Le sexe était très présent dans les débuts de votre relation et, progressivement, il a disparu ! « Pourquoi ma femme n’a plus envie de moi ? » vous demandez-vous. Vous voilà frustré, car madame vous refuse toute relation sexuelle, avançant toutes sortes de raisons qui vous mettent sur les dents… La frustration alimentant la colère, vous vous sentez rejeté, voire abandonné, vous vous remettez en question, vous demandant ce que vous avez fait, êtes-vous devenu moche, avez-vous mauvaise haleine, êtes-vous à ce point repoussant ? Votre confiance s’émousse à chaque refus puisque, quoi que vous fassiez, vous êtes repoussé. Car, en plus, madame refuse tout rapprochement… Que s’est-il donc passé pour que vos relations sexuelles frénétiques des débuts se transforment en désert affectif ?
Bien sûr, nous ne parlerons pas de ce style d’homme qui s’est laissé aller au fil des années, « prenant du tambour et perdant de la baguette » (comprendre : qui a pris tellement de ventre qu’il a perdu le contact visuel avec son zizi), qui se lâche totalement et qui, sans plus aucun égard pour sa femme, rote et pète joyeusement. Là, tout le monde comprend que madame, considérée comme un objet, n’ayant plus aucune attention, ni compliments, finisse par voir sa libido partir en fumée. Rappelez-vous, au passage, que la scène la plus érotique (je l’écris souvent dans mes chroniques), c’est lorsque vous lisez le désir spirituel, intellectuel et sexuel dans les yeux de votre partenaire : ça booste le désir des deux et les ébats peuvent commencer ! Madame mettra aussi sa perte de libido sur le dos de la ménopause : dans ces circonstances, comme je la comprends !
Parlons plutôt de monsieur qui s’est toujours bien comporté, ayant encore les mêmes égards pour sa femme, surtout pendant les grossesses et après. Patient, attendant que sa conjointe puisse à nouveau accepter ses avances, heureux de la retrouver en tant qu’amante, bien qu’elle soit fatiguée par ses nouvelles activités de maman, monsieur est comblé et madame aussi. Mais parfois, après une grossesse ou deux, le sexe a ralenti sérieusement, monsieur toujours dans le désir et sa femme bien plus mollement… Jusqu’à plus du tout. Pourtant, monsieur est toujours présent, attentionné, aidant autant qu’il peut pour la maison et les enfants. Se voyant repoussé, il peut même en faire plus pour plaire à la belle, la décharger au maximum de ce qui l’épuise, pensant qu’elle gardera des forces pour l’intimité. Mais rien n’y fait : elle se refuse. Voilà monsieur insistant, sa libido déchaînée, tâchant tout de même de rester respectueux et on lui claque encore la porte dans le nez. Pire : on le traite d’obsédé sexuel ! Et s’il est surpris en train d’essayer de « libérer » son appétit dans la salle de bain, il est sermonné comme un ado découvrant sa sexualité.
Quand monsieur n’a vraiment rien fait que madame puisse lui reprocher, mais qu’elle n’a plus de libido, en dehors du fait qu’elle fasse une dépression post-partum ou/et soit épuisée en tant que maman, il y a une autre explication. Cela dit, épuisement et dépression passeront et généralement, quand le couple est équilibré, les joutes sexuelles épanouissantes reprendront. Le « pourquoi ma femme n’a plus envie de moi ? » tourne dans votre tête et vous cherchez désespérément la réponse… Vous vous souvenez que la dépendance affective, c’est le vide que vous ressentez à l’intérieur de vous, par manque de confiance et d’estime – voir la vidéo qui l’explique : https://www.youtube.com/watch?v=EbvwxvZtUIw&fbclid=IwAR315hckILfJD2tnWRp025EcSGke-K6Qw9sxlpYeKFu4G-m59D-Z_58Ry1U
Si madame n’a plus de libido, c’est tout simplement parce qu’elle a rempli son vide intérieur par son ou ses enfants. Inconsciemment, elle s’est livrée à une activité sexuelle frénétique qui présageait bien de l’avenir pour monsieur, très satisfait des prouesses sexuelles auxquelles ils se livraient. Puis arrive un enfant et le sexe subit un net ralentissement, ce que monsieur peut encore comprendre, mais après le deuxième ou le troisième ou plus, madame est comblée et n’a plus besoin du mâle pour procréer : elle n’a plus de libido. Tout cela est inconscient et sachez, monsieur, qu’elle n’y peut rien. Madame s’est souvent programmée pour avoir un ou plusieurs enfants et a oublié qu’un bébé est le fruit de l’amour de ses parents : il lui faut un donneur, elle se sent suffisamment attirée pour que le sexe soit excellent (enfin, je vous le souhaite, au moins au début !), puis, une fois remplie et comblée par le bon nombre de bébés, monsieur n’a plus de place, ni sa place. Il passe en dernier, parfois même après le chien !
