ROMAN POLANSKI : VIOL ET PEDOPHILIE, CE N’EST PAS DU CINEMA
Roman Polanski est peut-être un cinéaste de génie, mais il est également un violeur et de surcroît un pédophile. En 1977, il viole une mineure, Samantha Geimer, qui avait alors 13 ans. Pour se soustraire à la justice, le voici qui fuit les États-Unis et se réfugie en France, pour éviter une condamnation qui pourrait aller jusqu’à 20 ans de prison. Il a reconnu les faits, qui ne sont plus à démontrer, et a plaidé coupable (avant de s’enfuir), pour la relation sexuelle avec une mineure, afin que des charges plus graves telles que le viol soient retenues contre lui. Entre une relation sexuelle avec une mineure et le viol d’une mineure, n’y a-t-il pas une grande différence ? Pourquoi la justice a-t-elle le droit d’accepter que le crime soit minimisé en échange d’un aveu ?
Quand je vois qu’en France, vous montez un comité de défense de Polanski, au nom de la gloire du cinéma et de son génie, je me permets de vous allumer sur le fait que vous encensez un violeur pédophile. S’il était un itinérant, un sans domicile fixe ou un chômeur, qui s’occuperait de son sort ? Et le sort de cette toute jeune fille de 13 ans, ce que fut sa vie après, ce qu’elle est aujourd’hui, qui s’en préoccupe ? Je suis spécialiste des comportements humains et j’ai bien failli commettre un meurtre, pire, deux (cf « Le syndrome de Tarzan » (Béliveau éditeur) http://pascalepiquet.com/syndrome-de-tarzan.php). Certes, vous n’êtes pas responsable de vos mauvaises programmations, infligées depuis votre conception jusqu’à aujourd’hui, par les gens qui vont ont encadré et les événements malheureux qui vous sont arrivés. Ce sont ces mauvaises programmations qui vous poussent dans les mauvais comportements. Mais vous êtes responsable de vos actes. Si j’avais trucidé mon mari et/ou le deuxième conjoint, je serais partie en prison et j’aurais demandé qu’on m’y laisse, de peur d’en tuer un autre.
Violer une jeune fille de 13 ans, en utilisant de la drogue et de l’alcool et s’enfuir pour échapper au jugement est un crime. Que dis-je : 4 crimes ! Le premier est la pédophilie, le deuxième est le viol, le troisième étant d’avoir utilisé drogue et alcool pour abuser sa victime et le dernier est de se soustraire à la justice. Que se passe-t-il dans la tête d’un homme qui se livre à ces actes ? Comprendre ne signifie pas excuser : il a fait preuve de déviation sexuelle et d’agression, mais il est responsable de ses actes, tout cinéaste qu’il soit. J’ai une fille de 15 ans et je souhaite que tous les hommes souffrant de ce style de déviation soient considérés comme responsables de leurs actes, jugés, condamnés et soignés. Ce n’est pas un dérapage, un acte qu’il aurait commis comme on trompe sa femme un soir de beuverie : c’était un acte prémédité, délibéré, sur une enfant mineure à laquelle il n’a pas qu’arraché que sa virginité, il a également détruit son enfance, son adolescence et sa vie de femme, que les tribunaux, les journaux et les médias n’ont cessé de montrer du doigt. Ca ne peut plus être qualifié d’erreur de parcours.
Reprenons les faits : il a été démontré que Roman Polenski a violé une mineure en 1977. Il a fui son pays pour échapper à la justice après avoir reconnu une partie de l’accusation et après avoir été déchargé d’une autre partie de l’accusation, pour avoir reconnu certains faits. Je comprends sa femme, Emmanuelle Seigner, les deux enfants qu’ils ont eu ensemble : voir l’homme, le père qu’on aime partir pour 20 ans de prison, c’est épouvantable. Mais ne faut-il pas considérer ce qu’il a fait ? Monter un comité de défense pour Roman Polanski, afin qu’il ne soit pas extradé pour être jugé, c’est protéger un violeur pédophile. Si la femme de Polanski avait une discussion avec Samatha Geimer afin que cette dernière lui raconte ce qu’a été sa vie à partir de ce viol, si l’un de ses enfants subissait une agression sexuelle de ce style, comment réagirait-elle ? Probablement comme moi.
Bien sûr, je n’étas pas présente au moment du crime (je n’en sais que ce qu’en disent les médias), mais Roman Polenski n’est pas présent au moment du jugement. Peut-être que certains s’acharnent sur lui parce qu’il est célèbre, peut-être que d’autres le défendent pour les mêmes raisons. Cependant, tout acte criminel doit être jugé, quels que soit le nom et qualités de la personne qui le commet. La victime a le droit d’être reconnue et le criminel puni pour ses méfaits. Ne devrions-nous pas être tous égaux devant la justice ?