Comment avez-vous réagi, si vous avez entendu, petit, les ébats sexuels de vos parents ? Comment vous sentez-vous, vous-même, à l’idée que vos enfants puissent vous entendre ? Est-ce que le fait que vos enfants puissent vous entendre gâche votre vie sexuelle ?
Tout va dépendre de la façon dont vous avez perçu la vie sexuelle de vos parents : si les bruits s’échappant de la chambre s’apparentaient à un cochon qu’on égorge et que cela vous inquiétait (papa fait mal à maman ?!), d’autant que c’était compulsif et qu’ils passaient plus de temps dans la chambre à faire de « drôles de bruits » qu’à s’occuper de vous, votre vision des ébats de vos parents risque d’être dégoûtante. Ou encore, aucun bruit n’a jamais filtré, si ce ne sont des ronflements et vous pensez que la vie sexuelle de vos parents était inexistante, il devient donc difficile de les imaginer en train de batifoler. C’est amusant, car de nombreuses personnes sont incapables d’imaginer ou ne veulent tout simplement pas imaginer la façon dont elles ont été conçues. Et pourtant, c’est bien ainsi que les choses se sont passées…
Petite anecdote personnelle : ma fille, Cassandre, a environ cinq ans et elle saute sur notre lit (je vivais à l’époque avec le conjoint de 15 ans de moins que moi, Jim. Cf. « Le syndrome de Tarzan » Béliveau éditeur), attendant que son bain soit prêt. Notre chambre est séparée de la sienne par une porte à deux battants. Soudain, elle se couche sur le lit, sur le dos, place le drap sur sa tête et se met à faire « de drôles de bruits » ! Interloquée, je lui demande, avec la plus grande des curiosités, ce qu’elle fait ? Elle sort la tête des draps et me répond joyeusement, avec un grand sourire : « Ben, maman, j’ai un cauchemar ! ». Sa mine réjouit me permit de comprendre qu’elle ne savait pas ce qu’était un cauchemar. Cependant, j’avais compris quel style de « bruit » elle entendait. Bien évidemment, je ne me lançais pas dans des explications. Et nous en rions encore aujourd’hui, toutes les deux !
Souvent, la peur de faire du bruit, voire d’être dérangés vous stoppe ou encore gâche votre plaisir, l’oreille toujours aux aguets, redoutant une irruption dans votre chambre ou une demande d’explication le lendemain. De nombreux couples vivent alors une traversée du désert sexuelle, au grand dam de monsieur qui a souvent moins d’état d’âme pour camoufler les galipettes. Ou encore, malheureusement, les enfants deviennent un prétexte pour que madame évite ce style de joute et monsieur reste sur sa faim à chaque fois. Rappelez-vous que le sexe est le ciment du couple et que si « vous ne remettez pas une bûche dans le foyer » (comme on dit au Québec), le feu s’éteint et risque bien d’être rallumé par quelqu’un d’autre…
Certes, juste après un accouchement, les sollicitations de monsieur risquent de tomber à plat, surtout si l’intimité a été quelque peu mutilée nécessitant des points de suture. Puis la fatigue des premiers temps de bébé, en plus de la grossesse, ne favorise pas ce style de rapprochement. La chute des hormones, alors que monsieur a profité du fait qu’elles étaient en folie pendant la gestation, n’aide pas non plus à répondre aux besoins du nouveau papa. Cependant, une fois le rythme pris avec un petit nouveau dans la famille, la libido devrait reprendre ses droits et des deux côtés. Et la vie change, car plus l’enfant (les enfants) grandit et plus il est en capacité de comprendre que quelque chose de bizarre se passe dans la chambre d’à côté. Et, on ne se le cachera pas, avoir des relations sexuelles sans faire grincer le lit et sans faire de bruit gâche tout le plaisir !
Eh oui, l’être humain est ainsi fait que se manifester vocalement augmente sa jouissance ou encore, il ne peut pas se retenir de la manifester parce que, je le répète, cela vient avec le plaisir de l’orgasme. Alors que faire quand les enfants sont à portée de voix ? Je me suis amusée à essayer de trouver des solutions que je vous soumets, ci-dessous, sachant que vos enfants, vous ne pouvez pas les placer à la consigne de la gare pendant vos ébats :
- Insonoriser votre chambre
- Confier les enfants à vos proches un week-end par mois ou tous les deux mois
- Vous entendre avec d’autres parents pour garder les enfants à tour de rôle une soirée, voire un week-end, régulièrement
- Habituer vos enfants à entendre des « gloussements » provenant de votre chambre et leur expliquer tout simplement que vous « faites l’amour » parce que vous vous aimez
- Prendre des journées de congé pendant que vos enfants sont à l’école
- Prendre une semaine de vacances tous les deux en amoureux (vos enfants étant confiés aux grands-parents ou autres)
- Demander aux voisins qui sont des amis de prendre vos enfants toute une journée et vous leur rendrez le même service
- Envoyer vos enfants en camp de jour pendant les vacances d’été
- Vous retrouver pendant la pause du déjeuner/lunch
- Prendre une baby-sitter et louer une chambre à l’hôtel pour une soirée romantique et une nuit de folie
- Mettre vos enfants à l’étage et dormir au rez-de-chaussée ou vice versa (les éloigner le plus possible du « champ de bataille »)
- Parler à vos enfants pour leur expliquer que le sexe fait partie de la vie et qu’il faut mieux que papa & maman fassent l’amour plutôt que la guerre !
Bien sûr, il est important d’être le plus discret possible, mais sans aller jusqu’à gâcher votre plaisir. Et vos enfants, si vous le leur expliquez, comprendront que le sexe est le ciment du couple et qu’il est normal de s’aimer de cette façon aussi. Ils grandiront avec cette idée et seront ravis d’avoir des parents heureux qui sourient, se font un bisou dans le cou au passage, une petite tape sur les fesses, sont attentionnés l’un envers l’autre et ont des étoiles dans les yeux, quand ils se regardent : nous parlons de la complicité que le plaisir partagé installe dans votre couple. De plus, vos enfants seront eux-mêmes à l’aise avec le sexe quand ils seront, à leur tour, parents !