Êtes-vous en mesure de déterminer si vous êtes dominateur (Trou noir affectif) ou dominé (Desparado) ? Peut-être alternez-vous au gré des situations et des personnes qui sont en face de vous ? Nous vivons dans un monde où 98 % de la population adopte l’une des deux positions en permanence : prédateur ou proie. Alors, me demanderez-vous, qui sont les 2 % restants ? Vous allez découvrir qui sont les dominateurs et les dominés, pourquoi ils agissent ainsi et ce qui les lie. Et, surtout, pourquoi il faut vous en éloigner à tout prix ! Vous comprendrez aussi comment sortir de ces mauvais comportements, pour devenir un « 2 % ».
« Je te bouffe ou tu me bouffes ? »
Bizarrement, ce qui domine le monde, à 98 %, c’est la peur. Et la peur repose sur le manque de confiance et d’estime qui vous rend esclave des autres (le Desperado) ou vous pousse à faire croire que vous avez une grande confiance et estime, alors que vous êtes terrifié en dedans (le Trou noir affectif). Voici une anecdote qui vous permettra de comprendre la dynamique entre dominateur et dominé : une dame passionnée par les serpents avait acheté un bébé boa qui avait la particularité de dormir dans son lit, lové sous les couvertures, à côté d’elle. Je sais, déjà là, je viens de perdre une partie de mon lectorat… Elle l’éleva pendant de nombreuses années, il grandissait, tout allait bien. Jusqu’au jour où elle remarqua un changement d’attitude de la part du serpent, ce qui l’inquiéta : il ne dormait plus du tout lové sous les couvertures, en forme de spirale, mais le long de son corps à elle. Et il ne mangeait plus… Notre herpétologiste (passionnée des reptiles) courut chez le vétérinaire pour lui expliquer la situation cherchant à savoir ce qui arrivait à son compagnon. Le vétérinaire lui répondit : « Dépêchez-vous de vous en débarrasser, il est en train de vous mesurer pour vous bouffer ». Son cerveau reptilien n’était pas en mesure de comprendre que c’est la dame qui le nourrissait : pour lui, elle avait toujours été de la bouffe sur pattes, et il attendait juste d’être assez grand et fort pour en faire son casse-croûte. Autre fait divers, en Pennsylvanie, un python de 4,50 m a tué son propriétaire en l’étouffant : un jeune homme de 27 ans qui avait pourtant l’habitude de côtoyer et soigner les gros serpents. La police a tué l’agresseur avant qu’il n’avale son maître, déjà dans le coma, décédé par la suite.
Donnez du pouvoir à un dominé et il deviendra le pire des dominateurs
Que faut-il conclure de ce fait divers tragique, si on le ramène au genre humain ? Le manque de confiance provoque la peur qui vous pousse soit à vous soumettre, soit à dominer. L’instinct de survie, quand vous vous sentez vulnérable, vous dicte de déterminer qui va dominer l’autre. Les animaux sont excellents dans ce domaine : ils savent immédiatement qui sera le maître, eux ou vous, parce qu’ils détectent votre peur. Imaginez une échelle de 1 à plus de 10 : plus vous montez les échelons, plus vous manquez de confiance en vous. Ceux qui sont entre 1 & 4 ont peut-être un petit manque de confiance, mais ça ne les empêche pas d’avoir une vie agréable, se respectant et respectant les autres aussi. Mais à 5 et plus, le problème se corse sérieusement… Quand vous rencontrez quelqu’un, votre premier réflexe inconscient est de déterminer qui va « bouffer » l’autre : je te bouffe ou tu me bouffes ? Si vous vous sentez supérieur à l’autre, vous allez « lui prendre la pointure » comme on disait dans le monde des chevaux de courses, quand le cheval dominait totalement son cavalier (les chevaux sont très forts à ce jeu-là !). Rassuré, vous allez l’écraser afin qu’il ne vous écrase pas. Bien sûr, c’est plus subtil que ça… Mais si vous sentez que l’autre est plus fort que vous, vous vous transformez en carpette pour le servir afin qu’il vous épargne. Voilà pourquoi, suivant les situations et les personnes en face de vous, vous changez de position. Par exemple : si vous êtes manager, vous écrasez les membres de votre équipe parce que vous avez peur qu’ils prennent votre place. En revanche, face à votre mère, vous vous soumettez. Si votre patron est un dominateur, il se peut qu’il soit dominé par sa femme, elle-même dominée par son père dominé, à son tour, par son chien. Donnez du pouvoir à un dominé et il deviendra le pire des dominateurs. L’exemple le plus flagrant est celui-ci : dans les galères, ils choisissaient l’un des galériens pour fouetter les autres. Nous aurions pu nous attendre à de l’empathie de la part de celui-ci. Pas du tout ! Il était plus violent que les matelots. Il passait de dominé à dominateur et exerçait un pouvoir sadique sur les autres rameurs. Bien sûr, certains échappent à cette règle, se fondant sur leurs valeurs. Heureusement !
