Plusieurs de mes clients m’ont confié avoir rencontré une nouvelle personne via un site de rencontres ou de façon tout à fait fortuite et la dame leur a demandé de dormir dans son lit (le sien ou celui de mes clients) sans qu’il ne se passe rien. Bien évidemment, mes clients ont dû mordre le matelas ou l’oreiller, car, comme le disait un humoriste « dormir en cuillère avec une femme, c’est avoir une perruque dans la figure et une érection inutile ». On s’entend que la proximité d’un corps féminin réclame beaucoup de maîtrise de la part de l’homme, qui plus est quand son corps est « encastré » dans celui de la dame et qu’il doit la tenir dans ses bras : cela ne relève-t-il pas du sadomasochisme ?!
Je connais bien le sexe opposé pour l’avoir côtoyé dans ma vie professionnelle, sociale et privée et, aussi dans le monde des chevaux de courses, et je souhaite planter le décor : j’aime les hommes qui aiment les femmes. Les misogynes ne font pas partie de ma planète, pas plus que les femmes enragées envers la gent masculine. J’aimerais commencer cette chronique en parlant de respect. Est-ce respectueux, madame, d’inviter un homme que vous connaissez à peine à dormir dans le même lit que vous, lui présentant « votre croupe » (puisque c’est le principe de la cuillère !) et vous collant à son bas-ventre pour vous sentir à l’abri dans ses bras, l’ayant averti qu’il ne doit pas vous toucher ? Toute mère doit expliquer à sa fille que c’est se mettre en grand danger. Et la même mère doit expliquer à son fils qu’il vaut mieux éviter de se retrouver dans cette « position », car au jour d’aujourd’hui, il peut vite être accusé, même s’il n’a rien fait, d’avoir eu des gestes déplacés. Comment savoir si cette invitation est une incitation à aller plus loin en contrôlant le jeu puisqu’elle en a posé les bases en se plaçant dans une position qui appelle au sexe ? Certaines femmes en déséquilibre affectif disent « oui » en pensant « non », mais quand elles disent « non » en pensant « oui » croyant mettre du piquant dans la scène, comment l’homme est-il sensé s’y retrouver ? « Dans le doute, abstiens-toi ! », disait ma grand-mère et c’est un bon conseil, si vous ne voulez pas vous mettre dans de sales draps : autant madame, qui pourrait subir une agression, que monsieur qui pourrait en être accusé à tort.
Pourquoi cette proposition de dormir en cuillère ? Une grande majorité de femmes le proposant ne sont pas vraiment fans de sexe et préfèrent « l’after » : c’est-à-dire dormir dans les bras de l’amant après que les galipettes l’aient calmé. Vous pensez peut-être qu’elles réclament l’affection ? Pourtant, qui dit affection dit mouvement. Or, si elles en ont l’opportunité, elles apprécient d’être calées contre le corps rassurant de leur compagnon de lit, sans avoir « sacrifié au sexe » et donc sans bouger… Le beurre, l’argent du beurre, sans satisfaire le fermier ! Il ne s’agit donc pas d’aller chercher de l’affection, mais bien de la protection. Car, l’affection passe par le fait d’être touché et ces femmes ne souhaitent qu’être collées à l’homme auquel elles imposent de rester totalement passif. Donc, elles ne le désirent pas (Aouch !). Essayez donc, Monsieur, de lui glisser un bisou dans le coup et vous vous exposerez à une rebuffade, voire à une ruade : « Couché, pas bougé » vous ordonnera-t-elle ! Et pendant qu’elle dormira comme un bébé, vous vous demanderez ce que vous faites là, essayant de contrôler une érection légitime et non récompensée.
