POLYAMOUR : LIBERTÉ OU NÉVROSE ?
Pendant que je pédalais sur le vélo de la salle de sport où je me tenais en forme, j’étais tombée sur une revue américaine qui vantait les mérites du polyamour, à travers un reportage recueillant le témoignage de personnes qui vivent cette situation. Je souris en reprenant mon article écrit en 2010 (nous sommes aujourd’hui en 2021), car le correcteur avait souligné le mot « polyamour », qu’il ne reconnaissait pas : aujourd’hui, il le reconnait. Qu’est-ce que c’est ? Définition trouvée sur un site : « C’est la volonté, la pratique ou l’acceptation de vivre une relation amoureuse impliquant plus de deux personnes avec la pleine connaissance et le consentement de chaque personne concernée. Cette liberté sentimentale s’accompagne néanmoins d’un comportement qui se veut honnête, transparent, respectueux et responsable. Le polyamour est donc nécessairement consensuel et répond à une certaine éthique. »
Laissez-moi vous expliquer ce que j’en comprends : c’est une situation dans laquelle une personne a des relations sexuelles avec plusieurs autres (trois ou plus) : une femme avec trois hommes ou un homme avec trois femmes. En fait, il y a un élément pivot qui dit « aimer » les trois autres qui « n’aiment » que l’élément pivot : trois fidèles à un et un fidèle à trois (Tous pour un, un pour tous !). C’est le même principe qu’un harem, sauf que ceux qui le constituent sont sensés aimer la personne pivot. Dans ce reportage, on n’entendait que la voix de celui ou celle qui en « aime » plusieurs et non la voix de ceux qui partagent. « Le polyamour répond à une certaine éthique » : Cela signifie que les autres sont au courant qu’ils sont plusieurs à être en relation avec la même personne et qu’on se sert d’eux. Voyez-vous une « étique » là-dedans ? Que vous ayez plusieurs partenaires de sexe, grand bien vous fasse, mais de là à parler d’amour dans ce cas de figure, je trouve que c’est l’insulter ! Faire croire ou même croire que vous aimez les trois autres est simplement une façon de « fidéliser » ( !) vos « amitiés avec compensation ».
Attention, je ne suis pas une experte et je me fonde sur ce que j’ai lu dans le reportage : ça m’allume une lumière, voire toutes les lumières… sur mon tableau de bord ! La femme qui témoignait expliquait qu’elle aime trois hommes parce qu’ils sont différents et qu’avec un seul, elle se lasse vite. Le problème, quand on a la manie de se lasser, c’est… qu’on se lasse. Donc, avec trois partenaires, on peut supposer qu’elle va se lasser trois fois moins vite. Mais elle va se lasser. N’est-ce pas la plus belle solution de facilité qu’aller chercher trois ou quatre personnes différentes au lieu de sélectionner celui ou celle qui réunit toutes les qualités que l’on souhaiterait trouver chez une seule personne ? Vous pourrez toujours essayer de me convaincre que l’être humain est polygame ou capable d’être polyamoureux, je vous répondrai que nous sommes faits pour vivre en couple : 1 + 1 = 2
Avec les polyamoureux, ça donne : 1 + 3 = 1
Le défi réside dans le fait que vos trois amoureux ou amoureuses doivent s’entendre entre eux/elles. Il y a parfois des grincements de dents, des jalousies, des disputes, selon le reportage. Ces multipartenaires doivent bien réaliser, pendant l’espace de quelques instants, que ce n’est pas normal d’accepter de partager quelqu’un sexuellement avec deux autres et, pire, vivre sous le même toit. N’est-ce pas la névrose qui vous pousse à accepter tout et n’importe quoi plutôt que rester seul ? Et pour le coup, vous n’êtes plus seul du tout ! Donc, en résumé, il y a un magnifique Trou noir affectif au centre, entouré de trois mégas Desperados. Le plus fort, c’est que la femme témoigne que, parfois, elle couche avec un quatrième qu’elle ramène à la maison (vivant avec les trois autres) et que dans ce cas précis, les autres sont frustrés : peut-être parce qu’ils entendent les ébats de madame et du nouveau, sous leur propre toit ?!
