LE TRIANGLE AMOUREUX : COMMENT ARRÊTER DE TOURNER EN ROND ? 2/2

La semaine dernière, je vous expliquais ce que vit celui ou celle qui ne réussit pas à choisir entre deux personnes. Aujourd’hui, nous allons étudier la position de ceux qui attendent d’être choisis. Vous êtes donc en relation avec une personne qui en fréquente une autre et qui ne réussit pas à se décider.

La pire situation, pour un être humain, c’est l’attente. Rien de plus terrible, quand vous êtes en déséquilibre affectif puisque vous vous comportez comme un enfant et que les enfants détestent patienter. De plus, attendre une décision sur laquelle vous n’avez aucun pouvoir est encore plus souffrant. Quand je dis que vous n’avez aucun pouvoir, bien sûr, vous pourrez toujours chercher à ramener celui ou celle qui vous échappe en allant sur des sites qui expliquent comment séduire ou en faisant appel à des coachs qui sont sensés vous donner tous les secrets pour faire revenir l’infidèle. J’ai même vu une cliente qui avait versé 10 000 $ à un sorcier africain vivant à Montréal, pour faire revenir celui qui hésitait afin de l’ensorceler et le faire sien à jamais. Le fameux marabout s’est volatilisé et il a fallu que je la « désensorcelle » afin qu’elle comprenne que la seule qui pouvait sortir du triangle, c’était bien elle.  D’ailleurs, je souris quand vous me dites que l’autre vous a jeté un sort, car vous n’êtes plus capable de fonctionner sans lui/elle. Il/elle n’y est pour rien, car, en fait, le traitre est en vous : c’est votre enfant intérieur, perdu au milieu d’un océan déchaîné, accroché à un bout de radeau, qui s’agrippe au premier névrosé de même calibre qui passe. Votre mauvais sort est surtout dû à la dépendance affective et émotive qui vous tient prisonnier de ce que vous croyez être votre bouteille d’oxygène, même si elle est en train de vous asphyxier lentement.

L’attente est terrible d’autant que vous savez que vous n’avez qu’une moitié de l’objet de vos désirs et que l’autre moitié en cajole une autre. D’un coup, si je compte bien, vous n’avez que la moitié de votre moitié et vous acceptez que ce tiers ait des relations sexuelles avec l’autre, même si ça vous déchire en dedans. Mais, si c’est le prix à payer pour que ce quart qui vous reste réalise que c’est vous qu’il aime, vous endurez la situation sans lui faire de scènes, presque consentant. Vous risquez bien de le voir faire des allers et retours incessants, incapable de choisir ou « bouffant sexuellement » aux deux râteliers comme vous goûtez deux mets pour savoir lequel vous aimez. Il se peut également qu’il vive avec l’un des candidats et fréquente l’autre et peut avoir la décence ou pas de n’avoir des relations sexuelles qu’avec l’un ou l’autre, mais pas les deux. Il pourra aussi décider de partir vivre seul pour réfléchir. Bonne décision ! Vous mettrez peut-être tout en œuvre pour le séduire, le convaincre, le menacer, le culpabiliser, les coups les plus bas seront envisagés, voire tentés et votre haine du rival ne fera qu’augmenter : il essaie de vous arracher VOTRE jouet. Vous serez même capable de « copiner » avec l’ennemi, essayant de faire « ami/ami » avec votre rival ou le menaçant par téléphone ou en personne. J’en ai vu décider d’un commun accord de quitter le bateau, comprenant que le bourreau jouait volontairement sur les deux tableaux, celui-ci se retrouvant le bec dans l’eau ! Cependant, vous risquez de tomber alors dans une sorte de bras de fer et votre objectif n’est pas de faire revenir votre conjoint parce que vous l’aimez, mais bien de battre la concurrence à plate couture. Le besoin de reconnaissance est impérieux et pas question de céder la place : le rejet et l’abandon planent au-dessus de votre tête… Si le sexe n’était plus votre « truc », délaissant votre partenaire (raison pour laquelle l’autre a sauté la clôture), vous vous transformez en bombe sexuelle, vous vous présentez sous votre meilleur aspect,  vous faites tout ce dont il a toujours rêvé (même ce que vous n’aimez pas) dans l’objectif de lui prouver que vous êtes le meilleur choix. Un de mes clients s’est retrouvé entre deux femmes déchaînées sexuellement ! J’ai vu des hommes devenir de parfaites maîtresses de maison, car, jusqu’à ce que madame entre un troisième larron dans le décor, ils ne faisaient rien à la maison. Et plus vous vous déchaînez, plus le rival se déchaîne aussi et les enchères ne cessent de monter. Et vous souffrez… Vous serez capable d’attendre parfois plusieurs années, aussi incapable de décrocher que votre adversaire et que votre tiers qui ne peut pas décider. Tant que les deux lui laisseront la porte ouverte, il ira de l’une à l’autre, indécis, terrifié de choisir l’une et de perdre l’autre, voire les deux. Abondance de bien ne nuit pas, deux, c’est mieux que rien !

Pourtant, il n’est pas le seul à pouvoir faire un choix : vous le pouvez aussi. Personnellement, j’ai fait la pire vacherie qu’une femme puisse faire à la maîtresse de son mari : je le lui ai laissé. Elle était folle de jalousie sachant que ce n’est pas lui qui avait pris la décision (il ne l’avait donc pas choisie), c’était moi. Elle savait qu’il était avec elle par défaut et non par choix. Au lieu d’attendre que tombe le couperet, vous pouvez retirer votre tête de la guillotine et descendre de l’échafaud avec dignité. Coupant l’herbe sous les pieds de celui qui n’arrivait pas à décider, vous quittez le triangle qui n’a fait que révéler votre déséquilibre. La preuve est faite : quand quelqu’un ne vous choisit pas, hésitant entre deux candidats, c’est qu’il n’aime pas tout de vous. Quand on aime quelqu’un ou que l’on est aimé, c’est dans son intégralité. Voilà les bases du véritable amour : tout apprécier de la personne pour être comblé. Si vous ne combliez pas votre partenaire qui est allé chercher ce qui lui manquait ailleurs, c’est que l’amour n’est pas un rendez-vous et que vous pouvez, en cassant le cercle, faire un pied de nez à la névrose. Développez votre confiance et votre estime et vous rencontrerez un homme ou une femme qui vous aimera et pour qui vous serez l’Unique.

Voici les questions que mon grand-père m’avait posées quand je lui appris que mon mari avait une maîtresse, incapable de choisir entre elle et moi :

1) Te vois-tu recommencer à avoir des relations sexuelles avec lui ?

La réponse fut « non »

2) Auras-tu à nouveau confiance en lui ?

La réponse fut également « non »

3) Te vois-tu finir tes jours avec lui ?

La réponse fut encore « non »

Et vous, quelles sont vos réponses ?

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