Parcours d’un homme hors du commun

Portrait par son fils d’un fakir au parcours exceptionnel, qui a fait du fakirisme un véritable travail de recherche de l’influence psychique sur le physique.

Comme dans tous les domaines et spécialement dans celui du fakirisme, il y a les vrais et les faux fakirs. A titre de comparaison, je pourrai dire qu’il existe les vrais cuisiniers et les restaurations rapides. Les premiers excellent dans l’art culinaire et les seconds vendent un produit bon marché sans même savoir ce qu’est l’alimentation. L’art de la table peut être raffiné jusqu’au moindre détail ou si élémentaire, que les cuisiniers, les assiettes et les couverts peuvent être absents ! Le fakirisme n’échappe pas à cette règle.

Je ne vais pas parler ici des trop nombreux charlatans, escrocs, illuminés à tendance suicidaire, sadomasochistes ou autres tarés qui se prétendent « fakir » en arborant un turban, et qui se couchent sur une planche à clous ornées de 3000 clous au centimètres carré. Non, je vais parler ici d’un homme différent. Fakir, certes, mais surtout et avant tout chercheur. Un homme que j’ai bien connu. Il s’agit de mon père.

Lors de représentations en public, les véritables prouesses réalisées sur scène ne sont en fait que la pointe d’un iceberg. Elles ne sont que des démonstrations d’un savoir bien plus profond et, pour la petite histoire, sont surtout un moyen comme un autre de gagner sa vie dans l’implacable loi de la survie en société moderne.

Le travail de recherche de mon père occupait un domaine bien plus sérieux que celui du show business. A la limite de ce que le commun des mortels considère, à tort, le “surnaturel”. Il s’agit de l’influence psychique sur le physique. Tellement noyé dans un torrent de choses aussi futiles qu’inutiles, l’homme moderne ne sait plus que ses pensées sont à la base même de ses tourments et de sa santé. Par conséquent de son bien être ou mal être. Nos pensées influent sur notre moral, nos envies, notre santé et par conséquent notre corps. Nous le savons presque tous. La “science” officielle l’approuve, et même les plus coriaces des “zététiciens” sont prêts à l’admettre. Pourtant cette pensée est totalement immatérielle. Elle n’a ni goût, ni couleur, ni odeur. Elle ne peut être mesurée ni pesée. Mais, malgré tout cela, elle est responsable de notre civilisation.

Nous savons tous qu’un malade “imaginaire”, à force de conviction, à force d’autosuggestion, finira par se rendre réellement malade. Sa pensée constamment focalisée sur des maux imaginaires arrivera, un jour ou l’autre, à développer la maladie. Inconsciemment ces sujets reproduisent ou du moins esquissent le travail des fakirs. Ils se concentrent corps et âme. Grâce à leur pensée, ils arrivent à influencer leurs organes dans le sens de leurs désirs.

Comme je vais maintenant tenter de le décrire, vous pourrez vous rendre compte que cela n’a rien de magique. Rien de “surnaturel”. Tout n’est que véritable science applicable et reproductible par tous. A condition toutefois d’avoir la volonté de se plier à une discipline de fer et surtout, ô grand surtout, savoir écouter les lois de la nature et non celles des hommes.

Voici donc en quelques lignes le parcours d’un fakir, j’ai nommé : Ben-Ghou-Bey.

Fakir . Les définitions des dictionnaires sont aujourd’hui plus ou moins celles-ci (Fakir n. m.) :

1. Ascète musulman ou hindou se livrant à des mortifications publiques et vivant d’aumônes.

2. Homme qui se livre publiquement à des exercices et des tours de magie; prestidigitateur…

Les réels fakirs se faisant de plus en plus rares, les définitions se sont adaptées petit à petit dans le temps.

