JUGEMENT, CRITIQUE : POURQUOI PENSER A LA PLACE DES AUTRES ? (PROJECTION)
En PNL (programmation neuro linguistique), on nous enseigne ce qu’est la lecture de pensée : imaginer ce que les autres pensent et, bien sûr, dans le négatif. C’est tellement plus drôle ! La peur du jugement et de la critique vous pousse à croire que si quelqu’un vous regarde de travers, c’est qu’il déroule des bêtises dans sa tête sur votre compte, alors que, la plupart du temps, il ne vous a même pas vu. Et vous vous en faites des films d’horreur, tombant dans la « parano », vous persuadant que les autres vous détestent. Si vous voulez savoir ce que quelqu’un pense, posez-lui la question au lieu d’imaginer la réponse. Et vous faites régulièrement de la projection. Démontons ensemble le mécanisme qui vous pousse à projeter sur les autres vos propres pensées… négatives la plupart du temps !
La projection sur les autres
Chaque être humain a ses propres perceptions. Bien sûr, elles se rejoignent dans les grandes lignes, mais la subtilité se trouve dans celles qui reposent sur votre niveau de confiance et d’estime. Une personne qui en manque croit facilement que tout le monde la juge. Une personne qui en regorge n’attache aucune importance à ce que peuvent bien penser les autres à son sujet. Quand vous faites de la projection, vous appliquez à vos congénères votre mode de pensée : si vous critiquez tout le monde, vous êtes persuadé que tout le monde le fait. Si vous êtes naïf, vous pensez que tout le monde l’est. Personne ne peut se mettre dans la tête de personne, vous ne pouvez vous appuyer que sur des hypothèses, quand vous essayez de deviner ce que quelqu’un pense. Pourtant, vous mettez votre cerveau dans la tête de l’autre et vous êtes persuadé savoir ce qu’il sait. Si votre patron ne vous a pas dit bonjour en arrivant le matin, vous voilà en train de tricoter un scénario de film d’épouvante : il a sûrement quelque chose à vous reprocher pour ne pas vous avoir salué, vous allez probablement recevoir un avertissement, pire, être viré ! Et vous passerez la journée à vous torturer, alors qu’il ne vous a juste pas vu ou qu’il était perdu dans ses pensées. Autre cas : si vous détestez quelqu’un, vous voilà convaincu qu’il vous déteste aussi. Idem si vous aimez quelqu’un, il est logique pour vous qu’il/elle vous aime aussi. Vous finissez par croire que nous pensons tous à l’unisson et que c’est vous le chef d’orchestre : tout le monde pense comme vous. Par extension, tout le monde fait comme vous. Et si quelqu’un est ou fait différent, malheur à lui ! Ne cherchez pas à inventer ce que les autres pensent, posez-leur la question et vous gagnerez du temps et de l’énergie. Et si c’est tout de même votre sport préféré, au lieu de croire qu’on pense du mal de vous, faites-vous croire que tout le monde vous trouve extraordinaire, ça vous facilitera la vie : finalement, c’est vous qui décidez ce que les autres ont dans la tête.
Personnellement, ce que les autres pensent de moi m’importe peu, car, ce qui prévaut, c’est ce que moi je pense de moi. Chacun son couloir de natation et si vous êtes heureux, vous restez dedans, sans vous occuper de ce que font ou pensent les autres, dans le respect de vous-même et de votre prochain.
