PASSER POUR UN IMBÉCILE PEUT ÊTRE UTILE !

Vous savez, depuis le temps que vous me suivez, que le besoin de reconnaissance peut revêtir plusieurs aspects. Peut-être êtes-vous enragé quand on ne répond pas à votre bonjour, quand on n’envoie pas une réponse immédiate à vos textos, quand on ne vous invite pas à une soirée, quand on ne pense pas à vous pour un événement, quand on ne vous voit pas, quand on vous ignore et dans bien d’autres circonstances encore. Ayant besoin d’exister aux yeux des autres, si vous n’avez pas la preuve que l’on vous considère, vous paniquez. Vous éprouvez donc le besoin de vous rendre esclave de vos congénères pour qu’on vous aime, vous voulez être parfait pour qu’on vous aime, vous voulez briller pour qu’on vous aime. Et ça ne fonctionne pas. Plus vous avez besoin de reconnaissance, moins vous en aurez, car vous tombez sur des personnes qui vous utilisent parce que vous vous laissez utiliser. C’est écrit dans votre site Internet subliminal : « Utilisez-moi ! » Voilà pourquoi il est exclu que l’on puisse se moquer de vous, susceptible que vous êtes, ou que vous vous retrouviez dans une situation qui vous ferait passer pour un imbécile. Pourtant, ça peut parfois avoir du bon, à certaines conditions… Lesquelles ?

Les dominateurs sont partout !

Quand vous avez confiance en vous, peu vous importe ce que l’on pense de vous. Vous restez dans votre couloir de natation, dans le respect de vous-même et des autres, vivant votre propre vie. Vous vous souvenez que, quoi que vous fassiez, vous serez jugé, faites donc ce qui vous plaît ! Aucune susceptibilité chez la personne qui se sent bien dans sa peau et on peut la taquiner, elle répond avec humour et amabilité. Elle n’a pas besoin d’exister aux yeux des autres, car elle existe aux siens. Donc, elle rend service, mais n’est jamais « au service de ». Elle sait louvoyer en eaux troubles au milieu de ceux et celles qui souffrent de déséquilibre affectif aigu (à plus de 5 sur l’échelle de Richter de la dépendance affective) et a pour objectif de vivre en toute sérénité. J’enseigne effectivement à mes clients à composer avec les dominateurs (les Trous noirs affectifs) et les dominés (les Desperados) quand ils n’ont pas d’autre choix que les côtoyer. La meilleure parade restant de les éviter, quand ils sont vraiment toxiques. Mais, parfois, vous n’avez pas le choix : les dominateurs qui sont sur votre route, peuvent être votre supérieur hiérarchique, votre belle-mère ou votre beau-père, certains membres de votre famille parfois ou encore toutes autres professions de pouvoir auxquelles vous êtes confronté et, là, c’est bien difficile de leur échapper…

Les dominateurs ont peur…

Souvenez-vous qu’un dominateur (tout comme un dominé) a peur. Un chien peureux vous mordra plus surement qu’un chien confiant. Partant du principe que le dominateur vous écrase par peur que vous l’écrasiez, que pensez-vous qu’il soit judicieux de faire ? Il faut éviter à tout prix de le menacer. Car, s’il sent que vous représentez un danger ou si vous êtes prédisposé à vous rebiffer, il s’acharnera sur vous à tous coups. Au lieu de le défier et de l’affronter, quand la situation ne vous y pousse pas, mieux vaut passer sous son radar et le laisser croire que vous êtes un peu stupide. C’est la seule chose qui va le rassurer. Bien sûr, il y a stupide et stupide : ne jouez tout de même pas les demeurés ! Mais évitez de briller en sa présence, caressez-le dans le sens du poil, dites-lui qu’il/elle est formidable, reconnaissez-le comme étant au-dessus de vous et vous aurez la paix. Je me souviens d’une émission de radio dans laquelle nous étions deux invitées. L’autre personne, d’un certain âge, reconnue dans son milieu, m’avait saluée comme on pince la joue d’une gentille petite fille qui a fait un beau dessin, juste avant l’émission. Cela me fit sourire. Malgré les efforts de l’animatrice pour me donner la parole, l’autre invitée « pris toute la place dans le lit » J’avais bien compris à qui j’avais affaire, dès le premier regard, mais ne pouvais, par bonne éducation, lui couper la parole. Les dominateurs ont un ego surdimensionné et prennent tout le plancher avec leurs « je, me, moi » : ils sont faciles à reconnaître. Elle finit par me céder la parole quand il fut question de dépendance affective et de PNL (programmation neuro linguistique), sujets qui sortaient de son champ d’expertise. Je la laissais également croire qu’elle avait le dessus sur moi jusqu’à ce que je puisse « en placer une ». Peu m’importait ce qu’elle pouvait penser de moi, l’important étant que je puisse m’exprimer sur mes sujets de prédilection. Ma notoriété grandissant avec le temps et les médias, en plus des chroniques et des livres écrits, je retrouvais cette personne sur ma route et, cette fois-ci, plus question de me pincer la joue : c’était pour me mettre des bâtons dans les roues et salir ma réputation. Elle ne m’avait pas vue venir et je fus très flattée d’être sa cible, démontrant ainsi qu’elle me craignait. Dans un premier temps, laisser l’autre penser qu’il a le dessus peut vous servir, mais quand il est pertinent de montrer les dents, c’est différent : le dominateur, généralement, se casse les dents sur le dominant qui ne domine personne et ne se laisse dominer par personne, quand éclate un conflit.

Ce que j’essaie de vous faire comprendre, c’est que lorsque vous êtes sur le territoire d’un dominateur, il peut être de votre intérêt de le laisser croire qu’il a gagné, du moment que cela vous apporte la paix. Rassuré, il vous laissera tranquille. Mais si vous représentez un danger, il mettra tout en oeuvre pour vous écraser. Et les coups les plus bas seront utilisés, croyez-moi ! Sachant qui je suis, je me moque bien que des 98 % puissent raconter des bêtises à mon sujet : ils ne font pas partie de mon monde. Et quand je suis confrontée à un dominateur ou une dominatrice, si c’est dans mon intérêt, je peux facilement adopter le rôle d’une dominée. Mon objectif n’étant pas d’exister en rivant son clou à toute personne qui oserait m’affronter, mais plutôt vivre en toute sérénité. Et c’est amusant de jouer un rôle et de faire gober à l’autre que vous êtes ce que vous n’êtes pas, mais ce qui l’arrange que vous soyez. Comme on le dit dans les arts martiaux, ne sous-estime jamais ton adversaire. Et passer pour un imbécile peut être, dans certaines situations, la meilleure stratégie !

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