Marine Le Pen séduit les ouvriers

À un an de l’élection présidentielle, l’hypothèse d’un nouveau « 21 avril » se renforce. « À l’endroit » (élimination du candidat socialiste, comme en 2002) ou « à l’envers » (élimination de Nicolas Sarkozy dès le premier tour), il confirme la poussée de Marine Le Pen. Un récent sondage IFOP/JDD révèle d’ailleurs que la candidate du Front nationale obtiendrait les intentions de vote de 36% des ouvriers. Ce sondage confirme la percée du FN chez l’électorat populaire, alors que Dominique Strauss-Kahn ne recueillerait que 17% et Nicolas Sarkozy 15%.

C’est une bonne nouvelle pour le FN car Marine Le Pen parvient à rétablir le leadership qu’avait obtenu son père sur les classes populaires de 1995 à 2002, avant qu’une partie de l’électorat ouvrier ne se tourne vers la candidature Sarkozy. A contrario, ces chiffres confirment que la social-démocratie française est incapable de se rendre audible auprès des couches populaires, tandis que le virage stratégique opéré par le président Sarkozy avec le discours de Grenoble de juillet 2010 a d’abord profité au FN. Sans parler d’une fragmentation des candidatures à droite puisque Dominique de Villepin, Jean-Louis Borloo, Christine Boutin ou Nicolas Dupont-Aignan sont dans la course.

Le FN new-look regagne donc du terrain incarné par une Marine Le Pen qui a su apaiser l’image du parti d’extrême droite à mesure que son influence grandit. La chef du FN est d’ailleurs rentrée dans le classement annuel du Time des personnes les plus influentes du monde. Avec Nicolas Sarkozy, Jean-Claude Trichet, patron de la Banque centrale européenne et Esther Duflo, professeur au Massachusetts Institute of Technology, elle fait partie des quatre Français présents dans le classement.

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