La lionne court toujours après la proie la plus faible
Peut-être vous reconnaissez-vous dans le rôle du dominé, toujours au service des autres, refusant de faire de la peine, incapable de prendre une décision, disant « oui » à tout le monde, vous oubliant totalement. Desperado ! Ou encore, reconnaissez-vous d’autres personnes humiliantes, dévalorisantes, blessantes vous faisant passer pour un imbécile, un moins que rien, prenant plaisir à vous écraser pour asseoir leur pouvoir ? Ce sont les Trous noirs affectifs. Vous remarquerez que personne ne se reconnaît jamais dans ce dernier rôle : les dominateurs ont toujours raison, sont les plus beaux, les plus forts, les meilleurs et ont une incapacité chronique à se remettre en question, reconnaître leurs erreurs et encore moins présenter des excuses. Voilà pourquoi on les appelle parfois « pervers narcissique manipulateur », ce contre quoi je m’inscris en faux. Ils ne réfléchissent pas pour savoir comment ils vont vous manipuler, ce serait leur prêter une intelligence qu’ils n’ont pas : ils sont simplement en réaction. Est-ce que la lionne court après la gazelle championne du monde de vitesse ou plutôt après la plus blessée, vieille, malade ? Si vous envoyez un signal de proie, ils vous détectent et comme ils ont « faim », ils vont utiliser tous les moyens pour vous contrôler. C’est instinctif et non intelligent ou intuitif. Bien sûr, cela ressemble à de la perversité et de la manipulation, mais c’est surtout du narcissisme (le plus beau, le plus fort, le meilleur). Il est facile de déjouer leurs plans, quand vous avez confiance en vous. D’ailleurs, parce que vous avez confiance en vous (la gazelle championne du monde de vitesse), vous ne les intéressez pas, ils ne vous voient même pas. Imaginons, cher lecteur/chère lectrice, que nous soyons tous deux perdu(e)s dans une forêt et que nous ayons faim : je fabriquerais un collet pour attraper un lapin qui nous servirait de dîner. Serais-je perverse narcissique manipulatrice ou aurions-nous simplement besoin de manger ?
