SEXE : EST-CE IMPORTANT DANS UN COUPLE ? DOIT-ON TOUT ACCEPTER ?
(Partie I)
« Il me met à quatre pattes, il me tire brutalement les cheveux, crie des paroles vulgaires et prend son pied. Quand je lui dis que j’aimerais autre chose, il me répond : « Moi, j’aime ça comme ça ! ». C’est l’un des nombreux témoignages que je reçois dans mon bureau, de la part de conjointes que la pornographie, loin d’avoir excité, a usées. Le sexe est le ciment du couple, encore faut-il qu’il soit bon… pour les deux ! A l’inverse, j’ai recueilli le témoignage d’hommes et de femmes qui me confient que leur partenaire n’est pas très porté sur le sexe et qu’ils sont obligés de quémander : quand ils manifestent leur désir d’avoir plus de relations sexuelles, l’autre répond : « Je vais faire un effort… ». Un effort ?! Ou, pire, ils se font traiter d’obsédé sexuel ! Que se passe-t-il si vous n’êtes pas sur la même longueur d’onde sexuelle que votre partenaire ? Est-ce que le sexe est important dans un couple ? Devez-vous quitter quelqu’un parce que ça ne fonctionne pas au lit, alors que pour le reste, vous vous entendez bien ? Devez-vous tout accepter de l’autre, dans les déviations, comme dans l’abstinence ?
Le sexe est vraiment pollué par toute la pornographie à laquelle les jeunes (et les moins jeunes !) ont accès : les images qui s’incrustent dans leur cerveau seront reproduites, comme gage de réussite d’une relation sexuelle qui les rapprochera du monde des adultes, qu’ils croient ! Ça leur met juste les deux pieds dans la névrose. Ces images n’enseignent pas la sensualité, ni le désir, ni l’érotisme, juste la vulgarité. Bien sûr, même si je n’ai pas eu de relations sexuelles depuis plus de 10 ans, je ne suis pas pour autant une sainte ! Je me souviens que certaines situations pouvaient se prêter à un aspect plus trivial et passionné, sautant par-dessus les préliminaires et la sensualité. Mais pas à chaque fois ! Il existe toute une gamme de variations suivant les situations : il faut varier les plaisirs et faire monter le désir, plutôt que le satisfaire en moins de temps qu’il ne faut pour le dire : bonjour Madame, au revoir Madame ! Ce n’est pas du tout épanouissant pour… Madame ! Surtout si c’est chaque fois comme ça et que Monsieur n’a pas du tout l’intention de tenir son érection et veut en finir au plus vite, pour sa propre satisfaction.
Qu’est-ce qui fait que vous en arrivez là ? Parce que je vous n’avais reçu aucune éducation sexuelle : vous savez qu’il existe différentes positions, différentes caresses et stimulations (fellations, cunnilingus, feuille de rose *, pénétration, sodomie), pis ?! Les préliminaires peuvent être bien autre chose que sauter sur le sexe de l’autre et y passer juste le temps que vous jugez nécessaire, le temps d’avoir l’impression d’avoir fait vos devoirs, sans vous préoccuper de savoir si l’autre a joui ou non, parce que vous êtes pressé de passer à l’étape suivante : la pénétration ! Vite, vite, le coït ! Moi, ceux-là, je les arrêtais tout de suite : j’avais beau être névrosée, j’aimais jouir aussi ! S’ils sautaient sur le bifteck, passant quelques minutes chrono pour les préliminaires, croyant avoir œuvré suffisamment pour gagner le gros lot, je stoppais l’affamé et je lui indiquais que le casting était terminé et qu’il n’avait pas le rôle, le priant de se rhabiller ! Non, mais ! J’ai plus de plaisir toute seule : au moins, je me respecte et je prends le temps d’apprécier. Cette manie d’aller droit au but systématiquement démontre une mauvaise éducation sexuelle ou/et un égoïsme sans limites : avoir une relation sexuelle (que ce soit ‘faire la sensualité’ ou ‘faire l’amour’), c’est donner du plaisir et en prendre, de façon équivalente (ça vous rappelle quelque chose, vous, mes fidèles lecteurs ?!).
Et même s’il vous prend l’envie d’aller directement à la pénétration, par trop-plein d’excitation (c’est chouette aussi, ça !), ce n’est pas une raison pour aller chercher votre propre plaisir et laisser tomber la dame en plein vol (vous avez joui, bye bye la compagnie !) ou laisser le monsieur tout tendu, parce que vous avez déjà pris votre pied (c’est plus rare dans ce sens-là, mais ça arrive !) et qu’il se débrouille tout seul pour « terminer ». Ce n’est pas sur la philosophie du « je, me, moi » que repose le sexe épanoui : c’est sur le plaisir que les deux en retireront. Et même si ‘le coup part tout seul’ (oups, désolé !), il y a moyen d’offrir quelques délices à la dame, le temps de recharger. Il se peut aussi que vous ayez décidé de donner du plaisir, sans en prendre, parce que ça vous fait plaisir. Mais quand vous en prenez, sans en donner du tout, alors vous avez raison : continuez à regarder les films pornos sur Internet et à vous occuper tout seul de votre antenne télescopique ! Vous n’avez donc plus besoin d’une partenaire, libérez-la plutôt que la pousser dans des frustrations extrêmes : pendant qu’elle vous attend au lit, vous êtes devant votre écran d’ordi ! Quand le pli est pris d’aller chercher du plaisir rapide et facile, stimulé par des images qui devront être de plus en plus « hard », la compulsion s’installe tranquillement et la fainéantise aussi ! Quand vous êtes célibataire, je peux comprendre que vos pulsions sexuelles de mâle soient canalisées de cette façon, bien que je vous engage à la prudence : c’est facile de tomber dedans. Mais quand vous êtes en couple, comme disent les jeunes « ça craint ! ».
La suite et les réponses à vos questions, mercredi prochain… !
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