superficiels, sa soif des autres, du dehors, d’ailleurs, d’être partout avec ou sans elle.

Doucement mais sûrement ne plus la regarder, elle. Toujours donner cette impression qu’il cherchait encore, comme au tout début, jamais satisfait,alors qu’elle était là…belle pour lui, si l’on se fiait à son désir envers elle et pourtant en perpétuelle crainte d’être abandonnée.

 

Un belle nuit d’été, elle choisit de dormir en bas, elle est désirée mais n’est plus respectée. Une nuit..,deux nuits…il ne vient pas, trop fier, trop certain que tout est de sa faute, à elle. Il se délie de ses liens, et vit sa vie, choisit de partir presque tous les soirs au sport comme lors de leur rencontre, revivre quoi..mais il lui manque une chose, c’est un homme après tout. Elle découvre quelques petits signes qu’il pourrait la tromper mais rien d’assez énorme, elle a changé non ? donc inutile d’en faire un plat.

Une nuit il vient vers elle, lui ouvre les cuisses, elle le repousse, il lui manque une chose à elle, c’est une femme après tout. Oui bien sûr le sexe, mais pour jouir, elle n’a pas besoin d’homme, elle veut le désir et l’amour mélangés dans le même regard. Son regard n’exprime que du désir mais la rancune qui fixe les lèvres de cet homme, empêche les siennes de s’ouvrir..

Le temps passe, son enfant adoré va mal, elle concentre toute son énergie durant deux années à le soigner. Lui, quand il est là, n’a plus trop envie de s’investir dans la vie de famille, chose qu’il faisait très bien quand les enfants étaient petits. Elle attend son pardon, espère le retour de l’amour, d’une passion..laquelle ? Il lui dira que l’amour ne se mesure pas en caresses, ni en mots tendres, ni même en entretenant la fameuse « flamme?  » que tout celà c’est du blabla de romans…mais dans les actes du quotidien : bonne cuisine, repas et ménage terminés à l’heure, ..et son travail à lui..bien sûr (quand il est là),  tellement sous estimé..

Elle dort toujours en bas, elle a parfois eu des gestes tendres, l’a sucé quelques fois avec amour sans rien demander en retour à part son pardon. Lui ne s’excuse jamais de rien, ni de ses mots blessants si réguliers, ni de ses humiliations et même parfois des petites violences qu’elle oublie bien vite puisqu’elle en est la cause..si si, trop possesive, trop jalouse..de moins en moins,  mais trop pour lui, car pour lui, les fautes du passé comptent avec celles du présent.

Une nuit en été, elle fait un rêve..un homme aux beaux yeux verts, un petit corps tout simple mais excitant. Ce regard vert dans ses yeux noirs, il est en elle, si profondément..pas qu’avec le regard pourtant. Ses mains sur elle, partout, si douces, si hardies, qu’elle même ose être elle. Aussi loin qu’elle puisse se souvenir, elle ne se rappelle pas avoir été transperçée à ce point dans tous les sens du terme. Il l’aime si fort qu’elle va jouir à mort, de partout, jusqu’à en perdre connaissance. Tendrement il la prend près de son coeur, il a peur de la perdre. Son regard rempli d’amour, de larmes même,  il la désire encore et encore..

Il l’aime à en devenir fou…ce n’est pas un rêve, elle entre dans un monde, celui de l’amour avec un grand A, celui de la jouissance terrible et partagée. Si femme enfin, elle va se déchirer, le corps mais le coeur aussi…

C’est donc celà, l’amour, jouir d’amour, jouir avec tous nos sens..jouir pleinement de corps et âme, partager, aimer sans complexe, sans peur…sans peur ?? se sentir aimée de partout et partout où il nous mène..

Que faire, elle aime trop ca..  elle apprend à aimer ,  elle est aimée toute entière mais elle l’aime encore…lui, » l’amertume », « la rancune », les yeux qui ne la regardent plus..Elle ferme les yeux un instant, il était beau lui aussi avant quand il l’aimait..

Elle n’est pas encore pardonnée , qu’ elle va jouir d’amour…ailleurs ! 

Elle voulait mourir maintenant elle veut VIVRE.

Elle va souffrir, jouir, souffrir à nouveau mais elle vit !