La société d’aujourd’hui a aussi son scénario de vie…

La société d’aujourd’hui a aussi son scénario de vie…

Je ne suis pas économiste, ni politicien, ni sociologue et pourtant je m’interroge comme beaucoup sur les événements qui secouent le monde en ce moment (crise économique, révoltes politiques et sociales, guerres sous-jacentes, crise identitaire des nations et individuelle).
En analyse transactionnelle, un scénario de vie est: un plan de vie INCONSCIENT élaboré dans l’enfance et renforcé par les parents, justifié par des événements ultérieurs et aboutissant à une issue prévue.
Il peut être Gagnant c’est à dire que le bénéfice final est heureux et gratifiant et implique le succès par rapport à un but explicite.
Il peut être Non Gagnant, le bénéfice final ne comporte ni gains, ni pertes importantes.
Il peut être Perdant, le bénéfice final est douloureux ou destructeur, et implique un échec par rapport à un but explicite.
Alors, quel est le scénario social inconscient de notre société Française et Européenne puisque je vis en France et quel est celui de votre pays? Le rôle du parent étant celui de l’autorité politique démocratiquement élue.
Tout individu en conscience, aspire à une appartenance pour trouver sa place au sein de la société dans laquelle il vit, où il se reconnaît et où il reconnaît les autres. Et cela passe par une situation professionnelle qui lui permet de mettre en pratique, en valeur ses qualités, de se rendre utile, d’être reconnu, être gratifié pour son travail et ainsi vivre décemment (manger, se loger, s’habiller, avoir des loisirs) et profiter de la vie sereinement. De part son travail, il est rémunéré et il consomme et fait vivre ainsi à son tour d’autres personnes, c’est un échange social. Je reçois de l’argent et le partage contre d’autres services ou des biens.
Je suis OK et les autres sont OK.
Alors, que s’est-il passé dans l’inconscient social pour en arriver à la situation d’aujourd’hui?
Le désir narcissique de toute puissance et de pouvoir a incité quelques individus à s’enrichir encore et toujours plus, cela ne me choque pas dans la mesure où chaque individu est en droit de progresser, d’évoluer.
Par contre, ce qui me choque c’est que ce désir étant si ancré, si fort, qu’il a atteint un paroxysme que j’estime dangereux pour tous, cette course effrénée à la richesse et au toujours plus, est devenue un moyen de survie, et une croyance dans l’inconscient.
Alors pour engranger encore plus de bénéfices, certains ont décidé de cacher leur argent dans les paradis fiscaux pour échapper à la contribution sociale et de ce fait, ne consomme pas et ne peuvent pas en faire bénéficier les autres. Ces personnes sont OK avec elles, mais Non OK avec les autres.
D’autres ont partagé cet argent avec des personnes comme lui (actionnaires) dont le but est de gagner encore et encore et toujours plus, au risque que s’il n’y arrive pas, il perdra sa place de chef dominant.
Pour gagner encore plus, il licencie pour réduire les coûts de fabrication et de production: Il est OK avec lui mais n’est plus OK avec les autres puisqu’il s’en sépare, il rompt le lien social.
Ceux qui n’ont plus de travail consomment moins et de ce fait, le chef dominant gagne moins, alors pour gagner plus, il délocalise, restructure dans un pays où il paiera moins les autres, moins de taxes et d’impôts:
Il est toujours OK avec lui mais Non OK avec les autres.
Ceux qui travaillaient avant avec lui consomment moins ou plus du tout car ils n’ont plus de travail.
Ceux qui sont mis de côté se retrouvent dans une position: Je ne suis pas OK et les autres ne sont pas OK.
Celui qui perd le lien social ne se reconnaît plus dans la société dans laquelle il vit car il n’a plus sa place, étant rejeté.
Moins de travail = moins de consommation = moins de rentrée fiscale= plus de dettes car le chef dominant comme l’état, dans son désir de toute puissance n’a pas voulu réduire son train de vie, non qu’il consomme davantage, puisque son argent travaille, se fructifie en banque et en valeurs boursières.
Le chef dominant ne partage pas.  Je suis OK, les autres ne sont pas OK.
L’état afin de faire des économies fait comme le chef dominant, il se sépare des autres:
Privatisation des services publics et suppression de postes dans la fonction publique:
Le gouvernement Fillon va ainsi supprimé près de 150 000 postes sur la période 2007-2012. Le syndicat Force ouvrière évalue à 500 000 le nombre d’emplois publics détruits entre 2007 et 2013. L’estimation des personnes qui n’ont pas d’emploi fixe (chômeurs indemnisés, allocataires du RSA, personnes à temps partiel) est estimé à: 7,55 Millions de personnes. En 2009, 13,5% de la population étaient considérés comme pauvres, c’est-à-dire vivant avec moins de 954 euros par mois (le seuil de pauvreté) soit 8,2 millions de personnes vivent en dessous de ce seuil en 2009, dont la moitié vivent avec moins de 773 euros par mois.
Il y a, en toute logique moins de consommation, moins de rentrée et il faut absolument trouver de l’argent pour réduire la dette crée par qui? Par ceux qui n’ont pas voulu partager mais tout garder pour eux…
A fin juin 2011, la dette publique représentait 86,2% de la richesse produite par la France en un an (PIB).
