Hier soir nous avons passé une soirée bien éprouvante pour les nerfs devant l’écran de Nessma TV qui pensait bien faire en invitant le ministre des affaires Etrangères à un débat télévisé.
Le calvaire que nous a infligé Mr Ounaies, par sa langue de bois et son verbiage soporifique était inimaginable en ce temps où un vent de révolte et de liberté d’expression souffle sur notre pays.
Ounaies a réussi la performance de parler pendant deux heures tout en ne répondant à aucune question précise, il a noyé le poisson et nous a noyés dans un discours étrange venu d’ailleurs. Quelle prouesse !
C’était de bonne guerre pour quelqu’un qui ne voulait reconnaître aucune de ses maladresses ( pour ne pas dire erreurs ). Ce qui l’est moins c’est le comportement et l’absence de réaction du meneur du débat et de ses invités journalistes. Eux qui étaient hier si irrévérencieux et si prompts à interrompre tout intervenant qui tentait d’user de la langue de bois sont devenus subitement passifs et résignés. Aucun n’a osé l’interrompre ni exprimer, comme le souhaitaient les pauvres téléspectateurs, leur refus de céder l’antenne à quelqu’un qui se payait manifestement la tête du peuple.
Etaient-ils impressionnés par le rang du ministre ? L’attitude agressive et menaçante de ce dernier a-t-elle anesthésié toute velléité de résistance ou de refus chez nos journalistes ? Je le pense d’autant plus que personne n’a réagi comme il convenait devant le doigt menaçant que le ministre leur tendait à tout bout de champ.
La faute n’incombe pas à Ounaies, dont on a laissé entendre qu’il était un homme de dialogue, de liberté d’expression et même de résistance. Le langage qu’il a utilisé est celui qu’il a appris dans sa ( lointaine ) jeunesse et dont la génération à laquelle j’appartiens a été abreuvée pendant les longues décennies d’obscurantisme. C’est celui du donneur de leçons, de celui qui sait tout, à des années lumière de la mentalité de nos jeunes d’aujourd’hui.
Quelqu’un aurait dû avoir le courage de le lui dire en direct, beaucoup des présents sur le plateau auraient mieux fait d’avoir la dignité de se retirer en signe de protestation. Ils se sont contentés de l’écouter patiemment en se tenant la tête de douleur, bien que rien ne les y obligeait, en dehors du meneur de débat.
Il devraient présenter rapidement des excuses publiques à leurs téléspectateurs pour leur apathie et leur manque de professionnalisme.
C’est en ces moments que l’absence de quelqu’un comme Soufiene Ben Farhat se fait douloureusement sentir !
Une dernière proposition que j’avance à tout hasard: l’Association des médecins anesthésistes de Tunisie devrait décerner un doctorat honoris causa en anesthésie à Ounaies. Qu’en pensez-vous ?