LA DÉPENDANCE AFFECTIVE : LE MAL DU SIÈCLE !
La dépendance affective, c’est le vide plus ou moins grand que vous ressentez à l’intérieur de vous et qui prend ses racines dans l’enfance, générant un manque de confiance et d’estime. Beaucoup croient qu’un dépendant affectif est une personne qui reste accrochée à une autre personne qui ne lui convient pas, pire lui nuit. C’est seulement une des nombreuses conséquences de ce mal du siècle. La dépendance affective est un cancer qui ronge le cœur et l’âme et qui peut tuer. Soit vous tuez l’autre, soit vous vous supprimez parce que vous n’endurez pas un abandon, un rejet de plus : la douleur vous fait perdre la tête et votre réaction est celle de l’enfant qui souffre depuis toujours et qui vient de dépasser son seuil de tolérance à la souffrance.
Quand mes lecteurs finissent mon livre « Le syndrome de Tarzan » (Béliveau éditeur), non seulement ils se sont reconnus dans certaines parties de ma vie, mais ils ont tous la même réaction : « Il y en a partout des dépendants affectifs ! ». Eh oui, puisque 98 % de la population, sur une échelle de 1 à + de 10, souffre d’un grand besoin de reconnaissance. Faut-il vous rappeler, vous mes fidèles lecteurs, ou expliquer aux nouveaux que du stade de bébé à celui de jeune adulte, l’être humain a besoin de la part de ses parents de reconnaissance (tu existes, tu es notre enfant), d’affection (nous t’aimons parce que tu es aimable et estimable) et de protection (nous te protégeons et veillons à tous tes besoins) pour développer sa confiance et son estime. Les parents ne sont responsables que dans 90 % des cas de ce grand vide : une succession d’événements malheureux peut également vous faire croire que vous n’êtes rien, pire moins que rien !
Arrêtez donc de dire que nous sommes tous dépendants affectifs ! L’être humain est certes un animal de meute et il vit en société. Le bébé a besoin de ses parents pour survivre, le temps qu’il prenne les commandes de son avion et vole de ses propres ailes. Mais encore une fois, il n’est pas obligé de fréquenter n’importe qui sous prétexte qu’il vit en inter-relation avec les autres : vous pouvez choisir avec qui vous formerez votre propre meute ! Car vos parents sont sensés vous enseigner à être un jour un chef de meute : un père ou une mère. Vous avez la liberté de continuer à cotoyer vos parents, s’ils sont soutenants, ou non, idem pour vos frères et soeurs. Vous choississez vos amis et, particulièrement, la personne avec laquelle vous formerez un couple et aurez des enfants. C’est un recrutement ! Sélectionnez la personne qui sera sur la même longueur d’onde que vous et avec laquelle vous pourrez communiquer aisément, en ayant les mêmes valeurs et les mêmes croyances, sans parler des mêmes perspectives d’avenir. Ceux qui me font sourir sont les célibataires qui ne réussissent pas à entrer en relation et qui disent « moi, je ne suis pas dépendant affectif ». Non, ils sont devenus des indépendants affectifs ! Soit parce qu’ils sont incapables d’attirer la bonne personne, soit parce qu’ils ne veulent plus risquer de souffrir. Et ce sont tous ces gens qui affirment « avoir réglé leur passé » ! Ëtre bien dans votre peau en tant que célibataire, c’est le pré-requis pour être bien en couple. Une personne libre et heureuse qui s’associe de coeur, de corps et de vie avec une autre personne libre et heureuse.
L’amour n’est pas l’obligation d’être fidèle à quelqu’un : c’est la Liberté de choisir à qui vous serez fidèle !
