« Ce n’est pas comme ça qu’on coupe les légumes ! », on vous arrache le couteau des mains (vous qui souhaitiez juste aider la maîtresse de maison), un coup de coude dans les côtes et on vous vire de la cuisine, en prime. Du déjà vu ? Au Québec, on appelle les femmes qui dominent et contrôlent leur conjoint et tout l’entourage les « Germaine » : elles « gèrent » et elles « mènent ». Ce n’est cependant pas uniquement relié au caractère féminin : certains hommes tombent également dans ce travers. Pourquoi les « contrôlants » sont-ils incapables de vous confier la moindre tâche, même la plus simple ? D’où vient leur besoin de domination ? Et, à l’inverse, quelles sont les qualités de celui ou celle qui sait déléguer ? Découvrons-le ensemble.
Le contrôlant/la contrôlante à la maison
Elle contrôlait la maison, les finances, mon père et moi, nous envoyant au diable si nous lui proposions notre aide, nous reprochant ensuite d’être « obligée » de tout faire par elle-même. Vous reconnaissez certainement quelqu’un. Petite, quand je voulais faire comme elle, elle me repoussait, agaçée, m’envoyant le message « pousse-toi de là, imbécile, tu n’es pas capable de le faire, je vais le faire moi-même ». Cela vous rappelle-t-il quelqu’un ? Celle qui m’a donné le jour avait ce besoin irrépressible de tout contrôler, incapable de déléguer. Nous ne faisions rien aussi bien qu’elle et la famille élargie ou les étrangers non plus. Vous avez sûrement été confronté à une personne que vous voulez aider, mais qui exige que les choses soient faites « à sa façon ». Elle finit par vous retirer la tâche, tellement elle grince des dents, parce que vous ne le faites pas à sa manière. Couper les légumes est un exemple parmi tant d’autres. Idem pour les pères qui ne laissent rien faire à leur(s) fils sous prétexte qu’il n’en est pas capable, au lieu de lui montrer comment faire et développer ses habiletés. Peut-être avez-vous vécu la même chose que moi : quand je suis partie de chez mes parents, à 23 ans, pour « monter à la capitale », je ne savais pas cuisiner, ni faire le ménage, ni tenir un budget, bref, je ne savais rien de ce que ma mère aurait dû m’enseigner. Et je ne vous parle pas de mes habiletés à m’habiller, me coiffer, me maquiller, tout ce qui relève de la féminité. J’ai appris par moi-même !
Le contrôlant/la contrôlante au travail
Au travail, peut-être que votre supérieur(e) ne vous laisse prendre aucune initiative, surveille tout ce que vous faites, vérifie après vous, vous mettant sous pression en permanence. De toute façon, vous ne faites rien comme il le faudrait, quoi que vous fassiez. Le contrôlant ne vous reconnaît aucune qualité, vous prend pour un gamin de six ans, vous parle parfois aussi comme à un enfant débile, vous explique 100 fois la même chose. Il ne va pas au bout de ses explications (il explique mal, mais c’est vous qui ne comprenez rien !) parce qu’il part du principe que vous n’êtes pas assez intelligent pour suivre ce qu’il dit et finit par le faire lui-même. Et vous recevrez une pluie de reproches au bout du compte et il se plaindra d’être obligé de tout faire parce que vous n’êtes qu’un incompétent. Et quand il vous remet à votre place, quoi que vous fassiez, parce que ce n’est jamais correct, vous finissez par rester en sidération : vous n’osez plus bouger, plus rien faire, plus rien dire et vous pensez que vous êtes un âne bâté, ainsi qu’il vous le dit à longueur de journée : vous y perdez votre confiance et votre estime, vous « mirant » dans le miroir déformant que vous renvoie le contrôlant ou la contrôlante. Vous aurez fait le rapprochement avec certains parents également…
Pourquoi le contrôlant/la contrôlante est-il ainsi ?
Le contrôlant est tout simplement un dominateur ou une dominatrice. Et par définition, comme vous le savez si vous suivez mes écrits et mes vidéos, le dominateur a peur. C’est la raison pour laquelle il a besoin de tout contrôler : peur ! Je souris quand un de mes clients me raconte combien il est écrasé dans sa vie privée ou professionnelle ou encore sociale avant de lui expliquer ceci : « Le dominateur est encore plus terrifié que toi, voilà pourquoi il t’écrase : il a peur. Celui qui domine est celui qui est le plus terrorisé ». Peur de quoi vous demandez-vous ? Peur de perdre sa bouteille d’oxygène, alors il fait le vide autour de son partenaire de vie et le contrôle. Peur que vous preniez son poste parce qu’il se sait incompétent. Peur que vous soyez plus attractif ou intelligent que lui en société. Peur que vous en sachiez plus que lui, alors qu’il fait croire qu’il sait tout (celui qui sait tout n’apprend plus rien…). Peur que l’on défie son autorité. Peur de l’échec. Peur de passer pour un imbécile. Peur que vous soyez « plus » que lui. Peur que l’écrasiez. Peur de ne pas être reconnu et respecté. Peur de sa hiérarchie. Peur du ridicule. Peur, peur, peur, peur ! Et j’en passe et des meilleures… C’est la peur qui gouverne le contrôlant/dictateur et il va utiliser la force ou/et la hiérarchie, le sarcasme, l’ironie, la manipulation, la peur que vous avez de lui, l’humiliation, la violence verbale, psychologique, voire physique en couple. Tous les moyens sont permis pour avoir raison, être le plus beau, le plus fort et le meilleur contre vents et marées. Et si vous lui démontrez qu’il a tort, par A+B, il s’en référera à sa loi préférée :
Article 1 : le chef à toujours raison
Article 2 : si le chef à tort, se référer à l’article 1
Impossible pour un contrôlant d’avoir tort : IMPOSSIBLE !!!
