L’histoire se répète, nous n’y changerons rien. Windows 95, 98, 2000, XP, Vista et maintenant Windows 7… Au-delà d’une arithmétique ubuesque (quelle formule permet de numéroter les versions en passant de 95, 98, à 2000 pour terminer à… 7 ? !!!), on peut s’interroger sur l’utilité de chaque nouvelle mouture. À relire, cet article publié en 2001 pour la sortie de XP et toujours autant d’actualité.
Moins bien, mais encore beaucoup plus cher, il ne sert vraiment à rien, mais vous allez vous ruer dessus… Vous voulez parier ?
Nous pourrions prétendre que Microsoft cultive le paradoxe si ce terme ne nous faisait pas trop penser au logiciel « Paradox » de Borland, une société jadis concurrente de la précitée.
S’appeler « micro »-« soft » (traduisez « Petits » « Logiciels ») lorsque l’on ne met sur le marché que des logiciels nécessitant sérieusement une cure chez « Weight-Watchers », s’apparente facilement au tueur en série vous poursuivant, un couteau de boucher ensanglanté à la main, en vous criant qu’il ne vous veut pas de mal.
Dans notre société occidentale ultralibérale qui a déjà tout inventé, tout fabriqué, tout vendu, que peut-on encore imaginer pour faire marcher le commerce ? La mode, bien sûr ! Et un marketing efficace pour que ceux qui décideraient de ne pas la suivre se sentent particulièrement ringards. Redoutable !
Illustrant parfaitement ce concept, Microsoft est coutumier des sorties de nouvelles versions de ses logiciels, contenant moult nouveautés réellement… fascinantes. À quel titre ?
C’est très simple : si, partant d’une analyse objective et sans tabous, vous acceptez la réalité selon laquelle les logiciels d’il y a 10 ans remplissent à 99,99 % les besoins de 99,99 % des utilisateurs, vous vous demanderez alors à quoi servent les centaines (et milliers) de nouvelles fonctions ne servant que 0,01 % du temps à 0,01 % des utilisateurs ?
À renouveler le parc de machines ? À vendre de plus gros disques durs ou beaucoup de mémoire ? À forcer les clients à payer de coûteuses formations ? Oui, sans aucun doute, mais ce n’est qu’accessoire.
La vraie et ultime raison réside dans la nécessité de créer de nouveaux « pseudo-besoins », prétexte à vous vendre de nouveaux produits pour remplacer ceux qui vous conviennent déjà très bien. Si vos investissements perdurent, vous n’achetez plus. La tactique consiste donc à inventer des besoins qui n’existent pas, à créer une mode, en comptant sur un snobisme technologique déjà bien rôdé des utilisateurs et surtout, à matraquer largement de messages publicitaires afin de bien faire entrer ça dans nos petites têtes…
Ces nouvelles versions servent donc exclusivement les desseins des actionnaires, à vos dépens. Ne trouvez-vous pas cela… fascinant ?
25 octobre 2001 : Microsoft devrait présenter son nouveau Windows XP, défrayant déjà la chronique. Plus lourd, plus usine à gaz, plus gourmand en ressources, aliénant d’autant plus ses adeptes, mais surtout, encore beaucoup plus cher. Pas intéressé ?
Budget publicitaire : 1 milliard de dollars US. UN MILLIARD DE DOLLARS. Mille millions de dollars. Pour de la pub ! Pour vous pousser à acheter !
Que faut-il en penser ? Le message semble clair :
« Chers clients, ce produit ne vous apportera rien. Ce produit est inutile et cher. Nous avons encore amélioré les bugs. Vous n’en avez absolument pas besoin. Vous le savez, et nous le savons aussi !
Mais nous allons dépenser un milliard de dollars pour vous faire croire le contraire ! »
À bon entendeur !