Je suis issue d’une femme que sa propre mère, donc ma grand-mère, a voulu abandonner (aux dires de ma mère, ce qui n’est pas prouvé), car elle était tombée enceinte, à 20 ans, d’un homme avec lequel elle n’était pas mariée et dont elle ne voulait pas. Ca partait mal ! Ma grand-mère est partie avec ses secrets. Quoi qu’il en soit, mon grand-père, le mari de ma grand-mère a adopté ma mère, en épousant ma grand-mère. Etre adopté par amour, quoi de plus beau ? Etre rejeté par ses propres parents, quoi de plus laid ?! Ma propre mère m’a accusée, depuis ma plus tendre enfance, de la rejeter. Fallait-il que j’aie une grande confiance en moi pour rejeter, en couches culotte, celle qui m’allaitait et dont je dépendais ?!
Rejeté par vos parents, parce qu’ils furent eux-mêmes rejetés par les leurs, vous courez inlassablement après tous ceux qui ne sont pas en mesure de vous accepter. C’est une mauvaise programmation : vous reproduisez ce que vos parents vous ont inculqué. Cependant, si vos parents n’ont pas été aimés, cela ne constitue pas une excuse, mais une explication. Ma mère se retrouve au beau milieu de la deuxième guerre mondiale, elle a quatre ans. La France est occupée par les Allemands. Sa mère vient d’accoucher d’un petit garçon dont le père, mon grand-père qui a adopté ma mère par le mariage, vient d’être embarqué par la Gestapo (police tristement française commandée par les Allemands qui chassent les résistants). Ma grand-mère fait alors tous les charniers (Fosses où les Allemands entassaient les cadavres des résistants morts sous la torture) pour retrouver mon grand-père. Voilà l’enfance de ma mère. Involontairement, elle me l’a fait payer, comme vos parents, qui vous ont rejeté. J’ai payé pendant 45 ans jusqu’au jour où je l’ai sortie de ma vie : je n’allais pas rester son souffre-douleur pour l’éternité !
Maintenant, il est temps de grandir et de comprendre que s’ils ne vous ont pas aimé, ce n’est pas parce que vous n’étiez pas aimable : c’est parce qu’ils en étaient incapables, enfermés dans leurs propres névroses. Faites-vous la différence ? Ils étaient ou sont encore s’ils sont vivants, prisonniers, comme ma mère, de leurs propres souffrances par rapport à leurs parents. Si vous marchez dans la rue et qu’une personne échappée de prison vous agresse : le prendrez-vous personnel parce qu’elle s’en est pris à vous ou comprendrez-vous que vous êtes simplement le premier qu’elle a croisé ? Si quelqu’un vous explique que vous ne l’attirez pas, lui reconnaîtrez-vous le droit de choisir, comme vous l’avez aussi, ou prendrez-vous cela pour du rejet ? J’ai l’honneur de vous dire que c’est du respect. Une personne sur laquelle vous avez des vues et qui vous dit franchement que vous ne l’intéressez pas, vous respecte. Cela signifie : passe au suivant et ne perd pas de temps. Quand vous essayez une paire de chaussures et qu’elle ne vous va pas, faut-il la détruire ? Non, elle ira à quelqu’un d’autre : ainsi va la vie ! Pour s’aimer, il faut être deux. OK ? Alors si vous êtes attiré par une personne qui ne l’est pas, comme cela peut se produire pour vous, quand quelqu’un vous propose un rendez-vous et que ça ne vous intéresse pas : question de physique, d’auras, quelque chose qui vous repousse. Si vous en avez le droit, l’autre l’a aussi.
Quand vous tombez sur un névrosé incapable d’aimer, c’est qu’il est handicapé et non que vous n’êtes pas aimable. La bonne question est : pourquoi vous vous acharnez ? Dépendance affective ou amoureuse, vous ne comprenez pas pourquoi on vient de vous rejeter. Pour tout un tas de raisons et qui n’ont aucun rapport avec vous et aucune importance en soi car la personne qui vous aimera vous acceptera dans votre intégralité. Quand vous achetez une voiture, dites-vous au vendeur que vous ne prenez que 80 % du véhicule, car le reste ne vous plaît pas ? Quand vous avez un coup de foudre pour une personne ou une voiture, vous la prendrez telle qu’elle est. Sinon, vous irez au-devant d’ennuis : sacrifices, compromis et concessions (SCC) ! Alors quand vous proposez à une personne qui vous dit non, c’est le plus beau cadeau qu’elle puisse vous faire. Vous-même quand vous dites oui à une personne qui ne vous attire pas, par peur de lui faire de la peine, qui sera dans les ennuis, quand elle aura interprété votre acceptation à son rendez-vous comme une validation qu’elle vous plaît ?
Imaginez qu’un homme vous rejette : c’est un tueur en série mais vous ne ressemblez pas assez à sa mère, car il ne tue que celles qui lui rappellent sa mère : il vient de vous sauver la vie !
Reprenez l’histoire de Cendrillon : le prince cherche dans tout le pays la seule femme dont le pied entrera dans la chaussure. Parce qu’une seule femme peut porter cette chaussure. Qu’en déduisez-vous ?
Faut-il tuer tous ceux et celles qui ne vous plaisent pas ? Vous seriez également tué(e) par tous ceux et celles qui ne vous ont pas plu. Resterait-il beaucoup de monde sur Terre ?
Le rejet et l’abandon n’existent que dans la tête des personnes affectivement déséquilibrées. Celui qui vous dit « non » vous dit l’heure juste et vous fait économiser du temps et de la souffrance. En ce qui me concerne, j’ai le droit de dire « non » et les autres aussi : par le fait, ils m’indiquent que nous ne sommes pas sur la même longueur d’onde, information importante qui doit être votre premier critère de sélection. Parce que pour former un couple, il faut être deux et que l’autre vous signifie que ce n’est pas lui. Pourquoi vouloir faire entrer la pièce du puzzle où elle ne rentre pas ?! Un « non » est un essai non transformé : passez votre chemin et essayez ailleurs car vous êtes en train de faire votre marché et vous rentrerez ainsi à la maison avec la personne qui vous conviendra à 100 %. Sinon rien !