De 2007 à 2011: la dette est passée de 64,2% du PIB à…86,2%. Malgré les suppressions dans la fonction publique. Dans un même temps, le train de vie de nos dirigeants et du fonctionnement de l’état en général ne baisse pas et des sommes pharaoniques sont toujours dépensées en déplacements, budget communication, réception, coaching etc.
De l’argent, il y en a et beaucoup…Jamais, il n’y a eu autant de milliardaires, de millionnaires et d’entreprises ayant fait autant de bénéfices sauf que cette richesse, cette abondance n’est pas partagée.
Selon le classement du Crédit Suisse Research Institute, la fortune des ménages dans le monde a augmenté de 23% pour atteindre 75 billions de dollars en 2011. Les 29,7% des foyers les plus riches – soit moins de 1% de la population – détiennent près de 39% de la richesse mondiale. La France compte plus de millionnaires que n’importe quel autre pays européen, selon l’étude annuelle de la banque helvétique Credit Suisse sur l’état de la richesse dans le monde. La France compte 2,6 millions de millionnaires en dollars, contre 1,6 million de millionnaires au Royaume-Uni ou seulement 622 000 en Suisse.
Mais voilà, 350 millions d’euros sont distribués par l’état aux 5000 contribuables les plus riches. Le paquet fiscal (réductions et niches) consenti aux plus riches est, selon les calculs, autour de 9 milliards la première année, puis entre 13 et 15 milliards les années suivantes.
Si on prend en compte toutes les mesures mises en oeuvre depuis neuf ans pour alléger la fiscalité des plus riches, le montant perdu chaque année par les finances publiques s’élève à 30,2 milliards d’euros. Source : http://www.alternatives-economiques.fr
Mais, contre toute logique, le gouvernement préfère prendre l’argent où il n’est pas pour réduire sa dette et continue à frapper durement les ménages les plus modestes et la classe moyenne, grande consommatrice et créatrice de richesse. Dans un même temps, nos parlementaires qui sont censés nous représenter puisque élus par les citoyens, et de toutes tendances politiques confondues, ne veulent pas réduire de 10% seulement leurs indemnités net d’impôt (21 députés sur 577 seulement sont d’accords) mais demande aux autres de faire encore plus d’efforts et de sacrifices.
Ainsi, on se retrouve schématiquement avec une petite minorité de dominants narcissiques (financière et politique) rejetant et appauvrissant encore plus une grande majorité de personnes.
On appelle ce système L’OLIGARCHIE: du grec oligos (peu nombreux) et arkhê (commandement) – c’est une forme de gouvernement dirigé par un petit groupe de personnes qui forment une classe dominante.
Ce système est instable et ne peut perdurer dans le temps, il montre ses limites aujourd’hui avec la crise financière mondiale due au manque de croissance parce que pas de partage de richesse. Il accroit la crise sociale en Europe, aux Etats-Unis et ailleurs à cause du nombre croissant de laissés pour compte, et crée une crise politique due aux révoltes sociales ou exigences financières des oligarchiques.
La DEMOCRATIE est le régime politique dans lequel le peuple est souverain et décide pour lui-même, pour cela il a élu des représentants. Sommes-nous encore en démocratie dans la mesure où ce sont des financiers qui gouvernent? qui décident qui doit rester ou partir à la tête des états: Portugal, Irlande, Royaume-Uni, Hongrie, Danemark, Slovaquie, Slovénie, Grèce, Italie, et l’Espagnol José Luis Rodriguez Zapatero quittera prochainement le pouvoir après avoir été contraint d’avancer la date des élections législatives, qui se tiendront sans lui le 20 novembre. Dans les autres pays de la zone euro, comme la France ou les Pays-Bas, les gouvernements sont confrontés à une défiance de l’opinion qui annonce des lendemains électoraux difficiles.
Les pays ne sont plus souverains, les gouvernants ne gouvernent plus, ils obéissent à une minorité et caste financière.
Que pensez-vous qu’il puisse arriver dans un système où l’on rejette tout le monde? où l’on ne partage rien? où l’on appauvrit autrui? et où l’on dé-sociabilise le plus grand nombre? Où l’on est dans ce sentiment de toute puissance, tout cela au but unique de son propre intérêt, de sa propre personne? Où est le bénéfice final dans ce processus social?
Le bénéfice est négatif ! A force de rejeter le plus grand nombre, on finit non seulement par se retrouver tout seul, isolé mais aussi on risque fort un jour d’être contesté, destitué par le plus grand nombre et perdre ainsi tout ce à quoi on a aspiré, en voulant écraser autrui.
Souvenez-vous de la fable de Jean de la Fontaine: «  La Grenouille qui veut se faire aussi grosse que le Boeuf.« 
Souvenez-vous des régimes monarchiques, des rois et de leur cour et privilèges au détriment d’un peuple qui meurt de faim.
Souvenez-vous de la crise de 1929, qui va avorter de régimes fachistes et totalitaires et déclancher  une seconde guerre mondiale.
Nous avons la société et le système que nous avons nous-mêmes crée, nous avons les dirigeants que nous avons nous-mêmes élu, nous avons la vie que nous avons nous-mêmes désiré.
Il est de notre propre responsabilité de prendre conscience individuellement si nous nous reconnaissons au sein de cette société, si nous avons notre place au sein de ce système, et à défaut de vouloir changer le monde, de commencer par changer soi-même et nos pensées sur le scénario social et de vie que nous désirons.
Chaleureusement

Christophe GEORGIN

http://www.libreavecsoi.com