Malgré cela, dans le plus profond de notre pensée, un fakir est bien autre chose qu’un mendiant musulman ou un prestidigitateur. Tous ceux qui veulent se prendre pour tels mettent en avant de fabuleux pouvoirs surnaturels. Et c’est cela la principale image véhiculée par ce mot : fakir

« Fakir » : il s’agirait en fait d’un mot désignant un homme versé dans la connaissance de la loi divine (ar. faqi¯h, v. alfaqui)

Sur le site du Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales nous pouvons trouver cette définition :

Étymol. ET HIST. – 1752 (Trév.).

La forme “alfaqui” est empruntée à l’espagnol “alfaquí”, « docteur ou prêtre musulman », attesté depuis 1300 (Gran Conquista de Ultramar, d’après Cor., t. 1, 1954), de l’arabe al faqîh « théologien et jurisconsulte ». La forme alfaquin est empruntée à l’espagnol “alfaquín”, d’abord « médecin musulman » depuis 1256-76 (Libros del Saber de Astron., éd. Rico y S., t. 1, p. 206, d’apr. Al., 1958), puis « prêtre musulman » depuis 1527 (B. Villalba, éd. Bibl. esp., XXIII, II-280, ibid.), de l’arabe al hakîm, « sage, spécialement philosophe ou médecin », dérivé de la racine h – k – m, « savoir » (d’après Cor., loc. cit.).

Et c’est probablement cette dernière racine : Savoir , qui défini mieux que tout autre ce qu’est un véritable fakir. Le savoir et la connaissance.

Outre les définitions communes que nous pouvons trouver en ce qui concerne le terme “fakir”, il existe derrière ce mot une image bien plus subtile. Le fakir ou celui que nous considérerons comme tel d’après notre vision des choses, est avant tout un homme. Il n’est pas “surnaturel”. Cependant, sa recherche spirituelle le conduit à réaliser des actes qui, pour le profane, semblent tout droit tirés d’un conte des mille et une nuits.

Lorsque nous parlons de recherche spirituelle, il ne faut pas exclusivement entendre par là que ceci a des fins religieuses. Certes, l’image très fréquemment véhiculée est celle de fidèles ou fanatiques se mortifiant le corps en hommage à un Dieu. Il est vrai que les actes alors réalisés par ces hommes s’apparentent au travail du fakir. Mais ce n’est qu’une vulgaire copie. De plus, une foule de facteurs externes, échappant totalement au contrôle du pénitent, influent sur leurs apparentes prouesses. L’effet de groupe, le fanatisme, les chants, voire les drogues, sont partiellement ou totalement responsables de leur transe “miraculeuse”.

Le fakir Ben-Ghou-Bey n’était ni religieux, ni fanatique, ni drogué, et encore moins fou.

Par recherche spirituelle, nous entendons la recherche de l’esprit. Ses propriétés et l’emprise qu’il peut avoir sur notre corps physique. Le véritable fakir ne cherche pas à mutiler son corps et n’a aucune tendance masochiste ou suicidaire. C’est avant tout un sage qui cherche à comprendre les lois de la nature. Il travaille avec ces dernières et cherche à repousser les limites de la mort. D’où ces exercices qui seraient bien souvent mortels pour la plupart d’entre nous et dont le véritable fakir ressort indemne et souriant.

Le simple fait de savoir cela nous aide à comprendre qu’un fakir comme nous l’entendons, même si les définitions d’un dictionnaire disent le contraire, n’est donc pas forcément hindou ou oriental. Tout homme avide de connaissance, quelle que soit sa nationalité, peut donc être fakir. Ben-Ghou-Bey s’appelait Léon Goubet et est né à la Verpillière dans l’Isère.

Le petit Léon était un enfant fragile. Très souvent malade et… hypersensible.

Cette hypersensibilité est peut être à la source des fabuleux pouvoirs qu’il développa par la suite. En effet, à cause de celle-ci, les différentes drogues anesthésiques avaient très peu d’emprise sur lui, et tout jeune, vers 9 à 10 ans déjà, il s’est demandé s’il n’y avait pas un autre moyen de supprimer la douleur autre que par les moyens artificiels communément utilisés.

