RUPTURE AMOUREUSE : LE SEVRAGE
« Mais qui va m’aimer, qui va me toucher ? », question que l’on se pose, dès que l’autre annonce qu’il/elle s’en va. Alors va commencer le sevrage. Eh oui, comme une drogue, le fait d’être touché, d’avoir une (mauvaise ?!) compagnie, de parler (se disputer !) avec quelqu’un qui semblait vous comprendre (il vous humiliait !) va vous manquer. Sauf quand votre partenaire a été si épouvantable que son départ est une libération. J’ai eu tellement de difficultés à me débarrasser des deux conjoints, Jules et Jim, que j’ai fait sauter le bouchon de champagne, dès qu’ils ont franchi la porte pour ne jamais revenir ! Mais restait le sevrage physique.
Soyons réalistes : ça fait mal dans le corps parce que l’autre vous rendait ce service de vous faire croire que vous existiez, à travers le sexe. En fait, il ne faisait que prendre la drogue dont il avait besoin, vous en donnant très peu en retour (Trou noir affectif). Mais le peu ou l’espoir vain de quelque chose vous a toujours laissé attaché là. Telle l’oasis que vous apercevez dans le désert et qui recule dès que vous approchez : vous la voyez, mais vous n’y accédez jamais. Et pourtant, malgré toutes les souffrances, le sevrage vous fera mal dans le corps. Vous avez autant besoin de l’autre que l’autre avait besoin de vous : sauf que l’énergie allait de vous à lui/elle mais rarement de l’autre à vous. Pourtant, vous avez mal de le/la voir partir !
Réalisez que vous étiez agrippé à une illusion : une illusion de couple, une illusion de bonheur, une illusion d’avenir. Il/elle a « pété votre bulle » en partant avec tout le scénario que vous vous étiez fait : le problème, c’est que depuis un bon moment, vous étiez le seul acteur. L’autre préparait sa sortie. Et vous voilà seul(e) dans votre lit, tordu(e) en deux par la douleur, les entrailles qui vous tenaillent : le besoin d’être touché et réconforté vous étouffe. Pendant que l’autre a souvent trouvé un autre dealer et batifole avec sa nouvelle proie ! Si ça peut vous rassurer, l’autre subira le même sort, se retrouvera sur le bord de la route, comme vous, sans comprendre ce qui lui arrive et avec les mêmes questions : « Qui va me toucher, qui va m’aimer ? ». Eh oui, lui/elle aussi y aura cru ! Ah j’oubliais : vous allez vous mettre à détester les couples qui se tiennent par la main dans la rue, ou pire qui s’embrassent (les maudits !), vous détesterez les films d’amour et vous regarderez chaque personne accompagnée en vous demandant pourquoi elle et pas vous ? Qu’est-ce qu’il/elle a de plus que moi ?!
Je me tortillais dans mon lit, mal dans le corps, mal à l’âme et je me disais : « Mais pourquoi ces deux névrosés (les ex) ont quelqu’un dans leur lit alors qu’ils sont « tordus » et moi, qui suis quelqu’un de bien, je suis seule ?! ». Puis je me reprenais et je me répondais : « Effectivement, ils « baisent » comme des lapins, mais avec d’autres névrosées. Moi, je veux un homme équilibré ». Mon corps se calmait, ma tête et mon âme aussi et je reprenais le combat qui mène à se libérer des lianes de la dépendance affective. Puis le temps aidant, le corps s’habitue, rien ne vous empêchant de vous aimer vous-même (c’est bien plus joli que dire « se masturber » !). En revanche, je ne vous recommande pas de sauter sur le premier venu. Vous ne faites que chasser un mauvais clou avec un mauvais clou !
C’est tentant de dormir en cuillère ou de coucher avec le premier volontaire. Mais tellement insatisfaisant ! Car vous aviez l’habitude d’une intimité avec celui ou celle qui a déserté et soudain, vous servez d’objet de plaisir ou de bouche-trou à quelqu’un qui n’a pas du tout le même objectif que vous. Vous voulez du réconfort quand l’autre ne veut que de la « baise ». Raisonnez-vous, bottez les fesses à cet enfant intérieur qui a peur et qui croit que plus jamais vous ne rencontrerez quelqu’un : c’est faux ! Non seulement vous allez rencontrer quelqu’un d’autre, mais si vous êtes assez intelligent(e) pour avoir compris la leçon, vous n’irez plus avec ce style de larron : vous sélectionnerez une personne équilibrée, quand vous le serez vous-même. Là, je vous promets le paradis. Ça vaut le coup de bien choisir la prochaine fois. Parce que le sevrage est un très mauvais moment à passer, quand on est dépendant de l’autre, et j’imagine que vous jurerez qu’on ne vous y reprendra plus !
Mais dans l’intervalle, il va falloir accepter de vous respecter, accepter l’abstinence, pour éviter de faire n’importe quoi avec n’importe qui, juste parce que vous croyez que parce que vous « baisez » vous existez. Quand vous irez mieux et qu’il ne sera pas écrit dans vos yeux « la supplique du « laissé tombé » », quand vous ne serez plus cet animal blessé, pour pourrez reprendre la pratique : avoir du beau sexe entre adultes consentants, les deux ayant du plaisir, même si c’est sans lendemain. Une petite remise en selle vous fera le plus grand bien, mais dans de bonnes conditions !
En ce qui me concerne, après 8 années d’abstinence, je ne veux plus avoir des relations sexuelles avec des gros bébés névrosés : JE VEUX FAIRE L’AMOUR AVEC UN HOMME, UN VRAI !
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