Faire ménage à trois, le trouple, démontre-t-il une ouverture d’esprit ou est-ce une nouvelle façon d’exprimer et compenser sa névrose : équilibre ou névrose ? Je vous rappelle que « névrose » signifie « trouble du comportement » et que la dépendance affective est une névrose. Elle est un grand vide que vous cherchez à combler de l’extérieur avec différentes compulsions et/ou avec une ou plusieurs autres personnes et pas uniquement un ou des partenaires : vous pouvez essayer de remplir le gouffre intérieur avec les parents, les enfants, les amis, les collègues de travail, le patron, même les inconnus ! Bref, vous avez un besoin viscéral de trouver de l’affection n’importe où et, surtout, une peur panique du jugement et de la critique : il faut que tout le monde vous aime. Et sur le principe « qu’abondance ne nuit pas », certains remplissent ce vide avec deux autres personnes (ou plus !), formant ainsi non plus un « couple », mais un « trouple ». La dépendance affective aurait-elle trouvé un nouveau créneau ?
Dans le règne animal, nous constatons que certaines espèces sont fidèles, telles le castor et le loup, quand d’autres ne se croisent que lors de la saison de reproduction. L’être humain est, dans la majorité des civilisations, monogame, mais peut également jouer sur deux tableaux : parfois fidèle, parfois volage, engagé ou non. Mais dans quelle catégorie se situe-t-il vraiment quand il est équilibré ? À l’origine, il semblerait bien que nous soyons faits pour être exclusifs : les religions et les liens du mariage qui vous font promettre fidélité jusqu’à ce que la mort vous sépare vous le démontrent. D’ailleurs, l’être humain cherche « le grand amour » et non « les grands amours ». Le polyamour, que je nomme « polynévrose » (coller le mot « amour » au mot « poly » est pour moi une hérésie et une insulte à l’amour lui-même) est fondé sur le BESOIN de plusieurs personnes pour trouver votre équilibre affectif. Tout simplement parce que vous n’avez pas trouvé LA bonne personne. Dans mon monde, à partir du moment où vous êtes dans le BESOIN, vous manifestez votre dépendance. La bonne idée étant d’être plutôt dans le PLAISIR. En couple ou en trouple, si vous avez BESOIN de l’autre ou de deux autres, vous êtes automatiquement dépendant. Des couples sont fidèles tout simplement parce qu’ils ont trouvé la personne qui leur correspond à 100 % et quand vous avez ce 100 %, il n’y a pas de place pour un troisième larron ni pour plusieurs autres. Suis-je logique à vos yeux ?
Maintenant, si vous ne trouvez pas votre compte en une seule personne (êtes-vous bien avec vous-même ou ressentez-vous un vide quand vous êtes célibataire ?) et que vous cherchez à constituer un « puzzle affectif » avec plusieurs, pensez-vous être équilibré ? Bien sûr, la société actuelle ne s’étonne plus de rien et cette liberté de grappiller les critères que vous recherchez en plusieurs personnes vous permet de croire que vous avez enfin trouvé le bonheur. Si tant est que les trois soient bien d’accord avec le principe. Ce qui m’interpelle, c’est que si vous aimez votre maison à 100 %, votre job, votre voiture, votre conjoint, vous viendrait-il à l’idée d’en changer ? bien sûr que non puisque ça vous comble. L’être humain est profondément fidèle et dans toutes les mythologies religieuses ou non, Dieu a créé Adam & Eve et c’est le serpent qui a semé la zizanie, pas Eve bis ni Adam bis. D’autant que quand deux personnes en couple sont équilibrées, jamais elles n’auraient l’idée d’aller voir ailleurs : elles sont totalement comblées. Personnellement, j’ai toujours été fidèle et l’homme qui m’a fait connaître l’amour a transformé les autres en lampadaire : ils deviennent tous asexués parce que mon conjoint me satisfait à tous les niveaux. La scène la plus érotique qui soit à mes yeux est lorsque je lis le désir intellectuel, spirituel et sexuel dans les yeux de mon amoureux, ce qu’il lit dans les miens aussi. Pourquoi irais-je, irait-il voir ailleurs ? Pour aller voir ailleurs, il faut une brèche provoquée par un manque. Et comme vous êtes tout de même attaché à la personne avec laquelle vous vivez, même si elle ne comble pas tous vos critères, vous allez chercher le morceau manquant chez quelqu’un d’autre et si les deux acceptent, vous voilà en trouple.
Voilà comment certains se retrouvent dans un triangle amoureux, incapables de choisir l’une ou l’autre des deux bouées puisqu’ils ne savent pas nager (l’océan de la solitude ne le leur a pas enseigné !). Et si les trois sont au même degré de névrose et qu’aucun des deux ne veut perdre le ou la troisième, le déséquilibre reposera donc sur trois. Entendons-nous bien : je ne porte aucun jugement, chacun fera bien ce qu’il voudra, trouple ou polyamour ou je ne sais quoi, je suis très à l’aise à ça. Vive la liberté ! Mais qu’on ne me fasse pas croire que ceux qui pratiquent cette façon de vivre sont équilibrés. C’est, encore une fois, une insulte à l’amour et aux couples qui ne sont que deux et qui s’aiment profondément n’ayant aucun besoin de quoi que ce soit ou qui que ce soit d’autre, étant simplement dans le plaisir et le bonheur d’être à deux.
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