C’est alors qu’il fit une observation que nous avons tous fait un jour ou l’autre. Qui ne s’est pas déjà blessé, et absorbé par une activité n’a pas ressenti de suite la douleur qu’aurait dû procurer cette blessure ? Nous avons parfois la surprise de saigner et de n’avoir jamais ressenti la douleur que ceci aurait normalement dû nous provoquer. Pourquoi ? Et bien, le petit Léon pensa très justement que la raison était simplement parce qu’à ce moment là nous pensions à autre chose. Voilà le terrible secret des fakirs concernant du moins l’effet douloureux. Ne pas penser à la douleur. La maîtrise des pensées ne s’acquiert pas en un jour ; c’est toute une gymnatisque. Le futur fakir développa tout un art de la pensée. La façon de la diriger, de ne penser qu’à une seule chose, puis à rien, à faire le néant etc. Jusqu’à développer ce que nous appelons une transe. Une absence totale du monde extérieur. A tel point que les sens communément utilisés sont pratiquement déconnectés. L’ouïe et la vue passent à un autre plan. Nous pouvons assez bien observer ces passages de l’état normal de veille à celui d’absence dans une video montrant un spectacle réalisé par le fakir Ben-Ghou-Bey, sur la scène d’un cabaret, en Allemagne dans les années 1980. (Voir : LES VIDEOS http://benghoubey.skynetblogs.be/)

INSOLITE FAKIR BEN-GHOU-BEY :

Je vous rappelle que ce que vous pouvez voir sur ce petit bout de film n’est qu’un aperçu des possibilités d’un véritable fakir.

Le vrai fakir ne résiste pas à la douleur mais l’annihile dans sa totalité. Aucun signe de douleur ne sera visible sur un électro-encéphalogramme. D’où vient ce prodige ? Mystère. Ou du moins les explications pourront être variées. La production volontaire d’ondes Theta, propre à la relaxation profonde, l’augmentation d’endorphines, etc., tous ces faits sont analysables en laboratoire mais n’expliquent pas en soi le processus déclenché par le fakir. Ce ne sont que des constatations. Si nous écoutons maintenant la voix du « fakir » et non celle des savants ayant participé à ces contrôles, celui-ci nous donnera une explication qui peut paraître plus simpliste mais diablement efficace. Selon lui, l’esprit abandonne en partie le corps et ce dernier n’étant que chair ne ressent pas la douleur. Le champ de recherches à approfondir serait alors en relation avec le fait que l’être humain est bien constitué de deux choses distinctes. Le corps et l’esprit. Malheureusement, aucune réelle investigation en ce sens n’a vu le jour. Car, si l’on garde cette idée, la science considère que nous abordons le champ du mystique et du « paranormal ». Et c’est bien dommage.

Dans le cas Ben-Ghou-Bey, celui que je connais le mieux et que j’ai pu observer à ma guise dans l’intimité familiale (Je suis son fils, je le rappelle), il est à noter que papa était une personne extrêmement sensible. Pour ne pas dire « douillette ». Il suffisait pourtant de quelques secondes de concentration pour que le fakir refasse surface et puisse affronter, sans la moindre gêne, les pires tortures.

Visiblement, une fois sorti de sa transe, la douleur ne revenait pas instantanément. En effet, il semble que l’endorphine produite dans cet état particulier continuait à produire sont effet analgésique et se résorbait graduellement. Le corps ne montrait aucun signe d’irritation ou d’enflure aux endroits meurtris.

Le fait, non pas de résister à la douleur, mais véritablement d’annihiler celle-ci, est déjà un petit exploit en soi, mais le travail ne s’arrête pas là. Vers 13 ou 14 ans, il fit une autre observation que nombreux d’entre nous avons également faite. Surtout les hommes. Une simple vision érotique, ou une simple pensée de même nature, avait des répercutions physiques presque immédiates. C’est beau la jeunesse ! Et oui, je vous l’ai déjà dit, il n’y a rien de vraiment mystérieux dans le travail de fakir, sinon une simple habilité à tirer partie des observations que nous pouvons et avons tous fait un jour ou l’autre.

