RUPTURE : POURQUOI IL/ELLE M’A QUITTE(E) ? TOUT EST DE MA FAUTE !

RUPTURE : POURQUOI IL/ELLE M’A QUITTE(E) ? TOUT EST DE MA FAUTE !

 

Pourquoi m’a-t-il quittée ? Pourquoi m’a-t-elle trompé ? On venait de passer un beau week-end et il/elle est parti(e), pourquoi m’a-t-il/elle fait ça ? Qu’est-ce que j’ai fait de mal ? Pourquoi m’a-t-il dit qu’il m’aimait, alors que la semaine suivante, il m’a quittée pour une autre ? Comment a-t-elle a pu me faire ça, après tout ce que j’ai fait pour elle ? Pourquoi je n’ai rien vu venir ? Est-ce qu’elle va revenir ? Est-ce qu’il pense à moi ? Est-ce qu’il/elle souffre aussi ? Est-ce qu’il pourrait changer ? Si elle fait un coaching aussi, est-ce qu’on pourrait se remettre ensemble ? Si on vient faire un coaching tous les deux, est-ce qu’on pourra se remettre ensemble ? Comment peut-on passer à quelqu’un d’autre comme si je n’avais jamais existé ? Comment peut-il/elle partir sans se retourner, comme si je n’étais rien pour elle/lui ? Comment a-t-il/elle pu me mentir, comment a-t-elle/il pu me prendre tous mes sous et me laisser comme ça ? Et pourquoi et pourquoi et pourquoi ?

 

Après la série de questions de ce style, mon client ou ma cliente commence à se remettre en question : j’aurais dû être plus attentionné. C’est moi qui ai tout gâché ! J’aurais dû donner plus. Tout est de ma faute ! Si j’avais agi autrement, il/elle serait encore là. Je l’ai étouffé(e) ! Je suis responsable de l’échec du couple : il/elle était équilibré(e), c’est moi qui suis névrosé(e) ! Je n’arrête pas d’y penser pour trouver où j’ai dérapé. Je repasse chaque chose dans ma tête et j’essaie de comprendre ce que j’ai fait de mal. Je culpabilise, il/elle est parti(e) à cause de moi. Je m’en veux tellement de ne pas avoir réussi à le/la rendre heureux-se. J’aurais dû lui donner l’argent qu’il/elle me demandait. J’aurais dû être encore plus attentionné. J’aurais dû accepter qu’il/elle voie quelqu’un d’autre. J’aurais dû accepter de ne pas avoir de relations sexuelles. J’aurais dû accepter tous les reproches devant ma famille et nos amis, il/elle avait raison ! J’aurais dû accepter qu’elle sorte tous les samedis avec ses copines, j’aurais dû accepter qu’il sorte tous les soirs avec ses copains. J’aurais dû, j’aurais dû, j’aurais dû…

 

 

Vous vous reconnaissez ?…

 