Revenons à votre vide, de la responsabilité des parents ou non (il faut dire que les parents sont souvent des enfants qui élèvent des enfants !), il va s’agrandir au fur et à mesure des mauvaises expériences et des prédateurs que vous allez rencontrer : les faux-amis, les conjoints et bien d’autres vont se servir de vous, puis vous blesser et finalement vous anéantir. Ce trou béant en dedans, vous risquez d’essayer de le remplir avec de l’alcool, de la drogue, du jeu, de la nourriture, du travail, etc. (voir ma chronique sur les compulsions http://www.machronique.com/les-compulsions-c%e2%80%99est-plus-fort-que-moi/) et une autre personne. Puis vous glisserez tranquillement vers les TOC (tics obsessionnels compulsifs), l’anxiété, la dépression, voire le burnout dans le milieu professionnel. C’est le besoin de reconnaissance qui vous tue à petits feux ! Vous avez couru toute votre enfance après l’oxygène que vos parents auraient dû vous fournir, le temps que vous soyez assez grand pour respirer dans votre propre bouteille pour être autonome. Adulte, vous continuez à courir après vos parents, à travers tous ceux qui vous font croire qu’ils pourraient vous laisser respirer dans leur bouteille et pendant ce temps… ils vident la vôtre ! Parce que j’ai une grande nouvelle pour vous : VOUS ÊTES ADULTE ! Donc capable de vivre seul et de respirer seul. Vous croyez donc que vous allez crever si l’autre vous quitte et la peur d’avoir peur vous plonge dans la peur de la solitude. Vous voilà prêt à tout endurer, tout supporter pour un peu de reconnaissance et presque pas d’affection.
Vous courez après l’autre, qui n’a été qu’une illusion, un mirage dans le désert affectif, et qui continue à vous faire croire que vous aurez votre « susucre » à condition de continuer à faire le beau/la belle. Et même si ça fait un an, cinq ans, dix ans, 20 ou 30 ans que vous ne réussissez pas à attraper cet imbécile de « susucre », vous continuez à espérer, à chaque nouvelle rencontre, qui vous blesse un peu plus à chaque fois. Et plus vous êtes blessé, plus vous saignez, plus vous attirez des prédateurs de plus en plus gros qui profitent de votre manque de confiance et d’estime. C’est bien plus le besoin de reconnaissance qui vous pousse dans les pièges que le besoin d’affection. Parce que si l’autre ne vous reconnaît pas, ne voit pas que vous existez, il ne peut pas vous donner de l’affection ou… vous frapper. Les enfants que les parents ont violentés physiquement ont plus de résilience que les enfants ignorés ou abandonnés. Pourquoi ? Parce que pour te frapper, il faut que je reconnaisse que tu existes. Alors être battu, c’est au moins être reconnu comme un être vivant, plutôt qu’être ignoré. Vous vous prostituez pour un peu de reconnaissance et d’affection, vous vendez votre dignité, votre intégrité, parfois même vos propres enfants. Pour m’être « dispersée » dans pas mal de petits jeunes, beaux mais névrosés ( !), je sais ce que j’allais chercher : ma féminité broyée par un mari adultère. Je vendais mon corps à ces jeunes gars contre le fait de me voir belle dans leurs yeux. Puis les deux conjoints que j’ai eus m’ont dépouillée de pied en cape, même une fois séparés, parce que je courais, non pas après l’affection ni le sexe, mais après la reconnaissance : je voulais entendre ces simples mots « tu es une fille bien, tu es généreuse, merci pour tout ce que tu as fait pour moi ».
Parce que lors de la rupture, alors qu’on vous a traîné dans la boue de la souffrance et de l’humiliation, au lieu de décrocher et d’envoyer l’autre au diable, vous restez accroché à votre bourreau parce qu’il doit reconnaître que vous êtes quelqu’un de bien, « après tout ce que vous avez fait pour lui/elle ! ». Mais il/elle s’en fout ! Le Trou noir affectif est en situation de survie et sa stratégie, c’est de vous pomper le plus de sang et d’énergie possible, jusqu’à vous laisser exsangue sur le sol. Il ne veut pas vous tuer, il veut vivre ! Il a besoin de prendre toutes vos énergies : c’est pour lui une question de vie ou de mort car il croit également qu’il va crever. Et quand il vous a lessivé, il va se pendre à une autre liane qui subira le même sort. D’autant qu’il aura emporté votre confiance et votre estime au passage, vous faisant croire que vous êtes dingue, hystérique et incapable de mener une vie équilibrée. C’est « celui-là qui dit, qui y est ! ». Mais le grand vide à l’intérieur, qui vous terrifie, vous fait croire que si l’autre vous laisse, personne, JAMAIS, ne voudra à nouveau de vous ! C’est ce qu’il s’est évertué à vous faire croire et que, la confiance et l’estime dans les chaussettes, vous avez acheté.
