Quelles règles justes pour le sport à la TV ?

Le marché de l’audiovisuel français est confronté aux enjeux du 21ème siècle, principalement numérisation et internationalisation. Pour faire face à ces transformations, les acteurs traditionnels ont spontanément tendance à recourir aux valeurs refuges comme le sport ! Or, depuis quelques années, les droits télévisés des compétitions sportives sont devenus l’objet d’une intense compétition entre les différentes chaînes privées, publiques, et étrangères…

Avec la pluralité des acteurs concernés, une diversité d’avis a pu s’exprimer sur le sujet sans réellement parvenir à dégager un consensus sur les règles justes à appliquer pour l’attribution des droits TVLe développement du sport business et les montants engagés qui se chiffrent en centaines de millions d’euros, attestent de l’importance des enjeux. Un des exemples le plus représentatif serait sans doute le cas de la fédération française de tennis qui demande une meilleure rétribution du tournoi de la porte d’Auteuil. Pourtant, France TV vient encore de voir prolonger son contrat de diffusion de Roland Garros jusqu’en 2018.

Alors que des compétitions restent aux mains des diffuseurs historiques, d’autres ont fait l’objet d’une ouverture à la concurrence comme la Ligue 1 et ses droits d’exploitation. Canal + a ainsi vu BeInSport le concurrencer pour diffuser les matchs du championnat de France. La filiale du groupe qatari a pourtant fait l’objet de réserve de la part des observateurs du marché. D’abord la chaine cryptée reprochait au nouvel entrant de lui faire une concurrence déloyale, comme l’explique le journal L’Equipe, « à 11 euros l’abonnement (et bientôt 12 euros), 1,5 million d’abonnés officiels et des investissements dans les droits sportifs estimés autour de 400 millions d’euros, beIN Sports est très loin de l’équilibre financier ».

Ensuite, le magazine Stratégie nous révèle qu’une note blanche a été adressée aux pouvoirs publics pour supprimer par décrets les appels d’offre pour la saison 2015 de la ligue 1. L’opération n’a pas été approuvée par le Ministère du Sport ; comme le rappelle les services de Valérie Fourneyron, «la situation de conflit d’intérêts contestée ne semble pas être établie et les garanties prévues tant par le législateur, au titre du droit de la concurrence, que par les instances du football, sont à ce jour suffisantes pour prévenir les risques de conflit d’intérêts comme mentionnés par Canal+». Les enjeux financiers de ces dossiers ne sont souvent que la partie émergée des arbitrages, et les prochaines décisions pourraient avoir un fort impact sur l’avenir du marché audiovisuel…