Vous avez peut-être la trentaine et au-delà, comment faire une croix sur le sexe, d’autant que vous désirez toujours votre femme ? Cette situation peut également arriver sans qu’il n’y ait de bébé : soudain, la frénésie se tarie et la colocation s’installe. Madame essaiera de vous convaincre avec un « C’est normal, le sexe s’arrête dans tous les couples » pour se justifier. Il faut savoir que les trois éléments qui font une relation agréable sont la tête (croyances, valeurs, philosophie de vie), le cœur (les sentiments) et les tripes (le sexe). Donc, c’est faux que le sexe s’essouffle systématiquement pour laisser place à l’amitié dans votre lit. Le sexe étant justement le ciment du couple sur lequel repose la complicité. Que faire quand madame remplit son rôle à merveille dans tous les aspects de la vie de famille, sauf dans l’intimité ? La frustration sexuelle entraîne la colère et les comportements déplacés qui vous font passer pour un obsédé manquant d’éducation : le tout étant susceptible de provoquer des réactions de violence qui vous seront reprochées. Vos valeurs vous empêchent d’aller voir ailleurs, même si votre libido est prête à exploser, mais vous voilà lassé des « manouvres de compensation » auxquelles vous vous livrez furtivement, seul dans votre coin. Et plus madame vous rejette, plus vous courez après, soumis comme un toutou qui n’aura, malgré tout, jamais son susucre. Sachez que refuser totalement le sexe en invoquant une multitude de prétextes est considéré comme de la violence conjugale. Et si madame a toutes sortes d’exigences sensées la placer dans de bonnes dispositions, monsieur cèdera à chacun des caprices, très motivé. Mais, elle déclenchera une dispute qui lui permettra d’échapper à ce qu’elle considère dorénavant comme une corvée… Et si elle y consent, finalement, en faisant « l’étoile de mer », passive et soumise, vous balançant un « Bon, allez, mais dépêche-toi ! » en soupirant, vous faisant presque passer pour un abuseur, vous serez rapidement écœuré de « copuler » avec une poupée qui s’est dégonflée…
Difficile de vous coucher chaque soir auprès de ce corps chaud, que vous souhaitez serrer dans vos bras (elle ne vous laisse plus l’approcher, pas même pour un câlin ayant peur de réveiller votre libido). Difficile d’expliquer à la famille que vous vous séparez parce que le sexe vous est refusé. Difficile de faire éclater la cellule familiale, privant ainsi les enfants de leurs deux parents sous le même toit. Difficile de contenir votre libido qui est sur le point d’exploser : vous êtes un baril de poudre que n’importe quelle autre femme pourrait faire sauter ! Vous avez manifesté votre frustration sur tous les tons et on ne vous a pas entendu, vous faisant passer pour un détraqué parce que vous avez envie de tendresse et d’intimité et parce que vous vous fâchez. Vous risquez de finir par calmer l’envie de votre femme en vous jetant sur les films pornos pour compenser, tenant à votre vie de couple même si elle n’est plus du tout animée dans l’intimité. Progressivement, vos désirs vont s’endormir faute de ne plus être comblés. Peut-être que votre conjointe consentira à ce que « vous alliez vous soulager ailleurs », du moment qu’elle est débarrassée de « ce devoir conjugal », conservant tout de même les avantages sociaux et financiers de la vie à deux. Ou alors, vous aurez des aventures durables ou de courtes durées jusqu’à ce que ça devienne sérieux avec l’une de vos maîtresses ou la toute première : vous déciderez donc de redonner sa place au sexe dans une vie à deux.
Nombreux sont les hommes ayant fait une croix sur le sexe pour sauvegarder la cellule familiale et ils en ont le droit. Mais peut-être est-il temps de vous demander si cette relation est vraiment celle qui vous souhaitiez, car, si votre conjointe a rempli son vide avec vos enfants, peut-être remplissiez-vous le vôtre avec elle ? Et qui dit « vide » dit « dépendance affective » : serait-ce le moment de « muscler » votre confiance et votre estime pour avoir, la prochaine fois, dans votre lit, la femme de votre vie ?