La déduction est simple : si je pense à ça, mon corps réagit. Et si je pense à mon cœur par exemple, que se passe-t-il ? Ou à mes reins ou à mon foie, etc. ? Le jeune Léon entreprit donc de se concentrer sur tel ou tel organe et d’en observer les conséquences.

Se percer à l’aide d’instruments divers (les aiguilles à tricoter de sa mère) et ne plus ressentir de douleur fut un fait acquis assez rapidement. Jeune ado, celui qui sera plus tard Ben-Ghou-Bey s’intéressa au problème du saignement. Plus le diamètre des instruments était important, plus les risques d’hémorragies l’étaient également. Et bien sûr, à force de chercher les embrouilles on finit par les trouver. A plus d’une reprise il finit par toucher accidentellement une veine ou une artère. Loin de fuir les problèmes, il élabora l’idée folle de pouvoir stopper tout saignement uniquement par la pensée. Ce que de nos jours de nombreux médecins sont encore réticents à admettre. Certes, nous les comprenons car ce n’est pas très usité. Mais ceci, je peux vous le garantir pour l’avoir maintes fois vu, est absolument possible. Comment ? Et bien voici l’explication que le fakir m’en a donné. Léon compara le cœur à une pompe. Ce qui n’est pas tout à fait faux. Il observa que si une pompe tourne trop vite, curieusement le débit d’eau est moindre. Ce fut le point de départ. L’idée était donc d’utiliser sa pratique de concentration pour influer sur le cœur et voir à quelle vitesse il faudrait le pousser pour arrêter un éventuel saignement !

Il développa donc une nouvelle faculté qui lui permettait d’augmenter les pulsations de son cœur à un rythme défiant l’imagination. Jusqu’à 10 fois le rythme normal. Il provoquait donc volontairement et en quelques secondes, ce que la médecine décrit aujourd’hui comme la fibrillation atriale :

Qu’est-ce que la fibrillation atriale ? La fibrillation atriale est un type de tachycardie, rythme cardiaque anormalement rapide. Un rythme cardiaque régulier normal comprend généralement 60 à 80 pulsations par minute pour un sujet au repos. En cas de fibrillation atriale, la fréquence des impulsions atriales peut varier de 300 à 600 pulsations par minute. Ces signaux irréguliers très rapides peuvent être à l’origine d’un certain nombre de problèmes. D’une part, la palpitation des oreillettes nuit à leur efficacité de pompage, et une partie du sang peut rester dans l’oreillette à chaque battement de cœur. Le sang accumulé peut éventuellement coaguler, ce qui accroît le risque d’accident vasculaire cérébral. D’autre part, les nombreuses impulsions en provenance des oreillettes essayent de suivre le chemin électrique allant vers les ventricules et les font se contracter à la même fréquence anormale. Heureusement, le nœud atrioventriculaire limite le nombre de signaux atteignant effectivement les cavités inférieures, de sorte que l’ensemble du cœur ne se contracte généralement pas à la fréquence de 300 pulsations par minute. Néanmoins, la fibrillation atriale peut provoquer un emballement du cœur et réduit bel et bien son efficacité de pompage. Comme d’autres formes d’arythmie, la fibrillation atriale peut empêcher le cœur de pomper suffisamment de sang et d’oxygène pour répondre aux besoins de l’organisme.

Cette maîtrise totale permettait à Ben-Ghou-Bey de faire saigner à volonté, rien que pour faire “joli” et prouver au public parfois sceptique que l’instrument avait bien traversé les chairs. En effet, à plus d’une occasion, les gens croyaient au trucage car le fakir ne saignait pas !

