Pourquoi une personne névrosée (en déséquilibre affectif) étale-t-elle tant de Mauvaise Foi avec Arrogance et Agressivité, quand vous découvrez qu’elle vous a trompé et/ou menti ? Parce qu’elle sait que vous avez découvert la vérité et emploie ce qu’elle croit être la meilleure des défenses : l’attaque ! Le Trou noir affectif est un spécialiste en la matière et sa riposte est tellement violente qu’il finit par vous faire croire que vous êtes responsable de ses mauvais comportements et, finalement, c’est vous qui finissez par présenter vos excuses ! Démontons le mécanisme qui pousse une personne en déséquilibre à tomber dans le MF2A (mauvaise foi, arrogance, agressivité) pour justifier ses actes déplacés.
Pour commencer, comprendre ne signifie pas accepter : je vais vous expliquer pourquoi une personne riposte avec mauvaise foi, arrogance et agressivité, mais ça n’excusera pas son attitude. La plupart du temps, le tout repose sur le sentiment de culpabilité : l’autre sait pertinemment que, non seulement il vous fait une peine immense, mais également qu’il peut vous perdre. Ça, il n’y a pas pensé avant les faits ou, encore, il y a pensé, mais a cru pouvoir vous rouler… Incapable de se mettre dans vos chaussures, il est dénué d’empathie, ne pense qu’à son nombril, est souvent dirigé par le sexe. L’envie d’aller voir ailleurs est plus forte que réfléchir aux conséquences. Et n’attendez pas que votre partenaire avoue, même si vous agitez les preuves sous son nez ! Quant aux excuses, vous repasserez. Incapable d’en formuler, fonçant sur vous comme un taureau rendu furieux par le fait d’être pris la main au collet, c’est vous qui allez être jugé. Parce que, s’il a fait « ça », c’est bien à cause de vous, essaie-t-il de vous faire avaler. Ou encore, s’il a avoué, vous aurez droit au « reviens-en ! » : non, vous n’en revenez pas de ce qu’il a fait. Ou encore « passe à autre chose ! », effectivement, le quitter est une bonne idée.
En fait, dans ce bras de fer, ce duel cruel, il faut que la faute repose sur une seule tête et surtout pas la sienne ! Cette personne ne peut pas et ne veut pas vivre avec le sentiment de culpabilité et n’a pas d’autre choix que nier ou/et vous accuser à son tour. Le Trou noir affectif du dernier degré (lire la chronique : https://machronique.com/41213/ ) vous écrase violemment parce qu’il ne peut pas avoir tort : c’est dans ses mauvaises programmations. Article 1 : le chef a toujours raison. Article 2 : si le chef a tort, se référer à l’article 1. Il est également dans une incapacité totale de présenter ses excuses, car ce serait reconnaître qu’il a tort : vous référer à l’article 1 & 2. Donc, il retourne la situation contre vous, à grands coups de MF2A, pour vous faire culpabiliser et attendre, finalement, vos excuses à vous ! Il peut même vous menacer de vous quitter, si vous ne vous pliez pas à son exigence de lui demander pardon ou dire que vous êtes désolé. Alors que s’il reconnaissait sa faute, démontrait qu’il s’en veut et vous demandait sincèrement de lui pardonner, ça soulagerait en partie la peine provoquée.
Le Trou noir affectif qui n’est pas du « dernier degré » ne pourra plus se regarder dans le miroir, s’il accepte d’avouer ce qu’il a fait (il sait avoir piétiné vos valeurs). Au lieu de se sentir coupable (alors qu’il devrait, en adulte, prendre ses responsabilités et assumer son geste), il ne peut donc pas vivre avec la peine qu’il vous a infligée, ni l’image que votre colère lui reflète, il va donc monter sur ses grands chevaux : il utilisera le MF2AA. Je me souviens de la réponse de Jules, le père de ma fille, (si vous avez lu « Le syndrome de Tarzan » (Béliveau éditeur) vous connaissez notre histoire), juste avant de passer devant le juge pour un divorce à l’amiable : je lui ai demandé, très calmement, plus par curiosité qu’autre chose, s’il se rendait compte de ce qu’il m’avait fait ? Sa réponse fut : « Moi ? Je ne t’ai rien fait ! ». Et il s’en était persuadé. Le déni est une stratégie de survie qui permet de vivre avec soi-même en niant la souffrance que l’on a infligée à quelqu’un.
Avec le recul, j’ai compris que Jules ne pouvait pas se raser le matin en voyant dans le miroir un type qui avait fait souffrir sa conjointe, à ce point. Le déni était donc de mise pour pouvoir vivre encore avec lui-même. De nombreuses années plus tard, j’eus droit à son mea culpa qui fut le bienvenu, bien que non attendu. Un nazi, commandant un camp de concentration en temps de guerre, envoya des centaines de personnes dans les chambres à gaz et fit une crise cardiaque en temps de paix : quand il réalisa ce qu’il avait fait, il ne put vivre avec lui-même. La névrose trouve bien des tours et des détours pour vous permettre d’être en paix avec les coups tordus que vous faites et les justifier. Mais vivre avec, quand vous réalisez ce que vous avez fait, demande de se pardonner et de se faire pardonner. Voilà pourquoi le Trou noir affectif, qu’il soit du dernier degré ou pas, va vous attaquer au lieu de reconnaître son forfait et vous présenter ses sincères excuses. La mauvaise foi pour nier les faits, l’arrogance pour vous prendre de haut et vous écraser et l’agressivité pour vous obliger à croire que c’est vous qui avez finalement fauté. Le tout reposant sur le déni et sur la volonté de ne pas vivre avec un sentiment immense de culpabilité.
Imaginez que vous soyez percuté par une voiture et que le conducteur, au lieu de vous porter secours en étant désolé, remonte dans son véhicule et vous roule dessus plusieurs fois pour vous faire taire, vous accusant au passage de vous être jeté sous ses roues… Quand l’autre reconnaît sa responsabilité dans la souffrance infligée et vous en demande pardon, être reconnu dans votre douleur est un début de soulagement. Faute reconnue et excuses sincères présentées favorisent la clémence, si vos valeurs n’ont pas été piétinées. La mauvaise foi, l’obstination de l’autre à se justifier et, pire, à vous mettre la responsabilité sur le dos décupleront votre colère. Et plus vous essaierez de lui faire entendre raison pour qu’il comprenne votre souffrance, plus il s’enfoncera dans MF2A. Attention : il/elle va vous rendre fou/folle et vous n’aimerez pas les comportements violents, voire grossiers, que vous allez adopter… Ça finit forcément en carnage et comme les valeurs de confiance et de respect auront été abondamment piétinées, soit vous restez dans cette relation par soumission et donc dépendance, soit vous partez. Si la personne vous a bafoué pendant la relation et/ou à la suite de son forfait, la quitter et couper les ponts (s’il n’y a pas d’enfant) sera la seule solution pour l’obliger à vous respecter. Entre l’autre et vous, il est grand temps que vous vous choisissiez !