Souvent cataloguée « capitale du sexe » de l’Asie, la Thaïlande, selon les statistiques publiées par la Commission internationale des droits de l’homme, n’occupe en fait que le 4e rang (derrière Taïwan, les Philippines et l’Inde), quant au nombre de prostitué(e)s par habitant. Selon une étude de l’East-West Center, « comme dans presque toute l’Asie du Sud et du Sud-Est les Thaïlandais jouissent d’une plus grande liberté sexuelle que les femmes, dont on attend qu’elles se présentent à leur mariage vierges ». Cet organisme en conclut que cette attitude crée un déséquilibre sexuel : les hommes cherchent des relations passagères, mais peu de femmes sont disponibles. D’où l’industrie du sexe, qui vise à répondre à cette demande en créant un vivier de clients et de prostitué(e)s ». Selon les sociologues, 75% des Thaïlandais célibataires font appel aux services d’une prostituée deux fois par mois en moyenne. A Bangkok, ce comportement se modifie dans la mesure où les relations extra-conjugales sont de plus en plus fréquentes. D’où une baisse de la clientèle thaïlandaise auprès des prostitué(e)s nettement plus marquée que dans le reste du pays.
Aujourd’hui, le taux le plus élevé de prostitué(e)s par habitant se situe dans le Nord. Elles sont moins nombreuses dans le Sud, sauf dans les régions à dominante chinoise, comme Phuket, Hat Yai, Ko Samui et Yala, et à la frontière avec la Malaisie où la clientèle est presque exclusivement malaise.
A peine 2,5% de la totalité des prostitué(e)s thaï travaillent dans des bars et 1,3% dans des salons de massage. Les 96,2% restants oeuvrent dans les « cafés », salons de coiffure et maisons de passe, que fréquente rarement la clientèle étrangère. En fait, cette industrie du sexe est pour ainsi dire invisible pour le faràng. Un coffee-house/maison close de catégorie moyenne offrira des filles classées par ordre de prix en fonction de leur beauté ou de leur adresse. Les prix sont représentés par des badges colorés que les femmes portent sur leur robe. Les estaminets des sombres ruelles subviennent aux besoins de la clientèle impécunieuse pour 50 B la passe. A l’autre extrémité de l’échelle, les hommes d’affaires et de gouvernement se divertissent dans des salons de massage et des maisons closes privés, où les tarifs sont de l’ordre de 2 000 B à 6 000 B.