SCANDALE AU CONCOURS INTERNATIONAL DE PIANO DE NICE

En ma qualité de Directeur artistique du Concours International de Piano Nice Côte d’Azur, je tiens ici à apporter certain démenti et précisions sur les incidents ayant eu lieu à l’issue des résultats proclamés concernant la catégorie « Jeunes Solistes » de cette compétition.

Sur le déroulement de la compétition et des délibérations :

1)      suite à une première épreuve éliminatoire publique qui s’est déroulée le  5 novembre  avec un programme piano solo de 20 à 23 minutes pour chaque candidat, les 4 candidats de moins de 16 ans sélectionnés pour la finale avec orchestre se sont confrontés le 8 novembre avec un mouvement de concerto de Mozart accompagnés par l’Orchestre Régional Cannes Provence Côte d’Azur.

2)      Le jury était composé de pianistes éminents : dont les Français Gabriel Tacchino, Philippe Bianconi et  Françoise Chaffiaud, et en provenance de l’Italie, la Princesse Caroline Murat-Haffner, ainsi que le Franco- Letton Antoine Bouvy, le Chinois Xu Ning, et la Japonaise Yuri Maeda, et moi-même.

3)      Les délibérations se sont déroulées à bulletin secret. Aucun des membres du jury ne connaissait  le vote des autres membres avant le dépouillement du scrutin.

4)      Les deux exæquo avaient exactement le même nombre de voix  ce qui  justifiait le partage de la nomination au 1er Prix et de la récompense.

5)      Le 2ème Prix et le 3ème Prix ont été attribués par rapport aux nombre de voix du scrutin des votes du jury. L’avis unanime du jury n’a pas généré la nécessité d’un  second tour de vote.

Sur les incidents survenus lors de la proclamation des résultats :

1)      La personne qui a harangué le public avec véhémence ne faisait pas partie de la délégation officielle Chinoise. Cette personne accompagnait en qualité d’interprète les professeurs Chinois du candidat Sino-Américain.

2)      La Délégation Chinoise Officiellement liée par convention avec le concours pour des raisons de quota de candidatures Chinoises, réprouve vivement le scandale provoqué par cette personne.

3)      La Délégation Chinoise est chargée de sélectionner un nombre limité à 30 de candidats à travers 8 des grandes provinces de Chine. Cet éliminatoire  s’est déroulé  l’été dernier à travers la Chine  et a concerné  plus de 600 candidats.  Les candidats Chinois souhaitant se présenter aux épreuves Niçoises devaient se soumettre à cette pré-sélection dans leur pays. C’est un travail de longue haleine, mobilisant des jurys Chinois  et en collaboration avec un représentant du Concours Niçois qui a observé le bon déroulement de cette sélection.

4)      Le candidat Sino-Américain demeurant officiellement aux U.S.A. n’était pas concerné par la pré-sélection Chinoise.

5)      Les membres du Jury ont aussi été invectivés par d’autres personnes de l’entourage du candidat Français ayant obtenu le 3ème Prix. Des insultes ont été proférées et  le professionnalisme et l’intégrité des membres du jury ont été contestés de façon grossière et blessante.  Il est déplorable que ses insultes aient été adressées publiquement à de grands artistes, comme Gabriel Tacchino dont la carrière mondiale honore la France, ou tel Philippe Bianconi qui vient d’être gratifié du Diapason d’Or pour ses récents enregistrement des œuvres de Claude Debussy, ainsi qu’à  Mme Françoise Chaffiaud et à son Altesse la Princesse Caroline Murat-Haffner dont les carrières largement remarquées ne sont pas des moindres. Il en va d’ailleurs de même pour les autres membres de ce jury qui s’inscrivent dans une mouvance internationale de haut niveau, par leurs activités de concertiste et de  pédagogue qu’il serait trop long de relater ici.