Une petite anecdote. Malgré le sérieux qu’imposait son travail, papa était très joueur et cette faculté de contrôler sa circulation sanguine lui permettait de s’amuser au dépend des infirmières lors de prises de sang. Aucune goutte du précieux liquide ne pouvait passer par le trou de la seringue, s’il en avait décidé ainsi. Je me rappelle très bien l’expression de surprise de l’une d’entre-elles lorsque le piston sur lequel elle tirait revenait avec un “blop” indiquant que l’embout était obstrué ! Ou, en d’autres occasions lors de la prise de tension, lorsqu’il passait en une fraction de seconde d’hypertendu à hypotendu ! Rien que pour le plaisir !

Cette faculté lui permettait également de pouvoir se crucifier. Mains et pieds cloués sur la croix. Cette douloureuse épreuve était supportée grâce à son contrôle sur la douleur et à celui de sa circulation. En effet, un crucifié ne meurt pas à cause des clous. Le fait d’être simplement attaché produit le même effet. La difficulté de ce supplice réside en l’étouffement provoqué par la position qui ne permet plus une circulation complète. Le sang part du coeur mais ne peut plus remonter et stagne du coté droit. Certains “favorisés” de l’antiquité étaient percés à coup de lance du coté droit, ceci non pas pour ajouter au supplice, mais au contraire pour permettre au supplicié de mourir plus vite. Bref, Ben-Ghou-Bey, avec l’aide combinée de son action sur la respiration, la circulation et la douleur, est arrivé à tenir 15 jours et 15 nuits sur une croix là ou un simple quidam meurt au bouts de quelques heures seulement !

Le saignement contrôlé, le travail et la recherche ne s’arrêtent pas pour autant. En effet, la simple petite démonstration, dont je vous ai mis l’adresse plus haut, implique donc une activité anormale de la circulation sanguine. Les conséquences de cette dernière peuvent être très graves. Le sang épaissi n’est plus normalement lavé par les reins. Le fakir doit alors après coup se concentrer sur ces organes “filtres” pour en accélérer le travail. Ce qui prenait approximativement deux à trois heures de concentration à Ben-Ghou-Bey, chaque soir, après une représentation de 20 minutes.

De plus, nécessité du spectacle oblige, les représentations successives, parfois jusqu’à 6 fois par jour, obligeaient Ben Ghou Bey à accélérer le processus de cicatrisation. Là encore, nous sommes en présence d’une évidente et très forte influence de l’esprit sur la matière, ou du moins sur le corps. Une plaie provoquée par un fleuret d’escrime demandait entre vingt et trente minutes avant d’être totalement fermée !

Malheureusement, de nos jours, ces connaissances tendent à se perdre au profit de charlatans de toutes espèces et aux “savants” également de toutes espèces étudiant scientifiquement les grossiers trucages des premiers. Prouvant ainsi que ces actes relèvent de l’irréel ou de légendes populaires. Toutefois, malgré les mauvaises copies d’illuminés ou d’escrocs en tous genre, soyez certains que le témoignage que j’apporte est fait en toute sincérité, espérant ainsi apporter un brin de lumière à ceux que cela pourrait réellement intéresser. D’autres faits trop souvent galvaudés par des imitations et démonstrations de soit disant Maîtres paranormaux existent bel et bien. Telles la catalepsie et la léthargie. En ce qui concerne la première, je ne parle évidemment pas du “fameux” coup du type allongé sur deux dossiers de chaises, ou de celui du type allongé sur une planche avec 3000 clous au centimètre carré, propre à tous les charlatans de foire, mais bel et bien de cet état que peut provoquer un réel fakir tel Ben-Ghou-Bey. Cet état de raideur particulier lui permettait de pouvoir se faire pendre par le cou (par strangulation) et rester ainsi jusqu’à trois heures. L’explication est simple. L’état de crispation des muscles est tel que la corde ne peut opprimer les carotides qui continuent alors d’alimenter le cerveau. La léthargie ou hibernation humaine n’est pas non plus un mythe. Lorsqu’elle est accidentellement provoquée par exemple lors d’un éboulement, nous pouvons retrouver des rescapés ensevelis après plusieurs jours. Ces faits avaient attiré l’attention de Ben-Ghou-Bey qui pensait alors à un état proche de tous les animaux ayant la capacité d’hiberner en se mettant au ralenti. Un état de léthargie provoquée permettait à Ben-Ghou-Bey de pouvoir être vraiment enterré (sans cercueil) à 1 m/1,50 m sous terre, et de rester ainsi plusieurs jours. (Son record est de 28 jours.)

