Vivre un deuil

La vie est un cadeau merveilleux, précieux auquel nous nous habituons vite au point d’en faire une évidence, une chose qui va de soi et à laquelle on accorde une importance relative surtout si on la compare à l’état de sa voiture, de son compte en banque etc. … Vivant dans cette insouciance, on s’imagine que la mort ne frappe qu’à la porte du voisin et on l’oublie quelque peu, tel un mauvais cauchemar.

Pourtant, la vie et la mort sont intiment liées; l’une n’allant pas s’en l’autre. C’est justement parce que la mort existe que, grâce à elle, la vie y puise sa valeur, son sens et sa force. Si vous avez déjà été confronté à la perte d’un être proche, vous n’ignorez pas la remise en question qu’il en découle sur sa propre vie. Les rêves que nous avons chéri dans notre tendre enfance peuvent refaire surface, nous invitant à actualiser le sens que nous conférons à notre existence. Notre conscience se voit offrir l’occasion de se réveiller en observant d’un œil nouveau notre attitude, la qualité de nos choix et de nos comportements remis en perspective à la lumière de nos vieux rêves ainsi dépoussiérés. Pour d’autres, cette période sera une occasion quelque peu délicate de chercher de nouvelles solutions à d’anciennes rancœurs, des blessures enfouies et accéder ainsi à un autre niveau de bien-être. N’est-ce pas cela vivre un deuil?

Au delà de la peine, de la tristesse, du sentiment d’injustice qu’elle fait naître en nous en frappant par surprise, la mort d’une personne proche peut susciter, paradoxalement, un regain de vie que l’on accueille ou que l’on rejette en se réfugiant dans la colère, le chagrin ou d’autres émotions désagréables. Loin de condamné ces états, il convient de leur accorder un espace et de les vivre pour ce qu’ils sont, ni plus ni moins qu’une étape dans votre processus de deuil, votre processus d’éveil. Par contre, si vous les condamnez en refusant de les vivre, en les refoulant, c’est l’accès à un nouveau tournant dans votre vie dont vous vous privez. Peut être pensez-vous n’avoir rien demandé et je vous crois volontiers. Ceci dit, êtes-vous pour autant obligé de vous punir en vous infligeant un abonnement à vie au deuil? Désirez-vous sincèrement hypothéquer votre avenir en demeurant dans une culpabilité que vous vous attribuez injustement?

Je doute fortement qu’une personne aimée décide, au travers de sa mort, léguer une ouverture vers la non-vie. Bien au contraire.

Vivre un deuil est quelque chose en soi de pénible et qui prend du temps. Ce temps est propre à chacun et durant celui-ci, vous traverserez une succession d’étapes normales compte tenu de la douleur que vous ressentez à la perte d’un être cher. Connaître quelque peu ce processus peut en faciliter la traversée en offrant une certaine compréhension des différents états que l’on peut vivre dépendamment de ces croyances et convictions religieuses. Se donner aussi la permission de vivre ce moment délicat est crucial pour en sortir grandi tout en évitant de rendre cela encore difficile.

Ceci dit, pour la majorité des occidentaux, l’annonce du décès d’un proche est suivi d’un état de choc où la vie semble surréaliste, comme si vous fonctionnez sur un mode automatique, sans vraiment être connecté à votre quotidien. Vos sensations en sont diminuées et cette absence de perception de vos émotions fonctionne un peu à l’image d’une boite électrique où le fusible aurait sauté pour éviter de prendre feu.

Quelques semaines à quelques mois plus tard survient une période de désorganisation où toutes sortes d’émotions et de pensées font surfaces. Vous pouvez ressentir de la colère, des angoisses, des symptômes physiques et de la fatigue. Ce chaos peut être déconcertant, offrant l’impression de devenir obsessif en pensant sans cesse au défunt.

Le temps faisant son œuvre, de même peut être que l’aide d’un professionnel, vous commencez à digérer cet événement et entamez la dernière phase du deuil dans laquelle vous remettez de l’ordre dans vos pensées et vos idées. Vous orientez davantage votre esprit sur le quotidien. La vie reprenant tranquillement son cours et vous pensez moins souvent au défunt.

Remarquez que ce processus est aussi valable pour toute sorte d’évènements qui peuvent jalonner la vie. La fin d’un emploi, une rupture amoureuse, le déménagement d’un endroit à un autre, une maladie etc. … peuvent représenter autant de « morts symboliques ». Toutes sont des occasions de passer d’une étape à une autre, de grandir et d’évoluer en considérant la place qu’occupe ces transformations dans l’ensemble de notre vie, dans notre histoire personnelle.

Ainsi, les deuils de nos vie peuvent avoir tour à tour un sens d’épreuve, de travail sur soi et d’étape.

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