La densité mammaire diffère d’une femme à une autre. Chez certaines femmes la densité de leur tissu mammaire peut fausser les diagnostics et les lectures des radios et mammographies lors des protocoles de dépistages standards.
Les protocoles de dépistages améliorés permettent en effet d’avoir un examen approfondi et de déterminer si on est en présence d’une masse tumorale ou d’un tissu mammaire plus dense.
Un faux diagnostic négatif
Se tromper de la présence d’un cancer est moins grave que le résultat négatif d’une personne qui possède en vrai un cancer du sein. Ce cas est malheureusement parvenu à un certain nombre de femmes croyant qu’elles étaient à l’abri alors que la maladie continuait de les ranger de l’intérieur.
Lorsque la mammographie est difficile à lire à cause de la densité de la masse du tissu mammaire, le cancer peut se cacher et donner suite à un faux résultat « indemne ».
Les dégâts que cela provoque sont évidents : le dépistage ne remplit pas son objectif, qui est de dépister le cancer à un stade précoce, mais le cancer progresse avant d’être détecté. On perd alors la chance de traiter tôt et de minimiser les risques.
Une autre cause des faux négatifs serait le fait d’avoir des prothèses mammaires. Bien qu’elles ne provoquent pas de cancers, mais les prothèses radio-opaques empêchent le radiologue de détecter l’éventuelle présence d’une tumeur à un stade précoce.
Une fausse alerte
Mais, bien que moins grave, le problème dans l’autre direction est beaucoup plus répandu. Les faux positifs se produisent lorsque les diverses anomalies de tissus normaux sont interprétées à tort comme des signes potentiels de cancer. Ce risque est également élevé avec un tissu mammaire dense. Au cours d’une décennie de dépistage, au moins la moitié des femmes subiront une mammographie faussement positive. Bien qu’on puisse dire qu’il s’agit simplement d’une « fausse alerte » et qu’il est parfois facile de le prouver, ces faux positifs sont loin d’être bénins. Comme indiqué, ils sont au mieux une source d’anxiété passagère mais importante. Ils sont souvent la raison des tests implicites et invasifs, qui sont à leur tour une source potentielle de complications et des mammographies futures encore plus difficiles à interpréter de manière fiable.
Les compromis entre les risques faux positifs et les risques faux négatifs ne sont pas évitables, mais ils sont gérables. Pour bien les gérer, il faut commencer par évaluer le risque individuel de cancer du sein, en fonction des antécédents familiaux, du mode de vie, des biomarqueurs et des marqueurs génétiques. Il s’étend à l’intervalle de dépistage (c’est-à-dire annuel, plus souvent ou moins) et au choix de la modalité de dépistage (par exemple mammographie standard, tomosynthèse, thermographie, échographie, etc.).