BEN-GHOU-BEY avait la faculté de se plonger dans un état léthargique qui lui permettait de se faire enterrer vivant à un mètre ou un mètre cinquante de profondeur. Cet état d’hibernation ou “vie suspendue” est si proche de la mort qu’aucun signe vital n’est perceptible. Malheureusement, ce phénomène n’est pas étudié par la science. Il faut dire que les candidats capables de produire cet exploit sont rares ! Et les charlatans trop nombreux. Toujours est-il que le record de BEN-GHOU-BEY est de 28 jours, enterré â même la terre (sans cercueil). En Effet, il semblerait qu’au cours de cet état un échange imperceptible d’oxygène se fasse avec la terre elle-même. Enfermé dans un cercueil, cette expérience est difficilement réalisable plus de quelques heures.

Après tant d’années de travail sur le mental, à quelle conclusion était arrivé Ben-Ghou-Bey ?

C’est ici que la science officielle n’est plus en phase avec le fakir. Bon nombre d’expériences sur l’influence du psychique sur le corps physique ont été constatées en laboratoire. Les effets physiques directs, tels la surproduction d’endorphines, d’ondes Thêta, l’accélération voire l’arrêt du muscle cardiaque, ou l’arrêt quasi instantané d’hémorragie, sont facilement contrôlables en laboratoire. Ben Ghou Bey a servi de cobaye volontaire durant les années 1980 au laboratoire de recherches psychophysiologiques de Tübingen en Allemagne. Les zététiciens eux-mêmes sont prêts a en accepter la véracité, car cela n’a rien de surnaturel ou de paranormal. Et c’est bien évidemment vrai. A aucun moment Ben-Ghou-Bey n’a cherché à faire croire à un caractère magique de ses pouvoirs. Mais, en conclusion, les avis entre le fakir et la science vont diverger. En effet, ce n’est pas que Ben-Ghou-Bey pense au paranormal en soi, rien de magique ou surnaturel, non, mais les conclusions de ses recherches tendent à indiquer l’existence de l’esprit séparé du corps physique. L’esprit est une chose qui peut rentrer et sortir du corps. Il influence ou, avec un entraînement, peut influencer le corps, donc la matière, donc peut voir à distance, donc peut guérir à distance, donc peut être télépathe, etc. Et là les zététiciens considèrent cela comme impensable car ce serait “surnaturel”, donc magique, et la magie n’existe pas. L’erreur fondamentale est de penser que cela est surnaturel. Rien n’est surnaturel. Toutes les portes qui s’ouvrent grâce à la maîtrise de ses pensées sont tout à fait naturelles. Difficiles d’accès, certes, mais naturelles.

Il est vrai également que ce n’est pas commun. Rares sont les personnes pouvant prétendre agir sur leur corps à un tel degré. Les choses de la vie ont permis à Ben-Ghou-Bey d’en faire son métier. De travailler dans les pires conditions, d’hygiène, de bruit, de fatigue. Cela pendant près de 40 ans. Cela forge son “fakir”. Pour cette raison, il pouvait démontrer les faits sous contrôle et en laboratoire. Nous avons les mêmes possibilités. Peut-être, un jour, sous certaines conditions bien précises, vous-même pourrez réaliser des actes surprenants. Il seront vrais et réels. Mais de là à les reproduire à volonté sous l’œil inquisiteur d’un zététicien par exemple, il y a une marge. Le taux de réussite fera alors tomber d’emblée les statistiques scientifiques à la grande joie de ceux qui n’y “croient pas”.

