Vous avez peur de vous engager ou vous êtes tombé sur une personne dans ce cas-là ? D’où vient cette réaction incontrôlable qui pousse à fuir la relation, quand d’autres la recherchent à tout prix ? L’indépendant affectif vous regarde de haut, réfugié au sommet de sa tour dont il refuse de sortir pour se protéger. Est-ce une prison ou une bonne réaction ?
Vous avez peur de vous engager et vous en connaissez les raisons
Il se peut qu’après un ou plusieurs échecs amoureux, la peur de souffrir à nouveau (ça fait de plus en plus mal, vous l’avez remarqué !) vous oblige à ne plus vouloir entrer en relation. C’est un réflexe de protection intelligent et sage : pourquoi retourner vous faire écorcher vif ? Le chien de mes amis croisa malencontreusement un porc-épic et, se jetant sur l’intrus, sentit une douleur intense quand les piquants lui perforèrent la gueule. Enragé par la souffrance, il récidiva à plusieurs reprises, tant et si bien qu’il en creva : il fallut l’abattre, car impossible de l’approcher, couvert de tous les piques qu’il s’était lui-même plantés en attaquant un adversaire qui se contentait de se mettre en boule. Avoir mal envoie un message au cerveau afin que l’expérience vous enseigne à ne pas y retourner (le chien, lui, ne l’avait pas compris). J’ai moi-même mis les doigts dans une prise électrique (220 V) étant petite, je n’ai jamais recommencé ! Vous refusez donc de vous engager à nouveau : vous butinez, considérant uniquement l’aspect sexuel et privilégiant les aventures d’un soir ou encore aurez-vous mis un point final à toute relation intime allant jusqu’à faire une croix sur le sexe. Vous êtes donc devenu un indépendant affectif conscient des raisons pour lesquels vous ne voulez plus vous attacher : la peur de souffrir.
Vous avez peur de vous engager et vous ne savez pas pourquoi
À la moindre tentative de relation, malgré votre bonne volonté, alors que vous n’avez jamais essuyé d’échec amoureux auparavant, vous reculez parce que l’anxiété vous serre dans son étau, dès que quelqu’un vous approche. Ou encore vous n’avez jamais eu d’intérêt pour personne, incapable du moindre sentiment. Ce fut mon cas, dans la première partie de ma vie affective : je butinais, rarement deux fois au même endroit, sauf quand il s’agissait d’amis dépourvus d’intention de couple, agissant comme moi pour le plaisir de passer un bon moment. Je me souviens que lorsqu’un homme souhaitait me revoir, j’avais l’impression d’étouffer et au lieu de décliner, j’inventais des histoires à dormir debout pour m’en débarrasser ! En fait, je n’avais encore jamais croisé qui que ce soit au même niveau de névrose que moi, Trou noir affectif* que j’étais, jusqu’au père de ma fille. Et là, je me suis névrotiquement attachée à celui dont j’avais décidé de faire le bonheur. On ne peut pas faire le bonheur de quelqu’un : vouloir sauver une personne en détresse, c’est couler avec elle. C’est ce qu’il s’est passé pour moi et deux fois ! Donc, soit vous êtes un magnifique Trou noir affectif du dernier degré et vous ne voulez pas vous attacher ou encore vous n’avez pas encore trouvé la personne au même niveau de névrose que vous. Dans un cas comme dans l’autre, le bonheur ne sera jamais sur votre route. Indépendant affectif totalement inconscient des raisons pour lesquels vous ne vous attachez à personne, vous ne souffrez pas puisque vous n’entrez pas en relation. Mais vous faites souffrir les autres, si vous les laissez croire qu’un couple est à la clef, alors que vous ne voulez que du sexe. Et même si vous l’annoncez, on ne vous croit pas, car le Desperado* essaiera de vous sauver. En fait, vous voilà coupé de vos émotions et, ne ressentant rien, vous êtes dans l’incapacité de vous attacher, pas même capable de vous mettre à la place de quelqu’un d’autre pour imaginer ce que vous lui faites endurer.
Donc, devenir un indépendant affectif est une bonne idée, car il vaut mieux mettre les relations de côté, le temps de vous reconstruire. Le plus souffrant, c’est quand vous avez BESOIN d’entrer en relation et qu’en même temps, vous êtes terrifié par la peur de souffrir. Au moins, celui qui s’est coupé de ses émotions ne sera jamais en couple, mais il ne souffre pas puisqu’il s’est déconnecté, Trou noir affectif qu’il est. Alors qu’il serait si simple de travailler votre confiance et votre estime afin d’être capable de vous aimer suffisamment pour vous respecter afin d’éviter de vous jeter dans la gueule d’un loup, mais plutôt dans les bras d’une personne bienveillante comme vous !
*Cf. « Le syndrome de Tarzan » (Béliveau éditeur) par Pascale Piquet