On ne peut plus dire que Kia est sur une lancée. Avec près de 35 mois d’augmentation de ses ventes une année sur l’autre, Kia est sur l’autoroute du succès. Avec des designs inspirés comme le Sorento, les Forte et les nouvelles Rio5 et Optima, pas surprenant qu’elle attire les acheteurs dans ses salles de montre. Toutefois, une compagnie doit être très prudente lorsqu’elle monte les échelons du succès à cette vitesse car il est alors très facile de retomber encore plus bas si la qualité n’est pas au rendez-vous! L’essai du Kia Sportage 2011 m’a permis de découvrir s’il y a un plaisir de conduire derrière le design hors du commun de ce véhicule qui force d’ailleurs les autres manufacturiers à revoir leurs critères stylistiques.
D’abord, un bref survol de la gamme Sportage. Il y a le modèle de base, LX, le seul pouvant être commandé avec boîte manuelle ou automatique. Puis, l’EX et l’EX Luxe qui, comme son nom l’indique, offre plus de luxe pour plus de sous. Enfin, le modèle qui a fait l’objet de mon essai routier, le SX, le seul qui cache un moteur turbo sous son capot. Bien que tous les modèles présentent des lignes fuyantes, le SX est celui qui mise le plus sur l’aspect sportif et agressif en plus du luxe de son habitacle.
Le Kia Sportage SX 2011 intègre tout l’équipement du modèle EX Luxe. Il est donc tout équipé et presque toutes les options imaginables sont cochées. C’est sur des baquets de cuir chauffants que l’on prend place à l’avant. Celui du conducteur est même climatisé pour les chaudes journées d’été. Le rembourrage est un peu dur et je m’attendais à plus de support latéral d’un modèle qui veut mettre son côté sportif à l’avant-plan. Le tableau de bord est fabriqué de beaux matériaux mous de belle qualité. Devant nous, dans la nacelle des cadrans, un énorme indicateur de vitesse au centre avec à gauche un plus petit tachymètre et à droite les indicateurs de niveau d’essence et de température du liquide de refroidissement. Tout ça en chiffres blancs sur fond noir clair, simple et précis. Au centre du cadran central, un petit ordinateur de bord avec plein de renseignements dont la consommation d’essence. Il est intéressant de constater que malgré le fait que Hyundai et Kia soient des compagnies faisant partie du même conglomérat, chacune y va de ses propres designs. Ainsi, le tableau de bord du Sportage est plus original que celui du Tucson, particulièrement au niveau du bloc central où les commandes de ventilation et celles de l’écran sont sur deux niveaux. Sur cet écran central, vous pouvez contrôler la radio AM/FM/Sirius en plus du lecteur de CD. Bien que ce système audio soit décrit comme très performant, sa sonorité ne m’a pas paru au point, le son n’étant pas très riche. C’est peut-être une question d’ajustement mais portez-y une attention particulière si vous êtes un audiophile aguerri. Vous pouvez aussi y intégrer votre cellulaire compatible Bluetooth et, malheureusement, le système vocal ne comprend pas la langue de Molière mais seulement la langue de Shakespeare. L’interface pour contrôler votre iPod est bien conçue le seul problème étant que vous devrez vous procurez le fil spécial disponible en option. Si vous avez coché l’option « Navigation », le GPS intégré devrait vous amener facilement à destination. Les données de cartographie m’ont semblées un peu vieilles toutefois. Il faudrait vérifier si vous pouvez les faire mettre à jour à bon prix sinon, achetez un modèle portatif courant. De plus en plus de modèles offrent les mises à jour gratuites pour un prix d’achat de quelques centaines de dollars. L’écran central affiche aussi l’image de la caméra de recul, bien utile puisque la visibilité vers l’arrière est plus que problématique en raison de la petitesse de la lunette arrière et du pilier C très large.
L’espace pour les jambes est très bien à l’avant et convenable à l’arrière. L’espace de chargement est très grand étant donné le gabarit de ce véhicule. Si vous abaissez les deux sections de la banquette arrière, vous obtiendrez un plancher presque parfaitement plat pour y engouffrer de grands objets. De plus, le seuil de chargement est très bas facilitant ainsi encore plus vos manœuvres. Finalement, en dessous du plancher de la soute à bagages, Kia a aménagé un grand plateau avec de petits compartiments pour y ranger de menus objets qui, de ce fait, ne se promèneront pas à la grandeur du coffre.
Le Kia Sportage SX 2011 offre une belle expérience de conduite. Le nouveau moteur turbo quatre cylindres de 2,0 litres (portant le nom poétique Theta II) produit 260 chevaux à 6 000 tr/min. et 269 lb-pi de couple de 1 850 à 3 000 tr/min. Sa force, c’est évidemment son couple disponible à bas régime et le fait qu’il est relativement silencieux en accélération. Par un matin frais d’octobre à près de 0 °C, ce moteur s’est mis à barboter au démarrage au point où il a failli caler! Je mets donc un bémol sur sa fiabilité jusqu’à temps qu’il soit un peu plus éprouvé. Il y a plusieurs façons de mener ces 260 chevaux. La seule transmission au programme, une automatique Steptronic à six rapports, offre trois types de conduite. La façon économique avec mode ECO enclenché. C’est la façon plus « plate » puisque les changements de vitesse interviennent plus tôt pour garder le régime moteur au plus bas faisant ainsi, supposément, économiser de l’essence. Il y a le mode régulier, celui que vous choisirez probablement, qui offre de bonnes performances, de bonnes reprises et plus de plaisir de conduite mais aussi une consommation d’essence un peu plus forte. Finalement, si vous vous ennuyez de passer les rapports vous-même, le mode manuel offre des changements de vitesses rapides et vous permet de faire grimper le moteur à de plus hauts régimes afin d’aller chercher les chevaux les plus endormis. Par contre, il est sûr que la consommation s’en ressentira. Parlant de consommation, je m’attendais à une meilleure performance du moteur turbo car il frôle les 10 L/100 km, presque autant que le 2,4 litres atmosphérique. Étant donné sa plus faible cylindrée, je m’attendais à mieux. Le modèle SX offre des feux de jour à lumière DEL (l’effet Audi se propage!). Le soir venu, les phares de route sont puissants mais les phares de croisement sont plutôt faibles. Une chance que le modèle SX a des phares antibrouillard de série pour éclairer la route un peu plus. Les freins à disques ABS aux quatre roues sont puissants et de série pour tous les modèles, tout comme le contrôle électronique de stabilité, l’antipatinage, l’assistance de démarrage en côte et le contrôle de la motricité en descente. La suspension est tout de même confortable même s’il s’agit d’un VUS. Le Kia Sportage SX 2011 roule sur des pneus Hankook de 18 pouces.
En bref, un beau petit VUS. La conduite est inspirante mais le moteur nécessitera un peu de raffinement car il sème quelquefois le doute au démarrage avec sa façon de barboter. Le turbo ajoute aux performances qui étaient déjà très bien avec le 2,4 litres. Il est très agréable de faire de longs trajets à son volant. Un peu plus de support latéral et on pourrait s’amuser à prendre les courbes avec plus de vigueur. Quelques petits détails à l’intérieur pourraient rendre le séjour à bord plus agréable comme une mise à jour du GPS, apprendre le français au système vocal et pouvoir brancher son appareil numérique avec Bluetooth (tellement plus simple qu’avec un fil!). Mais c’est déjà excellent! Le Kia Sportage est en train de bousculer les modes et l’avenir semble de plus en plus excitant…
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