La projection sur les enfants
Vous êtes champion aussi pour projeter vos émotions négatives sur vos enfants : vous vous mettez à leur place, mais avec votre propre histoire et vos propres peurs et vous croyez détenir la vérité sur ce qu’il se passe dans leur petite tête. Et vous vous trompez régulièrement. Par exemple, dans un divorce, comme la situation est difficile pour vous, vous la croyez encore plus difficile pour eux et vous culpabilisez votre conjoint de leur faire de la peine. Celui qui quitte n’a pas décidé de faire de la peine aux enfants, ni à vous, il reprend juste sa liberté par rapport à une situation qui le faisait souffrir. Mais comme votre tristesse est grande, vous voilà convaincu que celle des enfants est aussi forte sinon pire que la vôtre. Et vous agissez comme s’ils étaient dévastés alors que les enfants sont bien plus résistants que vous ne le croyez. Mais à force de projeter vos émotions négatives sur eux, vous les leur faites porter et vous finissez par les programmer à souffrir autant que vous. Quand j’ai émigré au Québec, j’ai « transplanté » ma fille en l’emmenant de son école en France un mardi soir, nous avons pris l’avion le mercredi, et elle a commencé dans sa nouvelle école, à Montréal, le lundi suivant, début mars. J’aurais pu voir les choses de la façon suivante : je vais l’arracher à son environnement, à son père (j’étais divorcée), à sa famille, à ses habitudes, elle va être bouleversée, triste, peut-être déprimée ! Je me serais donc culpabilisée, ma fille l’aurait sentie et aurait vécu des émotions négatives comme moi. Et je l’aurais abreuvée de questions stupides du style : « tu n’es pas triste de quitter papa ? Ça doit te faire de la peine de quitter tes petits amis d’école, n’est-ce pas ? Tu dois avoir peur d’aller dans une nouvelle école, hein ? Eh bien non ! J’étais heureuse de partir, elle l’était aussi. Je lui montrais le Québec comme une nouvelle aventure qui allait nous amuser toutes les deux, c’est ainsi qu’elle l’a pris. Si vous étiez à la place de l’enfant qui reçoit vos peurs d’adulte, vous seriez terrifié ! D’ailleurs, bien qu’adulte, vous êtes souvent terrifié comme un enfant.
La projection sur les animaux
Et quand vous mettez votre cerveau humain dans le corps d’un animal, ça vaut le détour aussi. Personnellement, ça me fait rire, alors rions ensemble : ma fille avait un serpent laitier dans un vivarium (je rassure mes clientes, il est décédé !) et nous avons entendu la réflexion d’une personne : « Le pauvre, tout seul dans son vivarium, il doit s’ennuyer ». Et le ton était très souffrant, car elle se projetait dans les chaussures (!) du serpent. Elle parlait d’elle, bien évidemment, de sa solitude et de la peine que cela lui infligeait (souvenez-vous : vous parlez toujours de vous quand vous ouvrez la bouche !). Je la regardais avec un grand sourire et, pour démystifier cette idée, je lui répondis : « Si vous mettez un autre serpent dans le vivarium, vous faites un « deux en un », car l’un va bouffer l’autre ! ». Idem pour notre chat, Silex, qui vivait seul à la campagne, quand nous étions à Montréal pendant la semaine. Libre et heureux, il avait sa nourriture et son territoire. Quelqu’un s’aventura à dire « le pauvre, tout seul toute la semaine, il doit déprimer ». Encore une fois, la personne parlait d’elle, car, notre chat ne supportait aucunement son espèce sur son territoire. Nous avions recueilli une petite chatte et il lui en fit voir de toutes les couleurs. Quand vous croyez qu’un animal s’ennuie parce qu’il est seul, qu’il trouve le temps long quand vous allez travailler, qu’il est triste parce que vous le disputez, et que vous lui appliquez toute la gamme des sentiments humains, vous êtes simplement à côté de la plaque. Si vous souhaitez comprendre un animal, sortez de vos chaussures d’humain et mettez-vous dans la peau de la bête.
Ce que vous projetez sur les autres, adultes, enfants, animaux repose très souvent sur vos émotions négatives. Et quand vous essayez de penser à leur place, vous transplanter votre cerveau dans leur corps au lieu de vous mettre dans leur peau avec leurs propres perceptions. Si vous souhaitez savoir comment se sent une personne par rapport à vous, demandez-le-lui plutôt que tricoter une fausse vérité que vous croirez et qui peut vous entraîner dans toutes sortes de déboires. Mais au bout du compte, est-il utile de savoir ce que tous les autres pensent de vous ? Si vous êtes vigilant par rapport à vos enfants, posez-leur des questions sans mettre la réponse dans leur bouche : que penses-tu du projet de nous installer au Québec ? Plutôt que « Est-ce que tu seras triste de quitter la France ? ». Quant aux animaux, ils sont dans l’instant présent et ne pensent pas, mais agissent : vous devriez vraiment vous mettre dans leur peau plus souvent, ça améliorerait certaines de vos facultés !
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