Profil du contrôlant/de la contrôlante (dominateur/dictateur)
Son profil est facile à identifier : c’est un gamin ou une gamine de six ans, terrifié(e) dans un corps d’adulte, qui a manqué de reconnaissance, d’affection et de protection dans son enfance et qui a l’impression d’être une proie facile pour tout un chacun. Il fait de l’anxiété qui le pousse à l’agressivité. Alors, pour ne pas être dominé ou écrasé, il choisit de dominer lui-même. Et plus il a du succès dans la domination, plus il domine et plus il méprise aussi ceux qu’il écrase. Il a le goût du sang dans la bouche et en veut toujours plus, terrifié qu’il est, pour asseoir son autorité. Mais n’allez pas croire qu’il dort sur ses deux oreilles : il pense que tout le monde est aussi « tordu » que lui et qu’on l’attend donc au tournant (ce qui est vrai : les hyènes se « bouffent » en elles). Il ne fait confiance à personne, même pas à lui-même (il sait, la plupart du temps qu’il est un imposteur, un usurpateur et qu’il a gagné sa place en léchant des bottes et en dénigrant les autres), il a toujours peur qu’on le trahisse (c’est ce qu’il fait, lui, à tour de bras), il menace, fait du chantage, ment comme un arracheur de dents, il sait très bien qu’on parle dans son dos et qu’on le déteste et il fait croire qu’il s’en fout (ce qui est faux), il n’a pas d’amis entouré seulement (si entourage, il y a) de personnes comme lui : qui ne connaissent pas la loyauté, l’amour, l’amitié, la joie de vivre, le bien-être, la sérénité, la sincérité, l’authenticité. Il va trouver du répit dans des paradis artificiels tels que la drogue, l’alcool, le sexe dépravé et la domination. Le plus comique, c’est que lui qui écrase à longueur de journée deviendra dominé sexuellement. Seuls les Dominants (ceux qui n’écrasent personne et ne se laissent pas écraser, se respectent et respectent les autres) ou les personnes plus puissantes que lui le feront reculer : il en a peur et se soumet. « Crie plus fort qu’un dominateur et il se couche », cette phrase, je vous l’ai souvent répétée. Lui démontrer que vous n’avez pas peur de lui, pire, que vous êtes plus fort que lui le transformera en carpette, sauf s’il est votre supérieur hiérarchique, quoi que… Si le dominateur aboie parce qu’il a peur, aboyez plus fort que lui, il va comprendre qu’il n’a pas le dessus et son instinct de survie lui dictera de se « coucher ». Vous vous souvenez que les commentaires et critiques négatives ainsi que les comportements déplacés parlent des personnes qui les émettent : cela parle de leur peur, jalousie, frustration et, surtout, de leur mal de vivre (incapacité au bonheur).
Profil de celui ou celle qui sait déléguer (Leader/Dominant)
Vous l’aurez compris, le dominateur a peur par manque de confiance en lui, bien qu’il fasse croire qu’il en déborde et va jusqu’à être arrogant pour vous en convaincre. Il utilise la force pour soumettre ceux qui le terrifient. Il est donc un dictateur. En revanche, celui que j’appelle le Dominant* est confiant et c’est un Leader : il délègue aisément. Autant le dictateur vous oblige à le suivre, autant vous suivez le Leader en toute liberté parce que ce qu’il dégage et ce qu’il dit fait écho en vous : il vous donne confiance et, surtout, il vous inspire. Ayant confiance en lui, le Dominant a confiance en vous et vous laisse couper les légumes à votre guise, faire les choses comme vous le sentez, vous signale si vous allez dans la mauvaise direction avec douceur, vous explique pourquoi c’est mieux de faire les choses autrement et vous adhérez. Ayant confiance en lui-même, il a confiance en les personnes qui l’entourent (amis/employés) parce qu’il les a choisies. Le charisme repose sur la confiance en vous qui se dégage de votre personnalité (votre site Internet subliminal*), la sérénité que vous affichez, le bien-être dans lequel vous baignez. « Le bonheur est un job à plein temps » qui ne laisse aucune place à l’agressivité.
Si vous vous reconnaissez dans le rôle du contrôlant ou de la contrôlante, c’est que vous êtes capable de vous remettre en question et comprenez que vous n’êtes pas responsable de vos mauvaises programmations : elles vous ont été infligées depuis votre conception jusqu’à aujourd’hui par les gens négatifs et toxiques qui vous ont encadré et les événements malheureux qui vous sont arrivés et vous ont donné une mauvaise perception du monde et de vous-même. En revanche, vous êtes responsable de déprogrammer ces mauvaises programmations, quand vous constatez qu’elles font souffrir les autres et/ou vous-même. Alors, il est encore temps de changer en développant votre confiance en vous et votre estime pour passer de dictateur à Leader, autrement dit de dominateur à Dominant en faisant, par exemple, un coaching avec moi !
Toute ressemblance avec les « tristes sires » de l’actualité mondiale de 2022 serait-elle fortuite ?
*cf : « La jungle des comportements humains » (Béliveau éditeur) A lire, si vous souhaitez comprendre ce qu’il se passe dans l’actualité.
Pascale Piquet, coach certifiée : La spécialiste de la dépendance affective (depuis 2005) et du Bonheur !