L’amour est inconditionnel signifie que vous donnez et recevez de façon inconditionnelle (et non aimer n’importe qui n’importe comment !) et égale. Alors que la dépendance a ses conditions : je te donne ça, mais je veux ça en échange. Le Desperado, qui donne désespérément, espère désespérément recevoir, ce qu’il ne recevra désespérément pas ou si peu. Comment sortir de ce cercle vicieux ? Tout d’abord, commencez à intégrer les données suivantes : vous êtes ADULTE et vous n’avez plus besoin de parents. S’ils sont de bons parents, tant mieux, c’est du plus, mais vous n’en dépendez plus. S’ils sont ignobles, à vous de décider si vous les fréquentez à dose homéopathique ou si vous les virez de votre vie. Toutes les personnes toxiques sont invitées à dégager de votre territoire ! L’autonomie affective, c’est être son propre univers : être capable de vivre et de respirer sans parents ni amis et quand vous en avez, des bons, tant mieux, c’est la cerise sur le gâteau ! Sinon, vous fonctionnez, comblé à l’intérieur, la tête pleine de projets, prenant soin de votre mental et de votre santé.
Vous pouvez parfaitement vous donner de la reconnaissance, de l’affection et de la protection. Savoir que vous êtes quelqu’un de bien, prendre soin de vous et vous apprécier à votre juste valeur est le secret d’une vie simple et épanouissante. Devenez « interne » et soyez votre propre référence plutôt que demander l’avis de ceux qui vous jalousent, auxquels vous faites peurs ou que vous frustrez par quelques atouts qu’ils n’ont pas. Ils vont vous écraser ! Vous ne pouvez pas plaire à tout le monde et j’ai une solution bien plus simple : plaire à une seule personne, VOUS ! Vous trouverez toujours quelqu’un pour vous critiquer, mais peu importe puisque vous savez que vous êtes quelqu’un de bien et que l’autre parle de lui à travers les serpents qui sortent de sa bouche. Laissez-le donc s’étouffer avec ! Remplissez ce vide intérieur avec des moyens simples qui vont développer votre confiance et votre estime en (re)lisant ma chronique expliquant que ça se répare : (http://www.machronique.com/manque-de-confiance-manque-d%e2%80%99estime-ca-se-repare/). Puis comprenez que le célibat, c’est la sagesse d’attendre la bonne personne (http://www.machronique.com/etre-celibataire-la-sagesse-d%e2%80%99attendre-la-bonne-personne/) et si vous êtes encore empêtré dans la dépendance affective, trouvez un bon coach (http://www.machronique.com/la-solution-a-la-dependance-affective-un-bon-coach/) pour vous sortir de ce problème.
Et le premier qui me dit qu’il ne voit pas de solutions à son manque de confiance et d’estime, je l’oblige à copier 100 fois chacune des chroniques que j’écris tous les mercredis. Non mais ! Comprenez donc que quelles que soient vos souffrances du passé, vous pouvez reprendre le contrôle de votre vie et que si vous n’êtes pas responsable de vos mauvaises programmations, vous êtes en revanche responsable de ne pas les déprogrammer quand elles vous font souffrir. Mais c’est ce que vous allez faire, n’est-ce pas ?! Allez, vous pouvez y arriver : je l’ai fait, vous le pouvez !