Et comprenez bien que je ne me moque pas : quand j’étais moi-même dans ces zones d’épouvantables turbulences dans lesquelles la dépendance émotive vous propulse, je me posais toutes ces questions et la principale étant, pour Jules comme pour Jim : « Je leur ai apporté le bonheur sur un plateau d’argent et ils ont mis un grand coup de pied dedans. Pourquoi ?! ». Et personne pour répondre à mes questions… Personne pour m’expliquer dans quels pièges j’étais tombée… Et surtout, personne pour m’expliquer qu’on en sort et comment faire. Vous ne pouvez désespérément pas rendre heureux quelqu’un qui ne veut désespérément pas l’être. Le fait de vous poser toutes ces questions, après une rupture, si vous êtes en dépendance émotive et donc affective, est humain. Vous êtes atterré et vous cherchez à comprendre ce qu’il s’est passé. Puis vient le temps de vous taper sur la tête, convaincu que vous êtes responsable de ce ‘clash’ et dévasté par la fausse croyance que vous auriez pu changer le cours des choses. La culpabilité vous tombe dessus, comme la misère sur le pauvre monde : si j’avais fait ceci ou dit cela, il/elle serait encore là… FAUX ! Desperado que vous êtes, vous auriez pu faire couler votre propre sang dans une coupe en argent et le lui offrir : ça n’aurait rien changé. L’autre est parti parce que vous êtes deux dépendants émotifs et que cette relation, de toute façon, était vouée à l’échec depuis le début : rien n’aurait pu changer quoi que ce soit. Imaginez la plus belle maison de la planète construite sur des sables mouvants : elle va s’écrouler, aussi belle et aussi bien construite soit-elle. Vous faisiez du  bouche-à-bouche, comme je vous l’ai souvent répété, à une relation qui est morte depuis le débutVotre couple n’était pas viable, quoi que vous fassiez. Mais à ce stade, mon client ne me croit pas, persuadé qu’il est que ça aurait pu marcher. Alors je lui demande pourquoi la relation est allée tout droit  à la rupture et il s’en accuse à nouveau, portant toutes les fautes. Ce à quoi je réponds qu’une relation, c’est 50/50 de responsabilité, dans la réussite, comme dans l’échec, mais il insiste : il a 100 % des torts. Je lui réplique que ce n’est pas possible : vous êtiez deux névrosés, deux enfants en situation de survie,  ayant viscéralement besoin l’un de l’autre. Et là, il me répond : « Alors pourquoi il est parti ? ». Bonne question !

 

Pourquoi l’autre est parti ?

 

1)     Parce qu’il/elle a trouvé quelqu’un d’autre qui nourrit sa névrose mieux que vous.

 

Imaginez que vous êtiez un buffet et que vous le nourrissiez : il/elle en a trouvé un plus copieux que vous. Comme un enfant qui passe d’un jouet à l’autre, votre partenaire vous a froidement congédié, ayant trouvé une autre bouée. Et vous ne comprenez pas pourquoi ni comment il/elle peut le faire aussi froidement : l’autre n’avait pas plus d’égard pour vous que pour un objet utile. Il en trouve un plus récent, il vous quitte froidement. C’est vous qui avez imaginé, fantasmé, tricoté une relation qui n’existait pas, parce que vous, c’est de cela que vous vous nourrissiez : du mirage d’une relation ! Quand mon client revient les pieds sur terre et qu’on décortique le semblant de couple auquel il s’accrochait, il réalise peu à peu qu’il était le seul à y croire, comme vous : vous donniez, investissiez, hypothéquiez, pariiez sur cette relation, d’autant plus que vous la sentiez fragile et plus vous la sentiez fragile, plus vous donniez, investissiez, hypothéquiez, pariiez sur cette relation. Vous soumettant à tous les caprices de l’autre, il vous méprisait. Pour aimer quelqu’un, il est nécessaire de l’admirer, puisqu’il est le reflet de ce que vous valez. Quand l’autre se traîne à vos pieds, esclave consentant, que pouvez-vous admirer ? Personne n’admire la soumission, tout le monde la méprise, même ceux qui se soumettent. Mais ils se soumettent pour une bonne raison : la dépendance affective et émotive. Et l’autre s’est lassé de vos bassesses et a trouvé un autre jouet, un autre buffet. Et à sa décharge, c’est souvent une stratégie inconsciente. À tel point que s’il tombe sur plus Trou noir affectif que lui, il glissera dans le camp des Desperados. Une chance sur deux. A moins d’être un Trou noir affectif au dernier degré, il a y de fortes chances qu’il trouve un jour son maître. Qu’est-ce qu’un Trou noir affectif au dernier degré ? Vous le découvrirez dans la prochaine chronique !

 

2)     Parce qu’il pense que son mal de vivre, son insatisfaction chronique, ses souffrances viennent de vous, alors il vous vire.