Je vous vois venir, les yeux brillants, vous pensez « ça me plairait, à moi, d’avoir trois hommes/trois femmes pour moi seul(e) »… Mon propre père vous aurait répondu : « Trois fois plus d’ennuis » ! C’est la raison pour laquelle, bien que bel homme, il ne voulait pas de maîtresse, il en avait assez à supporter avec sa femme ! Avouez qu’il faut être costaud pour trouver trois dépendants qui vont accepter ce marché de dupes. Souvent, un mari ou une épouse imposeront leur maîtresse ou amant au conjoint qui va se taire et endurer, par peur de perdre son/sa partenaire. Mais les faire vivre sous le même toit, ou pas, en tout cas qu’ils acceptent d’être plusieurs à partager la même proie, sous couvert d’amour, c’est fort ! J’ai souvent entendu dire « qu’il valait mieux être à plusieurs sur un bon coup, que tout seul sur un mauvais », mais là, j’avoue que la névrose bat son plein. Car enfin, vous qui lisez mes chroniques, vous commencez à renifler les symptômes de la dépendance affective. On veut nous faire croire que le polyamour est de la liberté, mais ça sent la névrose à plein nez ! L’être humain équilibré est monogame, même si dans certaines civilisations, le harem était instauré. Pensez-vous que le maharadja aimait toutes ses femmes ? Point du tout ! Il avait une favorite et était obligé d’honorer le cheptel tout entier. Pas sûr que c’était le paradis… Sans compter qu’elles passaient leur temps à s’empoisonner, au sens propre comme au sens figurer, pour éliminer les rivales et avoir les faveurs de leur roi.
Vous pourrez me faire toutes les démonstrations de la Terre pour essayer de me faire croire que c’est normal d’aimer plusieurs personnes à la fois, je vous répondrai que je fais le métier que j’exerce depuis suffisamment longtemps pour n’avoir JAMAIS rencontré une personne qui était vraiment amoureuse et de son mari/épouse et de son amant/maîtresse. Cette personne était simplement attachée à deux bouées en même temps (l’une meilleure en sexe ou en écoute que l’autre), incapable d’en lâcher une de peur que l’autre explose. Quand un client arrive dans mon bureau, en dépression (plutôt en indécision !), parce qu’il ne sait plus laquelle choisir (son épouse ou sa maîtresse) et que les deux attendent sa décision, je lui réponds : « la solution, ce n’est ni l’une ni l’autre ». Imaginez la tête qu’il fait, lui qui avait une bouée sous chaque bras et qui réalise qu’il va devoir nager par lui-même ! Et j’ai raison à chaque fois : la dépendance émotive vous jette dans le piège d’attirer deux personnes en même temps pour remplir un vide tellement effrayant que vous restez coincé, incapable de choisir entre les deux personnes. Bonne nouvelle : en polyamour, vous pourrez en prendre une troisième !
Vous avez parfaitement le droit d’avoir des partenaires multiples, de former un couple « ouvert » (chacun a le droit d’avoir des aventures de son côté ou « échanger » par consentement mutuel), mais que ce soit de l’amour, ça, je ne le croirai jamais. Bien sûr, vous allez me dire que je me trompe, que vous, vous aimez deux personnes et que c’est possible. Je vous répondrais que vous ne savez rien de l’amour, que vous barbotez en pleine névrose, parce que c’est tout ce que vous avez connu et vous croyez que c’est la réalité. Et ce n’est pas parce que vous êtes une majorité à avoir ces croyances erronées que vous détenez la vérité. Parce que la vérité, seules les personnes qui vivent l’amour, le vrai, la connaissent et expliquez-moi pourquoi, quand ils ont eu trouvé la bonne personne, ils sont exclusifs, n’ont plus jamais eu envie de quelqu’un d’autre dans leur vie ? Alors, en conclusion, vous me permettrez d’appeler cette pratique la « poly-névrose » ou le libertinage. Mais ne mêlez surtout pas l’Amour à cela !
La fidélité, c’est la liberté de choisir à qui vous serez fidèle.
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