« La qualité d’un système fiscal se mesure à l’ampleur du secteur informel » disait Gagus
Au Sénégal, le système fiscal, ainsi part des préceptes économiques et juridiques les plus fondamentaux pour construire son discours. Ainsi, son fonctionnement se veut articulé autour d’une cohérence socioéconomique adéquate à un développement durable.
Donc autant comparé au taux moyen d’imposition de plusieurs pays dans le monde, le Sénégal semble à priori avoir un système fiscal souple, autant dans la réalité intrinsèque, celui-ci se révèle être défaillant. La meilleure preuve en est la puissance du secteur informel, pilier majeur du PIB, mobilisant l’ensemble des valeurs ajoutées produites sur le seul critère de la territorialité.
En effet, le secteur informel, véritable nébuleuse qui est le poumon de l’économie du Sénégal, est typique des pays sous-développés chez qui pour la plupart, elle en est le pilier central.
Le succès acquis par ce phénomène mobilisant des ressources humaines et des facultés créatives incommensurables provient des dysfonctionnements et de la lourdeur du système fiscal. Cela s’explique principalement par la dépendance extrême de l’État vis-à-vis de cet outil rentable.
L’ État sénégalais base une grande partie de ses fonds internes sur les impôts qui pourraient si on devait l’assimiler à une entreprise, en être l’activité principale. L’ État sénégalais vit ainsi en véritable vampire sur le dos des contribuables et ne dispose pas de suffisamment d’entreprises nationales pour produire sa propre valeur ajoutée et la fructifier. Ce manque à gagner est compensé sur l’impôt prélevé au paroxysme sur les contribuables : tous les moyens même les plus farfelus à la limite sont employés pour tirer des impôts des agents économiques !
On assiste ainsi de manière toute logique à une surimposition relative du sujet le contraignant à une consommation élastique plus rigide où le pouvoir d’achat n’est en aucune manière proportionnelle aux coûts des biens et services à tendance inflationniste. Devant cette donne à la limite du possible pour le sénégalais moyen et donc à plus forte raison le pauvre, la transhumance vers l’informel s’impose comme une option salutaire.
Normal de voir que seuls ne paient l’impôt que ceux qui ne peuvent y échapper ! L’impôt est con textuellement fort par rapport à un pouvoir de l’agent économique relativement faible face à des prix des nécessaires (alimentation, énergie, etc…) sujets à une inflation continue.
Une porte dès lors intervient ……car si on surimpose une petite partie formelle de la société, rallier les ressources informelles permettrait de déjà adoucir le poids fiscal de manière considérable. Plusieurs approches sont possibles : les négociations directes ou indirectes. Par indirect, cela sous entend un partenariat inédit politique-religieux par exemple, étant donné l’aura charismatique des guides spirituels auprès du grand personnel informel (modou modou, baol baol, etc..). En effet, l’appui du pouvoir temporel permettrait de manière très efficace de réintégrer une bonne partie de la force informelle au secteur formel. En contrepartie, au delà de l’impôt allégé, l’État pourrait proposer à ces transhumants une sécurité des activités dans le cadre légal du terme, une reconnaissance officielle et une promotion à grande échelle, avec notamment le marché de la mondialisation où ces marchés potentiels informels pourraient s’uniformiser aux autres, dans le cadre actuel de la globalisation des ressources humaines et matérielles et une plus grande latitude d’initiative, conformément au libéralisme social. Cela permettrait avec ces ressources néo-formelles identifiés de magnétiser d’avantage l’investissement étranger, tout en réduisant implicitement le chômage, « la clandestinité nationale » et en développant un savoir-faire assez diversifié chez les travailleurs sénégalais recrutés par ces multinationales.
Parallèlement, l’impôt baissant, le pouvoir de l’agent économique augmente ainsi permettant aux sénégalais d’avoir une plus grande latitude de consommation voire d’investir(car investir suppose au moins être en mesure de soutenir les charges primaires (alimentation, énergie, habitat, etc…), reconstituant un cadre sur fond d’équilibre de l’offre et de la demande.
L’impôt, tel qu’employé au Sénégal, est un outil qui en soi, freine l’initiative personnelle et est un paramètre relativement ambigu dans un contexte libéral. Il n’encourage nullement à l’investissement. Le pouvoir d’achat du sénégalais étant relativement faible.
L’Etat quant à lui n’aurait qu’à fonctionner sur une double base de rationalité de son train de vie proportionnellement à la dimension du pays et de l’organisation humaine (l’homme compétent, patriotique et éthique qu’il faut à la place adéquate). La qualité d’un tel système fiscal doit être conclue en apothéose par une organisation judicieuse des dépenses publiques dans des domaines tels que la Santé, l’Education… pour de réalisations tangibles qui montreront au peuple la qualité morale et compétitive du système Etat. Ce dernier, doit s’affanchir de sa dépendance vis-à-vis de l’exclusif apport des impôts et avoir sa propre base de données de sociétés permettant ainsi de générer des valeurs ajoutées propres lui conférant une autonomie à long terme. Ainsi il n’est point besoin de faire de la politique outrancière car un bon bilan économique étant en soi, une arme politique de choix.
Ainsi, en gros, il suffit d’un rien pour transformer l’enfer fiscal en un outil redoutable de développement de dernière génération car l’impôt s’il demeure, mal utilisé; un obstacle au développement, surtout dans un pays sujet à une explosion des prix depuis quelques décennies, peut être une ressource non négligeable qui de fil en aiguille peut alerter tous les compteurs économiques et placer le pays sur les rails du développement durable