Avez-vous peur ? Si je vous demande de dresser la liste de vos peurs, il se peut que vous leviez les yeux au ciel tellement elle est longue et vous finissez par dire : « Je crois que j’ai peur de tout ! Ou presque … ». La peur vrille le ventre d’une grande majorité qui doit y faire face chaque jour dans la sphère professionnelle, sociale et surtout privée. Avez-vous réalisé que pour être courageux, il faut avoir peur ? Celui qui ne connaît pas ce sentiment ne peut donc développer aucun courage. Logique, n’est-ce pas ? Pas facile de se sentir comme un pauvre petit lapin au milieu d’une meute de loups ! D’où viennent les peurs ? En avez-vous assez d’être courageux parce que peureux ? Quel est le remède à ce mal qui vous ronge et vous empêche d’avancer et, surtout, d’être un adulte épanoui ?
N’est-ce pas la peur qui a poussé une grande partie de la population mondiale à se ruer sur le papier toilette pendant la pandémie Covid-19 ? La peur de manquer de quelque chose… La peur du virus a ensuite poussé nombre de personnes à avoir des comportements déplacés. Elle vous jette aussi dans les affres de l’imagination fertile qui vous propulse dans de fausses situations inventées entre vos deux oreilles où vous êtes en danger. Mais seulement entre vos deux oreilles, car ce danger est fictif. Puis, sur le plan des émotions, négatives elles aussi, la peur du rejet et de l’abandon vous obligent à vous soumettre à n’importe qui pour garder un contact physique ou seulement relationnel avec des êtres humains que vous craignez, qui vous maltraitent, qui sont indifférents ou encore sans les connaitre, vous avez également peur de leur jugement. Quant à la plus corruptrice d’entre elles, la peur de la solitude, elle vous transforme en esclave prêt à tout pour acheter la présence ou l’idée de présence de n’importe qui. Une femme consent n’importe quelles faveurs sexuelles au dealer de drogue pour avoir sa dose, quand elle n’a plus d’argent…
La peur vient de l’enfant intérieur (avez-vous remarqué ? Ça rime !) qui doit faire face à des situations d’adulte, alors que, retombant dans vos chaussures d’enfant, vous n’avez plus que 6 ans. La peur du noir est la plus caractéristique et vous l’entretenez souvent : pourquoi nourrir votre mémoire de scènes d’horreur en regardant des films qui vous traumatisent ? La noirceur de la nuit n’a jamais tué personne : mais votre cerveau a enregistré que lorsqu’il fait noir, des dangers surgissent et ça « vous fout la trouille » ! Pensez-vous que je vais vous plaindre, si vous êtes un adepte de ce style de cinéma et que vous êtes terrifié d’être seul, la nuit ? Bien sûr, la peur de mourir plane au-dessus d’un grand nombre et je suis persuadée que c’est fait exprès : si nous n’étions pas animés de ce refus de mourir, si nous savions que le bien-être nous attend de l’autre côté, nous nous suiciderions tous pour retourner au paradis ! La peur de parler en public est très présente aussi et certains préfèreraient mourir que parler en public ! Encore la peur du jugement… Et nous arrivons tout naturellement à la peur d’être malade, mais vous ne prenez pas soin de votre santé, la peur de manquer d’argent ou de choses utiles ou inutiles, la peur de certains animaux et, pour finir, vous remarquerez que votre grande peur des autres vous ramène à votre peur de vous-même. Vous n’êtes même pas bien en votre propre présence… De la peur à la phobie, il n’y a qu’un pas, car, cet enfant dévasté s’enfonce progressivement dans la noirceur de ses terreurs : à chaque échec, à chaque situation qui le dépasse, il perd un bout de sa confiance et finit dans la dépression ou le burnout, complètement dysfonctionnel et désarticulé… Réagissez ! Au lieu de vous enfoncer plus profondément dans votre enfer, musclez confiance et estime pour remettre aux commandes de votre vie l’adulte capable de faire face à toute situation sereinement.
Sachez que j’ai le plus profond respect pour vous, ayant peur de tout, et ayant le courage de vous lever chaque matin en étant terrifié d’affronter les dangers que vous avez déjà répertoriés, en plus de ceux que vous inventez ! Ça, à mes yeux, c’est être courageux ! Et quand vous en aurez assez d’être courageux, donc peureux, vous viendrez me voir pour développer votre confiance et votre estime, pour reprendre votre vie en main et avoir plaisir à goûter chaque jour dans la sérénité. Car, « la peur n’évite pas le danger, pire, elle l’attire ! » (Pascale Piquet)