Société Japonaise de jeux vidéo-Nintendo

L’histoire de Nintendo débute en 1889, avec la décision prise par Fusajiro Yamauchi de fabriquer des cartes à jouer. Devant la réussite, lente mais réelle, de l’activité, la société Marufuku est alors créée en 1947 pour prendre en main la distribution de tous ces bouts de carton souple. L’urgence d’une raison sociale devenant impérative, c’est en 1951 que le nom Nintendo sera adopté et conservé jusqu’à aujourd’hui.

La société s’est rapidement rendu compte que la production exclusive de cartes à jouer n’était pas la meilleure solution dans ce monde en perpétuelle évolution. C’est donc en 1963 qu’elle commença à fabriquer également des jeux de toutes sortes, électroniques à partir de 1970 (une première au Japon). Les années 70 voient s’amplifier ce genre de matériel et c’est en 1980, avec la création de sa filiale américaine, que Nintendo crée les Game & Watch, célèbres petits jeux de poche. Le jeu d’arcade Donkey Kong, qui connaitra un franc succès, verra lui le jour en 1981.

En 1984, la société sort sa première vraie console, la Famicom (renommée NES, Nintendo Entertainement System), qui remporte de suite un succès colossal : 2.5 millions de machines, 15 millions de cartouches seront écoulées. Ses titres phare se comptent par dizaine avec notamment les deux premiers Zelda ou Super Mario Bros.. Sa durée de vie sera longue pour l’époque, sa remplaçante n’arrivant qu’en 1991. Nommée astucieusement Super NES, elle subira le même sort que son aînée, en faisant tourner des titres cultes, comme Super Mario Kart. Les ventes s’envolent et c’est plus de 600 jeux qui seront hébergés par la bête.

Entre les deux, la Game Boy (sortie en 1989), première console portable de la société, dont le succès se résume en un seul fait : c’est la console la plus vendue au monde, avec plus de 100 millions d’unités vendues. Tetris, vendu en bundle avec la console, a sans doute beaucoup influencé cette réussite, au moins autant que les 22h d’autonomie de la console avec un seul jeu de pile.

Le premier couac de Nintendo intervient en 1996 avec la Nintendo 64. Tout avait pourtant bien commencé, 500.000 consoles vendues le jour de sa sortie étant souvent considéré comme un bon départ. Mais son manque de puissance (malgré ses 64 bits, une première), le flou (un problème graphique inhérent à la machine) de ses jeux et surtout l’arrivée des consoles concurrentes, avec leur support CD au prix de fabrication bien moindre qu’une cartouche, l’auront enterré bien vite. Elle a tout de même vu quelques excellents titres, comme Mario 64 ou La légende de Zelda : l’Ocarina du Temps.

Décidé à corriger le tir, Nintendo sort la Game Boy Advance en 2001, qui aura au final droit à trois modèles différents (l’original, la GBA SP en mars 2003 et la Game Boy Micro en 2005). Avec plus de 80 millions d’unités vendues à travers le monde tous modèles confondus, son succès est incontestable bien qu’en deçà des ventes des premières Game Boy. Du côté des consoles de salon, c’est la GameCube, en 2002, qui est censée redorer le blason de la société aux cartes à jouer. Le cube violet n’aura finalement pas rempli sa mission puisqu’il se retrouvera classé bon dernier avec 22 millions d’unités écoulées dans le monde, talonnant la Xbox de Microsoft et surtout à des lieues de la PS2 de Sony qui aura outrageusement dominé la sixième génération de consoles de salon. Malgré des titres de qualité produits par Nintendo en personne (The Wind Waker, Super Mario Sunshine, Metroid Prime, et de nouvelles licences comme Pikmin) ou par d’autres (Resident Evil 4, Baten Kaitos) la GameCube s’est retrouvée peu à peu délaissée par les éditeurs-tiers, migrant plus volontiers vers la concurrence.

La renaissance de la firme s’amorce d’abord en 2004 avec le lancement de la Nintendo DS. En 2002, le dirigeant historique Hiroshi Yamauchi a laissé sa place à la tête de l’entreprise à Satoru Iwata, qui va insuffler un vent nouveau dans l’orientation des jeux Nintendo en attirant un nouveau public. Les succès commerciaux de productions telles que Nintendogs ou Brain Training, s’arrachant comme des petits pains au Japon et dans le reste du monde, vont faire de la portable tactile un véritable phénomène de société, dominant au passage sa concurrente la PSP, pourtant bien plus puissante graphiquement. Rassurée sur la viabilité de cette nouvelle voie, la firme va plus loin avec la Wii, sortie en 2006, qui transpose sur console de salon la recette déjà utilisée avec la DS : moins de puissance brute pour plus une interface différente. Le tout appuyé par un design et une communication qui tranchent radicalement avec la politique d’antan. La Wii sera pour Nintendo un autre succès commercial d’envergure, proposant des titres variés tels que Wii Sports, vendu avec la console, Wii Fit, Super Mario Galaxy ou Super Smash Bros. Brawl, reflets de la volonté d’attirer tous les types de joueurs, core gamers comme casuals. Même si les premiers semblent moins favorisés au fil du temps.

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