L’ÉGLISE ET LA PÉDOPHILIE : POURQUOI DES RELIGIEUX ABUSENT-ILS DE L’ÂME ET DU CORPS DE VOS ENFANTS ?

L’ÉGLISE ET LA PÉDOPHILIE : POURQUOI DES RELIGIEUX ABUSENT-ILS DE L’ÂME ET DU CORPS DE VOS ENFANTS ?

Paru dans La Presse – « Forum » le 07.04.2010

Pourquoi la pédophilie vous choque-t-elle à ce point quand elle frappe dans les rangs des hommes de l’Église ? Parce qu’ils sont sensés montrer l’exemple, être abstinents, protéger les enfants, vos enfants, et non les abuser, violer leur corps et souiller leur âme. C’est choquant et pourtant, des pères, des mères abusent leurs propres enfants ou les laissent abuser par d’autres. Mais qu’est-ce qui pousse un homme d’Église à piétiner sa vertu et l’innocence d’un enfant, voire plusieurs, au profit d’un plaisir qui détruit ses victimes ?

Un enfant est vulnérable et n’a pas la maîtrise du bien et du mal, surtout au niveau du sexe. Aimer, c’est toucher et les abuseurs les « touchent » faisant croire qu’ils les aiment et que c’est normal. Facile pour un homme de Dieu qui détient LA vérité et peut infliger des punitions, promettre un billet pour l’enfer ou le paradis. Il est là pour vous dire ce qui est bien ou mal, alors l’enfant le croit : croyant, vous le croyez. Même quand il se rapproche beaucoup trop près… Jusqu’à ce que vous réalisiez, même petit, que ce n’est pas le bien qu’il vous fait, mais il essaie plutôt de SE faire du bien. Méchante nuance qui entraîne l’enfant dans un labyrinthe dont il ne peut plus sortir. Parce qu’il ne faut rien dire… sous peine de l’Enfer. C’est ainsi que l’homme d’Église le fera taire. Il marque la mémoire et le corps de l’enfant à jamais, le salissant pour son propre plaisir, sûr qu’il ne sera jamais puni, parce que sa parole vaut plus que celle de son objet de désir et de plaisir.

Qu’est-ce qui pousse un curé à abuser un enfant ? Voilà la question, la vraie. Bien sûr que l’Église a brandi l’étendard de la diffamation, dès qu’un enfant devenu adulte osait courageusement se révolter : il a de l’imagination, il a mal interprété, il n’a que de vagues souvenirs. Dommage que ses parents, que vos parents n’aient pas pensé à vous dire que personne n’a le droit de toucher votre zizi, pas même Monsieur le Curé. Pas informé sur le sexe, l’enfant se livre innocemment à un curé dont la libido libidineuse lui sort par les oreilles. Ce même curé qui a peut-être été abusé lui-même, enfant, et qui continue la malédiction. Il a peut-être aussi été livré à l’église non pas par la foi, mais par ses parents : quand un homme prenait la soutane, dans des temps pas si reculés que ça, c’était parce que la famille réclamait un curé dans ses rangs. Sans avoir eu le temps d’une expérience hétérosexuelle, le jeune homme se retrouve, malgré ses pulsions naturelles, dans un environnement qu’il n’a pas choisi. D’autant que la masturbation n’a pas sa place sous la soutane : toute forme de sexe est interdite. Il n’a pas choisi, lui, cette vie abstinente et frustrante. Certains de mes clients en coaching m’ont avoué que leur mère les poussait à être curés, mais, Dieu merci, ils ont résisté !

Donc ce jeune homme que l’on sacrifie sur l’autel de l’église n’a aucune aspiration religieuse et ne subira que les inconvénients de cette vie drastique. D’autres auront embrassé la religion par foi, mais bien incapables de maîtriser leurs envies, n’ayant pas eu le temps de connaître le corps d’une femme, se rabattront sur les petits. Parce que ceux qui ont déjà eu une expérience hétérosexuelle préfèrent les femmes : j’ai eu plusieurs clients qui étaient « enfant de curé », même une qui était fille d’un prêtre et d’une religieuse. Si ce n’était ni sacrifié par la famille, ni par foi, c’est la sécurité, l’assurance d’un toit et d’un couvert, une certaine position sociale, dont ils se sont servis pour abuser, qui ont poussé bien des hommes dans les rangs de l’église. Les pulsions sexuelles viennent avec l’homme et des pulsions, même pour un curé, ce n’est pas simple à contrôler. Ce que je vous explique, j’aime à le répéter, n’est pas une excuse, mais une explication : comprendre ne signifie pas excuser. Une pulsion sexuelle pousse à la reproduction. De la puberté à la trentaine, surtout chez les hommes, elle est plutôt active cette envie de sexe qui pousse vers le plaisir. Il faut la sublimer, mais l’enseigne-t-on aux curés ? Voilà donc un homme qui se met au service de Dieu et sait que le sexe, sous toutes ses formes, est interdit, mais reste un mystère pour lui. Plus vous interdisez, plus ça tourne à l’obsession. Certains hommes de foi ont su canaliser ce besoin, parce que convaincus de leur mission : tranquillement, les pulsions se calment. Mais un jeune plein de fougue, incapable de contrôler ses érections, n’ayant pas connu la femme, se rabattra sur les enfants. Probablement parce qu’il l’aura vu faire par ses confrères qui trouvaient de bonnes raisons de « cajoler » les innocents.

Et il prend du pouvoir : il est le curé, on l’écoute, on le vénère, il devient « tout puissant ». Quoi de plus tentant que de jeunes âmes, naïves et confiantes ? Il ne peut pas s’attaquer aux mamans, qui n’ont pas la langue dans leur poche et livreraient leur secret aux autorités. Il ne reste que les enfants… Proie facile à manipuler. Timidement au début, puis il prend de l’assurance, il sait d’instinct comment pervertir sous le sceau de la confession et de la confidence. Une fois l’enfant pris au piège du bien, qui finalement est mal, mais qu’il a honte de divulguer, il subit l’abus sexuel. D’autant plus aisé dans les pensionnats, pire les orphelinats ou quand les enfants amérindiens ont été déportés. Proies encore plus faciles, dont les hommes de l’église se sont rassasiés : des enfants sourds et muets.

Et les prêtres et curés s’en sortaient, protégés par leurs supérieurs qui, peut-être, versaient dans le même vice qu’eux. Les témoignages des enfants, puis des adultes n’étaient là que pour salir l’église, pensait le Pape qui restait sourd aux plaintes de ses pratiquants abusés. Aujourd’hui, on lève le voile, ouvrant la boîte de Pandore dont sortent des milliers de témoignages : des âmes broyées, des corps souillés qui sont enfin entendus. Certes, une victime reconnue par son bourreau trouve le fardeau moins lourd, mais peut-on laver le corps autant que la mémoire ? Le manque de foi, les pulsions sexuelles incontrôlées, le mystère autour du sexe et l’impossibilité de coucher avec une femme ou de se masturber, associés au pouvoir du curé et le (mauvais) tour est joué.

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