Comment pouvez-vous passer de proche à ennemi ? Peut-être avez-vous vécu cette expérience en amitié ou avec une ex-relation (ou plusieurs ou toutes !). Vous êtes-vous demandé ce qui a bien pu se passer pour avoir été aussi proches et intimes pour soudain devenir violemment des opposants ?
Il faut comprendre l’alchimie qui fait passer une personne d’oxygène à poison : il s’agit de ce déséquilibre qui vous fait basculer du « je t’aime », dans le « je te hais ». En fait, c’est la dépendance affective et donc émotive (être émotivement dépendant d’un autre être humain) qui rend les comportements violemment fluctuants. Attention à ceux qui vous mettent trop rapidement sur un piédestal, car ils vous en délogent à la même vitesse tellement leur attitude est reliée aux cinq blessures que Lise Bourbeau a mises à jour. Vous vous rappelez certainement, si vous avez suivi mes « Coups de boost » (sur la chaîne YouTube) pendant le confinement, de la harpe que j’ai fabriqué dont chaque corde représente une blessure : le rejet, l’abandon, l’injustice, la trahison et l’humiliation. Quand vous êtes tout pour quelqu’un que ce soit en relation intime comme en amitié, il y a déjà un voyant lumineux rouge qui clignote sur votre tableau de bord… Être TOUT vous destine à n’être PLUS RIEN, quand ça tourne au vinaigre. C’est comme une entreprise qui n’a qu’un seul client : si celui-ci se désiste, l’entreprise coule. Entendons-nous bien, je ne suis pas en train de vous dire d’avoir plusieurs relations pour le cas où l’une de vos conquêtes vous laisserait tomber ! Bien que certains aient adopté cette stratégie…
Ce que je veux vous dire, c’est que votre partenaire de vie ou votre meilleur ami ne doit pas représenter le centre de votre univers et remplir le vide intérieur que vous cherchez à combler. Grosse erreur de stratégie ! Car, la seule personne qui peut être tout pour vous, c’est… VOUS ! Il est temps de construire votre propre bouteille d’oxygène, bien à vous, afin de ne plus jamais dépendre de celle de qui que ce soit. Bien sûr, un désaccord conduisant à une rupture amoureuse requière un deuil, afin de vous libérer des souvenirs reliés à la personne et passer à autre chose. Mais quand cette situation vous rend dysfonctionnel, voire agressif, il est évident que vous vous en prendrez à celui ou celle qui a démissionné, vous propulsant dans le vide sidéral qu’il/elle comblait. Rappelez-vous que l’amour, c’est le CRAC (Confiance, Respect, Admiration, Complicité – historique + sexe épanoui) et l’amitié, c’est la même chose, sans le sexe. Donc, si un conjoint ou un ami piétine vos valeurs, c’est inacceptable : la seule solution est de vous en éloigner, quand vous êtes équilibré, en restant serein. Pourquoi serein ? Parce que cette situation ne peut activer aucune de vos cordes sensibles puisque vous n’avez plus de blessures : étant adulte totalement, elles sont toutes réglées !
En déséquilibre, c’est une autre histoire : soit vous vous laissez dominer, endurant tout et n’importe quoi pour éviter le vide que vous redoutez tant ou encore votre souhait est de détruire ce qui vous a échappé. La personne que vous disiez aimer (savez-vous seulement ce que le mot « aimer » signifie), personnellement je dirais plutôt « à laquelle vous vous êtes attaché » est passée du « je t’aime » au « je te hais » comme si un interrupteur existait ! On ne peut pas « aimer » et « désaimer » quand les deux s’aiment vraiment. Ça n’est possible que si l’un des deux (ou les deux !) piétine les valeurs de l’autre : alors, vous avez le droit de retirer vos sentiments à la personne qui n’en est plus digne. C’est bien la raison pour laquelle, dire « je t’aime » demande du temps, de la confiance et du respect mutuels et aller surtout au même rythme dans la progression des sentiments. Prenez le temps de bien connaître votre nouvelle conquête sachant que vous êtes responsable de vos sentiments et que c’est vous qui décidez, n’en déplaise à Blaise Pascal (« Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît pas »), quand vous les engagez. Plus vous serez prudent (je n’ai pas écrit « méfiant »), plus vous regarderez où vous mettez les pieds et plus la confiance, le respect et l’admiration grandiront. Le sexe devant, bien évidemment, passer en dernier dans la phase d’approche. Puis, une fois que votre tableau de bord est au vert, vous pourrez envisager l’avenir à deux.
Et si jamais, comme le disait La Fontaine (Le corbeau et le renard ) « le ramage ne se rapporte pas au plumage », c’est-à-dire que la personne n’est pas ce qu’elle s’est vantée d’être, alors vous vous retirez, sans autre forme de procès. La nouvelle rencontre n’ayant finalement pas répondu à tous vos critères ou ayant laissé le naturel revenir au galop après vous avez fait croire qu’il/elle était la personne que vous souhaitiez, vous n’êtes plus dans le PLAISIR et vous démissionnez. En revanche, quand vous êtes dans le BESOIN, difficile pour vous de décrocher du fantasme que vous avez tricoté et qui, de toute évidence, n’existe pas, mais l’espoir inutile et vain vous laisse coincé là. La violence de vos réactions est à la hauteur de votre déséquilibre : plus vous souffrirez de dépendance affective et donc émotive, plus vous vous attacherez rapidement ou rejetterez violemment. Vous vous perdrez dans la dualité de vouloir que l’autre revienne et en même temps qu’il/elle « crève ». Votre désir de détruire ce que vous ne pouvez plus avoir est si grand que ça vous ronge de l’intérieur et certains ne décrocheront jamais de la vengeance à l’égard de l’ex. Même en étant à nouveau en relation !
Le secret d’une vie réussie, c’est être en paix avec tous les personnages du passé, que vous ayez pardonné ou que vous les ayez virés de votre vie, entretenir des émotions négatives, voire de la haine à leur endroit ne fait que vous empoisonner. Mettez-vous hors de portée de ceux qui sont toxiques, en vous rappelant que toute personne qui vous agresse, quel qu’en soit le motif, démontre son propre mal de vivre. Cette jalousie de vous voir heureux, quand ils ne le sont pas anime leur obsession de se venger. Voilà pourquoi, que ce soit en relation intime ou en amitié, une personne très proche peut se transformer en ennemi juré. Osez encore me dire que l’amour est proche de la haine ! N’insultez pas ce que vous ne connaissez peut-être pas : l’amour. La névrose vous pousse souvent à tout mélanger : aimer n’a rien à voir avec la haine puisque ce sont des opposés. Et « désaimer » ne signifie pas « haïr », mais plutôt passer son chemin en étant en paix.
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