 

Mais son mal-être ne vient que de lui : n’étant bien ni avec vous, ni sans vous, il jette le bébé avec l’eau du bain, car il préfère penser que vous êtes le problème et avant de vous quitter, il vous le fera croire. Et vous le croirez ! Donc il est capable de vous dire qu’il vous aime, dans un moment où il est à peu près bien ou voudrait l’être, et vous quitte le lendemain, dans un moment où il n’est pas bien. Un Trou noir affectif n’a pas de passé, ni d’avenir : il vit à la seconde ‘S’. Sur l’instant, s’il a envie de boire, il boit, envie de manger il mange, envie de « baiser », il « baise », si c’est vous en face de lui à ce moment-là, vous en profiterez, mais si c’est quelqu’un d’autre, oups ! Et très froidement, il vous tournera le dos, comme on trouve un meilleur rapport qualité/prix et qu’on achète ailleurs. Mais pas trop sûr de son autre option, il peut vous rendre fou à faire des allers/retours de l’un à l’autre, butinant l’un et l’autre, nourri à deux buffets. Et s’engage alors la samba des névrosés : je te fuis, tu me suis, je te suis, tu me fuis. Comme il s’en va, vous courez après, et si vous décidez que c’est terminé, il revient vous convaincre que vous pourriez éventuellement, peut-être, sait-on jamais, être à nouveau dans son lit. Et vous entendez : « Je t’aime, je vais revenir », alors qu’il a juste dit « peut-être que… ».

 

 

Et c’est là que vous me sortirez la tirade des « manipulateurs, pervers, narcissiques » et je vous répondrais que s’ils sont « manipulateurs, pervers, narcissiques », vous êtes un sacré masochiste ! Ils ont le droit de faire ce qu’ils font, vous avez le droit de les fuir : mais vous restez… Plus grand est le nom du bourreau, plus grande est la victime ! Par stratégie de survie, Trou noir affectif et Desperado sont unis par la névrose, pour le pire et le pire ! Et le Trou noir affectif a la faculté de passer d’une liane à l’autre, sans état d’âme ou si peu, vous faisant vivre le pire. Vous, Desperado, ça vous fait grimper aux rideaux, parce que vous êtes trop connecté à vos émotions et lui très peu ou pas du tout : alors, vous ne comprenez rien, vous souffrez du rejet et de l’abandon, avec un soupçon de trahison, saupoudré d’injustice, ce qui vous conduit à l’humiliation. Et quand je vous démontre tout ce que je viens de vous expliquer, vous me répliquez : « Mais je l’aime ! ». Alors, pas du tout découragée, car je connais toutes les réactions de mes clients dans ce style de situation, je réponds « Non, tu ne l’aimes pas, tu es y désespérément attaché. Ce n’est pas de l’amour, mais de l’attachement névrotique ». Et je leur explique que lorsque j’avais une compulsion à l’alcool, je n’aimais pas l’alcool, mais l’effet qu’il me produisait. Vous aimiez l’effet que produisait l’idée, d’un mirage de couple… Et là recommence les questions du début, puis la remise en question et je recommence inlassablement les mêmes explications, autant de fois que nécessaire, jusqu’à ce que ça leur rendre dans la tête et dans le corps : vous étiez deux névrosés, la relation était vouée à l’échec de toute façon et quand tu auras développé ta confiance et ton estime, tu n’en voudras plus ! Là, le client me regarde perplexe et recommence ses questions. Heureusement, entre temps, nous déprogrammerons son passé, mais j’aurai droit, encore quelques fois, à sa chanson : « Pourquoi, pourquoi, pourquoi », suivi de « tout est de ma faute ».

 

Aujourd’hui, mes clients qui sont passés par là rient de bon cœur, en pensant à tout ça (je vous imagine en train de sourire !). De l’attachement névrotique au détachement, pour finir par l’autonomie, c’est un parcours plus facile qu’il n’y paraît.  Il faut juste être motivé ! Et si l’amour était vraiment tout ce que vous avez souffert jusque-là, voulez-vous vraiment y retourner ?! L’amour est bien autre chose que ce que vous avez connu, croyez-moi !

 

 

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