Influencer son propre corps, même à l’extrême, est en soi admissible par les rationalistes de tout poil, mais avoir une influence hors de son corps fait encore rire plus d’une personne. Toutefois, pour celui qui à l’habitude de manipuler ses pensées, tel un fakir, tel Ben-Ghou-Bey, cela n’a rien de choquant. C’est même une suite logique. Pour cela, il faut admettre que la pensée n’a pas un siège unique ancré et vissé dans le cerveau. Nous pourrons appeler ça pensée, esprit ou âme peu importe. Le fait est que des personnes tel Ben-Ghou-Bey, habituées et entraînées à manipuler et diriger leurs pensées, convergent toutes vers la solution corps/esprit. Pourquoi ne pas y prêter plus d’attention ?

Pour bien saisir comment mon père en est arrivé là, il nous faut revenir un peu en arrière. Le fait de penser à une entité séparable du corps ne lui est pas venu par “on dit”, mais par expérience propre et observation. Ses observations, même les plus banales, se sont toujours révélées justes et lui ont permis de réaliser des choses impensables. Donc, essayons de comprendre ses pensées.

J’ai brièvement parlé de ses expériences d’enterré vivant. Les gens posent en général la question : Mais lorsque vous êtes dessous… vous êtes mort ? Un électroencéphalogramme et un électrocardiogramme ne peuvent rien détecter. Impensable me direz vous, mais pourtant vrai. Il n’en est pas mort pour autant. Un mystère qui n’a malheureusement jamais été étudié sérieusement. Pendant les 2 ou 3 premiers jours de la léthargie profonde (très difficile de donner un chiffre exact, ce n’est qu’une estimation) papa, même enterré, pouvait voir et entendre ce qui se disait autour de lui !!! Aussi incroyable que cela puisse paraître, cela n’a rien d’étonnant et rejoint les témoignages de personnes ayant survécu à un coma profond ou une NDE. La logique veut donc que nous nous posions les questions : Avec quoi voyait-il et avec quoi écoutait-il ? Après cette période de “lucidité”, il mentionnait un trou noir. Rien. Le vide, aucun souvenir. Aucun tunnel lumineux. Ce qui ne veut pas dire que cela ne peut pas se produire étant donné que la situation est bien différente des NDE. Il était en léthargie provoquée et non près à passer l’arme à gauche. Le fait est et la logique veut qu’il ait été profondément convaincu de l’existence de ce “moi” pouvant très bien être lucide hors du corps.

Si cette “chose” peut sortir, pourquoi ne pourrait-elle pas être dirigée hors du corps ?

Toutefois, sans en arriver à un tel degré de maîtrise, il est absolument certain que la pensée peut influencer autre chose que son propre corps. Elle peut déjà agir sur un autre corps. Et en voici quelques exemples :

Le simple fait d’être convaincant. Un bon vendeur arrivera à fourguer n’importe qu’elle saloperie à une personne fortement influençable. Il n’a rien fait de plus que d’émettre des sons qui, en soi, sont impalpables. Ce n’est pas de la magie, c’est absolument normal. Et cette remarque, aussi simpliste qu’elle puisse être, ouvre une voie sur l’influence à distance. Au même titre que le fait d’avoir pensé à autre chose ne fait pas ressentir la douleur sur le moment. Ce sont les mêmes observations, qui à des degrés différents permettent de réaliser des choses dites “magiques”.