 

 

Sur une certaine confusion des auditeurs présents et de certaines remarques dans la rubrique Nicematin .com:

La Japonaise qui a concouru après l’épreuve des 4 candidats de la catégorie des moins de 16 ans, ne peut pas être comparée avec ces 4 candidats puisqu’elle se présentait dans la Catégorie Grand Prix réservée aux moins de 28 ans. La confusion pour certain auditeurs provient du fait d’avoir aménagé un très long temps de pause imposé par l’orchestre entre le premier candidat au Grand Prix et les deux autres qui n’ont pu jouer qu’après 20h. Le Conservatoire, et les responsables du concours ne sont pas responsables de cet aménagement qui est indépendant de leur volonté. J’ai moi-même,  très en amont dans le temps, alerté  les responsables, sur les effets d’un tel aménagement.

 

Sur les considérations à remarquer généralement :

1)      Le Jury est souverain dans ses décisions.

Il ne s’agit pas d’apprécier seulement que l’aspect technique d’une interprétation. D’autres paramètres qui peuvent échapper au grand public sont pris en compte, comme par exemple, le respect du texte et du tempo, l’expression, le style, l’analyse de l’œuvre, la cohésion avec l’orchestre.  Ce n’est pas le candidat qui jouera le plus vite, le plus fort et avec le moins de fausses notes qui persuadera le jury de voter pour lui. C’est par contre un bon équilibre et une justesse de ces paramètres qui aura le plus de chance de rallier un maximum des voix du jury pour un candidat.  C’est ce qu’on réussit à faire  le jeune Niçois Simon Bahadoran et le jeune Italien Federico Gad Crema. Exæquos certes malgré certaines petites différences, mais les plus proches de ce qu’attendaient les membres de ce jury et par rapport aux deux autres interprétations.

 

2)      Ce « scandale » est à relativiser. Il sert effectivement utilement ce concours, en rappelant aux candidats que les jeux ne sont pas faits à l’avance. Il rappelle qu’un musicien  se doit d’être complet dans la maîtrise de son instrument mais aussi dans la connaissance des œuvres qu’il interprète. L’incident Sino-Chinois rassurera aussi les candidats potentiels des autres pays qui étaient hésitants jusque-là  à se présenter au Concours Niçois dissuadés par le grand nombre d’Asiatiques s’y inscrivant. Cet incident démontre que ce concours n’est ni tributaire de factions en provenance d’autres horizons, ni « vendu » à des lobbies.

 

3)      De leur côté, les décisions du jury adressent un message  clair qui exprime la volonté de situer ce concours dans un aspect artistique de musicalité et de technicité en symbiose et de haut niveau. 

A souligner :

Je me dois de rappeler que tous les membres des deux jurys qui ont souvent fonctionné simultanément  dans la Salle Ravel et l’Auditorium Kosma durant les 5 jours de cette compétition, ont offert gracieusement leur prestation. Le jury de la catégorie « Jeunes Talents » concernant les 110 candidats âgés de 5 à 23 ans, était composé de personnalités en provenance de Russie, de Roumanie, de Pologne, de Chine et du Canada. Le jury des autres catégories « Jeunes Solistes»  et « Grand Prix » était composé de personnalités Françaises et de personnalités en provenance d’Italie, de Lettonie, du Japon et de Chine.

Je dois aussi remarquer que les personnes du staf du concours, tant à l’accueil, dans les couloirs  ainsi que dans les salles du conservatoire, étaient des bénévoles. Sans oublier les personnes œuvrant aussi bénévolement  à la logistique quasiment mensuelle, aux préparatifs et au déroulement des épreuves ainsi qu’ à la confection des diplômes.

La ville de Nice et le Conservatoire mettant à la disposition du concours et de l’association organisatrice, les salles, les studios ainsi que le personnel du conservatoire. L’orchestre étant  mis à la disposition  du concours par le Conseil Général des A.M. et par la Région PACA.

 

Le mot de la fin :

J’espère à travers cet exposé avoir contribué à la transparence nécessaire à des avis mieux informés.

Merci à tous  pour  vôtre intéressement à cette action qui se veut valorisante pour la jeunesse.

N’oubliez pas que ce concours honore la mémoire de Madame Simone Delbert-Février, décédée en 1988, ancien professeur du Conservatoire de Nice ayant été le professeur de beaucoup de grands pianistes parmi lesquels, Gabriel Tacchino et  Philippe Bianconi, piliers de cette compétition.

Le Directeur Artistique du Concours

GSPDMR

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