Bien sûr, me direz-vous, madame, que si un homme couche dans votre lit et vous respecte, bien que vous ayez exigé une certaine proximité (la cuillère !), c’est qu’il est bien éduqué. Pensez-vous réellement qu’il aura bien dormi ?! Certes, il lui faut savoir se maîtriser. Mais dans quel but ? Espère-t-il que vous finirez par craquer au milieu de la nuit et il attendra, tout « frétillant », jusqu’au petit jour, en vain ? Bref, monsieur, que vous soyez bien soumis, très éduqué ou que vous attendiez, la gueule grande ouverte dans le dos de la dame (comme le loup avec le Petit Chaperon Rouge) pour la « croquer » au petit jour, sommes-nous vraiment dans une situation équilibrée ? Je serais bien curieuse de voir ces mêmes femmes dormant en cuillère avec leur sex symbol préféré qui leur demanderait de ne pas bouger. Je vous fais le pari qu’elles se tortilleraient jusqu’à provoquer une érection chez celui qui semble ne pas les désirer et se sentiraient insultées de ne provoquer aucune réaction ! Car, une femme est bien moins éduquée qu’un homme quand elle désire celui-ci… Elle mettra tout en œuvre pour le faire craquer, bien moins respectueuse que tout homme auquel elle-même aura imposé la cuillère. On s’entend que si elle vous propose de dormir ainsi, c’est que soit elle a l’intention de vous séduire, soit elle ne vous désire pas du tout.
La majorité des femmes imposant, dès les premiers rendez-vous, de dormir en cuillère ne réalisent pas qu’elles sont castratrices. Je ne parle pas de cette situation entre ami et amie ou entre ex, c’est un autre registre. Je parle bien, monsieur, d’une nouvelle connaissance qui vous invite dans son lit, à ne rien faire, bien qu’elle se colle à vous dans une position sexuelle. À ce moment précis, elle ne pense qu’à elle et se moque de la nuit compliquée que vous allez passer, le bras paralysé et le sexe dressé. Si vous êtes en BESOIN, monsieur, de sentir une femme dans vos bras, vous serez prêt, pour avoir ce droit, à ne pas bouger de la nuit, quitte à mordre l’oreiller ou le matelas pour calmer vos ardeurs. Nous barbotons dans la dépendance affective avec le BESOIN pour les deux d’avoir un corps contre soi. Encore une fois, la grande gagnante sera celle qui aura imposé les règles et qui dormira à poings fermés. Un homme qui se respecte refusera cette soumission, ne voyant pas l’utilité de servir de nounours à une femme en besoin et comprendra qu’elle est prête à se mettre en danger juste pour être dans ses bras : les bras du premier qui accepte son jeu. Il comprendra aussi qu’elle est coutumière du fait et donc immature sur le plan relationnel. Ouvrir son lit à un homme doit rester un geste intime et le message que reçoit ce dernier est une invitation au sexe. Le placer dans la position la plus proche d’avoir de l’intimité et lui intimer l’ordre de ne pas toucher est de la domination, consciente ou inconsciente. Peut-être que vous n’y aviez jamais pensé sous cet aspect, néanmoins, c’est une réalité. Et si l’homme cède à l’envie de pousser plus loin, il devient « un sale porc ». Autant si la dame subit une agression que si le monsieur en est faussement accusé, vous êtes tous les deux responsables de vos actes.
Le fait qu’un homme désire une femme ne signifie pas qu’il lui manque de respect. Certaines se damneraient pour provoquer l’intérêt des mâles. D’ailleurs, certains se « prostituent » pour qu’ils leur accordent de l’attention. Mais si cette femme demande à un homme nouvellement rencontré de dormir dans son lit en cuillère sans bouger, c’est alors elle qui lui manque de respect. Et si l’homme est équilibré, il sait que la dernière chose qu’une femme doit lui proposer dans le tout début d’une rencontre, c’est entrer dans son lit, cuillère ou pas. Personnellement, le jour où, à nouveau, un homme dormira avec moi, il m’aura fait la cour, nous aurons établi une relation de confiance et de respect, décidés les deux à développer une relation sérieuse, le désir l’un pour l’autre à son paroxysme : dormir sagement en cuillère ne sera pas en option !