Pas de sexe depuis longtemps ? Depuis trop longtemps ?!
Parlons-en avec Josey Arsenault et moi-même, en direct, à l’émission « Analyse-moi ça » au 93.3 – le 12 mars prochain à 13h30. Pour la région de Montréal ou l’extérieur, écoutez l’émission par le site Internet en tapant « analyse-moi ça ». Venez discuter avec nous, posez vos questions, donnez vos commentaires : vous êtes les bienvenus ! Je vous attends !
Dans la première partie de votre vie, le sexe se consommait et s’évaluait en nombre de « coups », bons ou mauvais ( !) mais ça se chiffrait, tant au niveau des proies que des fois. Puis arrive le temps où vous êtes blasé, vous avez pris des mauvais coups sur le nez et le cœur plein de bleus, vous ralentissez la cadence. Cependant, vous croyez toujours que « baiser » signifie exister. Alors, bien qu’ayant perdu de la vitesse, ralenti par les souffrances et l’âge, qui vous a tout apporté sauf la sagesse, vous continuez à dépendre du sexe. Laissez-moi vous dire que ce n’est pas le sexe, mais la reconnaissance que vous recherchez. Pas d’affection, ni de sexe sans reconnaissance, mais comment attirer celui qui vous reconnaîtra autrement que par le corps et ses promesses ? Comment capter l’attention d’un congénère, qui vous démontrera que vous exister, par le simple fait qu’il acceptera de vous toucher ou d’être touché ?
Vous préfèreriez annoncer un cancer plutôt que toutes les années sans sexe que vous venez de passer. De quoi avez-vous peur ? Qu’on vous juge, qu’on vous soupçonne d’être homosexuel ou détraqué, parce qu’on ne vous connaît pas de partenaire officiel ou officieux. Il ou elle n’a pas de sexe, donc elle ou il est taré(e) ! « Taré » ne signifie pas fou, ainsi qu’on l’utilise familièrement, mais « affecté par un défaut grave ». Est-ce un défaut grave que refuser de prêter votre corps en échange de reconnaissance ? Est-ce une tare que vous respecter assez pour ne pas vous prostituer pour quelques caresses furtives qui vous laissent sur votre faim ? L’amour est inconditionnel, en ce sens que vous donnez et recevez autant l’un que l’autre (et non qu’il faut aimer l’autre, peu importe ce qu’il vous fait !). La dépendance a ses conditions : je te laisse jouer avec mon corps, mais tu me donnes de la reconnaissance qui passe par l’affection, en échange.
Après avoir perdu toute confiance et estime à la suite d’un mariage de névrosés et d’un divorce chaotique, me voilà à 38 ans, toute décomposée. Ma féminité a volé en éclats et je ne sais plus où retrouver les morceaux. Un beau jeune homme de 20 ans m’en rapporte quelques pièces et je les vois dans ses yeux : je veux les récupérer ! J’ai prêté mon corps, je l’ai prostitué avec ses jeunes coquelets pour retrouver mon estime et ma fierté : quoi de plus valorisant qu’un beau garçon entre 20 et 25 ans qui affiche dans ses yeux tout le désir de la terre pour votre expérience… sexuelle ?! Ca redore votre blason, mais ça ternit vos auras. Chaque jour un peu plus, je me dispersais en eux, au lieu de me retrouver. Mais du sexe, j’en avais ! Et le lendemain matin, le soutien-gorge et le string entre les dents, je rampais sur la moquette jusqu’à la porte pour m’enfuir sans bruit. Toujours insatisfaite, d’autant que je n’avais ni joui (belle simulatrice que j’étais : fallait bien lui laisser toute sa fierté et en remerciement, je ne pouvais pas lui broyer sa confiance en un sexe qu’il connaissait à peine !), ni rempli le grand vide que je ressentais, je revenais à la case départ, encore plus déprimée.
Ce grand vide, je l’ai rempli depuis en me donnant ce que je n’avais pas reçu petite : de la reconnaissance (je sais qui je suis et mes belles qualités), de l’affection (je m’aime) et de la protection (je prends grand soin de moi, mental et corps) et je n’ai plus besoin de « baiser ». Plus besoin de remplir ce vide, si profond et sans fond que vous y jetez de l’alcool, de la drogue, de la bouffe, du jeu, de la cigarette, une autre personne ou du sexe. Aujourd’hui, je suis comblée et le sexe, j’en ai assez fait : je veux faire l’amour. Et pour faire l’amour, il faut s’aimer. Depuis que je suis équilibrée, aucun candidat sérieux ne s’est présenté. Parce que dans mon site internet subliminal, les hommes pouvaient lire « En rénovation » ! J’avais ma confiance et mon estime à reconstruire. Aujourd’hui, j’ai retrouvé ma fierté, à tous les niveaux, et ils peuvent lire : « Grande réouverture Printemps 2008 ! ».
Le célibat, c’est la sagesse d’attendre la bonne personne et plutôt que se perdre dans le corps des autres, c’est se trouver d’abord puis le partager avec celui ou celle qui attendait quelqu’un comme vous. Si l’envie de sexe vous prend d’un seul coup et qu’il vous faut sortir pour vous rassasier, ça s’appelle de la dépendance. Car dans un monde équilibré, ce n’est pas la fonction qui crée l’organe : d’abord vous rencontrez une personne qui vous attire par les yeux, par la philosophie de vie et par les trippes, puis elle vous donne envie de la connaître mieux et, plus tard (sachez vous contrôler !), quand votre tableau de bord vous indique que vous pouvez décoller, quand le désir vous donne des ailes, vous pouvez non pas vous prêter, mais vous donner. Croyez-moi, pour connaître l’amour, je suis prête à attendre des centaines d’années !
Et si nous mourons en plein coït, à 98 ans, le soir de notre nuit de noces et que mon mari me dit « Chérie, j’ai une bonne nouvelle, je t’ai emmenée au 7è ciel », je lui répondrais « Oui, mon amour, ça c’est la bonne nouvelle, mais la mauvaise, c’est qu’on va y rester !», j’aurai connu l’Amour, le vrai et je serai fière d’avoir patienté !