Crie plus fort qu’un dominateur et il se « couche » parce qu’il a peur
Il faut vous éloigner autant du dominateur que du dominé, car l’un et l’autre ont la capacité de vous pousser dans des comportements excessifs que vous ne souhaitez pas adopter. Vous ne vous reconnaissez plus dans la violence ou le mépris qu’ils génèrent en vous. Peut-être croyez-vous que la réponse à un dominateur, c’est de le dominer à votre tour et l’écraser ? Pas du tout ! Si vous tombez dans son jeu, vous devenez vous-même le dominateur que vous détestiez. Le neutraliser est la bonne réponse, soit en l’empêchant d’utiliser les seules manœuvres qu’il connaît et en le remettant à sa place, soit en le fuyant. Bien sûr, si c’est votre patron, le remettre à sa place peut vous coûter votre poste… ou pas ! Crie plus fort qu’un dominateur et il se « couche » parce qu’il a peur. Il se peut que ce patron agressif vous mange dans la main, quand il aura compris qu’il ne peut pas vous dominer : il vous respectera peut-être, passant de dominateur à dominé. Le dominé n’est pas fréquentable non plus car, à la longue, vous finissez par le mépriser. Pourquoi ? Parce qu’il ne se respecte pas et à force d’essayer de lui faire comprendre qu’il est votre égal, restant cependant votre esclave, vous allez commencer à grincer des dents et lui rentrer dedans. N’avez-vous jamais été confronté à une personne qui veut tellement votre confort qu’elle finit par en être envahissante, puis agaçante, puis pousse votre patience à bout et vous l’envoyez balader ?
Dans quelle équipe souhaitez-vous jouer ?
Donc, si vous n’êtes ni dominateur, ni dominé, vous êtes quoi ? Ce que j’appelle (au risque de faire grincer certaines personnes des dents) : un 2 %. Il ne s’agit pas d’élitisme, il s’agit de constat. J’ai donné le titre de « Dominant » à ceux et celles qui se respectent, se font respecter et respectent les autres pour les distinguer des dominateurs. Les Dominants ne sont ni au-dessus, ni en-dessous de personne. Leur point commun étant la confiance en soi et l’estime de soi (contrairement aux dominateurs/dominés dont le point commun est la peur par manque de confiance et d’estime). Une image valant mille mots, dites-moi, dans le dessin ci-dessous, dans quelle équipe vous souhaitez jouer : A ou B ?
Pourquoi n’y a-t-il que 2 % de Dominants ? C’est un débat dans lequel je ne me lancerai pas dans cette chronique, bien que j’aie une explication me paraissant logique. Pour étayer cette théorie demandez-vous simplement, parmi les personnes que vous connaissez et vous, combien sont heureuses. C’est-à-dire combien ont le bon job, le bon domicile, le bon entourage, ont une bonne santé, sont heureux célibataires ou en couple, savent dire « non » quand c’est pertinent, sont bienveillants, mais pas des sauveurs, s’occupent de leurs affaires uniquement, apprécient les gens qui réussissent et sont positifs ? Combien ? Vous ? Et méfiez-vous des imitations ! De nombreuses personnes simulent le bonheur sur FB, mais c’est une autre histoire dans l’intimité… Vous l’aurez compris, le secret des secrets, pour toute chose, c’est la confiance en soi et l’estime de soi. C’est l’histoire d’une vie, le résultat de nombreuses expériences dont on a tiré les bonnes leçons, d’une ouverture d’esprit, d’une capacité à se poser les bonnes questions et trouver les bonnes réponses, d’une volonté à trouver le bonheur que vous méritez. Dans mes écrits, je ne souhaite plus parler « d’équilibre », cela fait peur et semble inaccessible, je parle plutôt « d’harmonie ». Être en harmonie avec tout ce/ceux qui nous entourent et fuir ceux et celles avec lesquels c’est impossible.
En conclusion, les Dominants sont des Leaders et les dominateurs sont des dictateurs. Et c’est très rare de retrouver un Dominant à la tête d’un gouvernement, car, même s’il a toutes les capacités et qualités pour diriger un pays, ses belles valeurs lui interdisent d’écraser, de corrompre, d’être corrompu et de faire tuer. En revanche, le dictateur n’a aucun état d’âme et n’hésite pas à corrompre et à faire tuer, mais il est incapable de gouverner. Et rappelez-vous qu’un dominateur est toujours dominé par quelqu’un d’autre et, surtout, même s’il le cache bien, qu’il est terrifié. À bon entendeur, salut !
*Cf. « Le syndrome de Tarzan » (Béliveau éditeur)
www.pascalepiquet.com Coach certifiée – La spécialiste de la dépendance affective et du Bonheur !