Une personne comme Ben-Ghou-Bey était un très bon et réel hypnotiseur. Pas comme ces médecins qui croient hypnotiser quelqu’un en lui balançant un pendule devant les yeux ou en l’endormant d’un son monotone. Non, un hypnotiseur pur et dur. Même si la personne ne voulait pas participer, elle dormait à poings fermés en l’espace de quelques minutes. Sans rien dire ni bouger les yeux. Pourquoi ? C’est exagéré ? Non c’est vrai, et j’ai eu la chance d’assister plusieurs fois à ce genre d’évènement. Surtout quand le gros malin disait : “A moi, tu ne me la fera pas !” Mieux, et malgré le fait que cela semble absurde et plus exagéré encore, la personne hypnotisée n’a même pas besoin de faire face à son hypnotiseur ! Et nous comprendrons mieux pourquoi, si l’on admet que l’esprit de l’hypnotiseur sort (en partie) et va aux commandes du sujet choisi. Il n’y a alors plus d’importance à ce qu’il soit de face ou de dos. Voilà, mais pour cela, pour atteindre un tel degré de maîtrise, il faut d’abord avoir le contrôle de son propre corps. Mon père disait très justement : “Tu ne peux pas contrôler quelqu’un d’autre si tu ne te contrôles pas toi-même d’abord.”

En excluant d’emblée tous les charlatans ou escrocs du spectacle bon marché, il y a tout de même hypnotiseur et hypnotiseur. En effet, il n’existe aucun doute qu’un patient peut être « hypnotisé » par un médecin spécialisé en la matière, mais les raisons de son endormissement diffèrent. Il n’est pas « dominé » par son médecin. Le médecin n’a pas projeté sa volonté ou une partie de son esprit dans le corps du sujet. La personne en question a simplement été fatiguée par un artifice quelconque, tel un objet promené devant les yeux. Le défilement des arbres sur le bord de la route provoque le même effet. Si le chauffeur coopère, s’il se détend, s’il se laisse influencer, il finira par se retrouver dans le fossé pour avoir momentanément perdu la conscience. Dans ce genre de pratique, oui, si le sujet ne désire pas participer, le médecin ne le fera jamais dormir.

L’hypnose pratiquée par une personne tel Ben-Ghou-Bey, autrement dit cette “pénétration” momentanée dans le corps ou la volonté d’un autre, rejoint parfaitement les emprises de “sorciers” sur le sujet à envoûter. Il n’y a rien de surnaturel là-dedans. Simplement le développement d’une technique de pensée. Grâce à cette “possession” momentanée, il est possible de rendre malade ou soigner une personne. Peu importe la distance. Je ne saurais dire combien de fois papa a traité des personnes atteintes de maladie ou même de paralysie. Seulement et uniquement par la pensée. Rien de magique, rien de bizarre, simplement la science de l’esprit. Rien de plus simple pour un fakir qui chaque soir, pendant près de quarante ans était aux commandes volontaires de ses organes, réseaux glandulaires ou ganglionnaires. D’après son témoignage, mon père affirmait qu’une fois concentré sur le sujet à soigner il ressentait en son propre corps les douleurs provoquées par l’atteinte. Comme si les deux corps résonnaient à la même fréquence. Ce qui, d’après lui, n’était pas sans danger, car si le « fakir » n’est pas assez compétent ou entraîné, au lieu de soigner son malade, c’est lui qui en recevra l’affection !

Ce que Ben-Ghou-Bey produisait sur lui, il pouvait le reproduire sur les autres. L’organe défaillant pouvait être ainsi “boosté” de nouveau.

Un dernier point pour terminer cet article. Certaines croyances parlent d’une survie de l’âme après la mort. Ce sujet a bien évidemment intéressé mon père. Et, bien que je passerai sur les détails, je peux dire la chose suivante : Après son décès, certains événements dit “paranormaux” m’ont conduit à penser que cette possibilité est loin d’être farfelue. Il me l’avait toujours dit : “Tu verras fils, je reviendrai.” Je ne pouvais y croire. Aujourd’hui, je n’y crois toujours pas. Je sais.

Jean-Luc Goubet

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