Le développement des pays émergents conditionné par les futurs investissements

Pendant que le cabinet d’audit PricewaterhouseCooper (PWC) estime que les pays émergents deviennent le centre de gravité de la croissance mondiale, le directeur du groupe CM-CIC, Christophe Mazurier pointe les niveaux d’investissement très inégaux au sein des PED. Une alerte d’autant plus préoccupante que selon le groupe Llewellyn Consulting, les pays en développement devront accroître leurs dépenses dans les infrastructures au cours des prochaines années afin de maintenir un rythme de développement soutenu.

D’après les prévisions des experts de PWC, «le centre de gravité de l’économie mondiale devrait continuer de se déplacer vers les pays émergents». Selon leurs projections toujours, la Chine, l’Inde et les Etats-Unis seront les trois premières économies en 2050. En ce qui concerne la Chine, sa croissance devrait cependant ralentir à partir de 2020 car « son fort taux d’investissement se heurtera à des rendements décroissant ».

En effet, le niveau d’investissement est souvent déterminant pour anticiper la croissance à venir. Ainsi, les bonnes performances de la Chine s’expliqueraient pour l’Institut Mc Kinsey par le fait qu’elle a consacré entre 6 et 8% de son PIB aux dépenses d’avenir sur la période 1992/2011. C’est notamment la raison pour laquelle le directeur du groupe CM-CIC, Christophe Mazurier souligne l’importance de ne pas envisager les pays émergents comme un bloc « homogène ».

En s’appuyant sur le dernier rapport de Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED), il montre que l’Afrique et l’Asie sont des continents traversés par d’importantes inégalités. En effet, si « les pays en voie de développement sont restés, en 2014, des pôles essentiels en matière d’investissement » le banquier affirme aussi que « les dynamiques en cours sont en train d’handicaper lourdement une partie de l’Afrique [du Nord] et du Moyen-Orient ».

Comme l’explique Claude Dauphin, cofondateur de l’entreprise Llewellyn Consulting « c’est [effectivement] en Afrique que les besoins sont les plus forts ». Toutefois, le businessman prévient aussi : « pour poursuivre leur développement, [tous] ces pays, qui concentreront l’essentiel de l’urbanisation à grande vitesse de la planète, vont devoir doubler leurs dépenses dans les infrastructures »…