L’insécurité, l’anxiété et la crise d’angoisse qui poussent à la compulsion
L’insécurité amène à l’angoisse qui pousse à la compulsion. Encore une fois, nous revenons au grand vide que vous promenez depuis votre enfance : vous essayez de le remplir compulsivement avec de la cigarette, de l’alcool, de la drogue, du travail, du jeu, de la bouffe, de la médication, du sexe, un conjoint, ou des objets pour vous remplir, pour vous rassurer. Souvenez-vous de votre peluche préférée, votre jouet fétiche, votre bout de tissu ou autre, qui vous rassurez tant, enfant. Mais tout cela n’est qu’illusion : vous êtes un puits sans fond et plus vous en mettez, plus il vous en faut car rien ne pourra combler ce gouffre intérieur, sinon votre confiance et votre estime. Vous allez développer votre capacité à vous apaiser vous-même en vous parlant, parfois comme à un enfant. Car vous devenez votre propre enfant, terrifié et qu’il faut réconforter.
Alcool, drogues, besoin d’un conjoint même malsain, sexe, jeu, travail, médication, bouffe, les tics obsessionnels compulsifs (TOC) sont autant de béquilles auxquelles vous vous agrippez pour essayer de traverser le quotidien. Que celui qui n’a jamais connu la moindre de ces dépendances nous jette la première pierre. Le jeune William, 11 ans, connaît une dépendance bien spécifique : il garde tout, surtout les capsules de bière et ce qu’il ramasse dans la rue, jusqu’aux détritus, jusqu’à son urine et si sa famille ne s’était pas penchée sur la question de la bonne façon, il en serait à conserver ses selles. Sa maman, Danielle, se battait contre le cancer et il la voyait perdre ses cheveux, ses forces, il la voyait diminuer sous ses yeux, disparaître doucement, insidieusement. Rien n’est plus terrible pour un enfant que voir souffrir sa maman et croire qu’il va la perdre. Comprenez-vous pourquoi il n’était plus capable de se séparer de quoi que ce soit, ne faisant plus la différence entre ce qu’il faut garder et ce qu’il faut jeter ? Dans le doute, il gardait tout. Aujourd’hui, sa maman a courageusement vaincu le cancer, puisant sa force dans sa volonté d’élever ses deux garçons (Simon, le deuxième a aujourd’hui 5 ans) et William a eu besoin d’être rassuré : il n’allait pas perdre sa maman, elle allait vivre et rester avec lui.
Maintenant, ce fantastique petit garçon, qui a traversé la pire épreuve qui soit, épaulé par une mère incroyable et par un père à toutes épreuves, a décidé de résumer sa compulsion aux capsules de bière qu’il ne collectionne plus : chaque fois qu’il en donne une à sa maman, elle lui remet des sous, qu’il met de côté afin de réunir un montant d’argent qu’il donnera à Michel Spénard, qui s’occupe d’un orphelinat au Guatemala. Il a fait d’une compulsion, une bonne action dont il est extrêmement fier, jusqu’à ce qu’il soit suffisamment rassuré et sécurisé pour reprendre le cours de sa vie d’enfant.
Vous retirer brutalement l’alcool, la drogue, un conjoint malsain ou toute autre béquille est un traumatisme : le remède est pire que le mal ! A moins que votre vie soit sérieusement en danger ou que vous mettiez celle des autres en péril, je vous conseille de continuer votre compulsion en comprenant qu’elle vous aide à supporter votre grande insécurité, acceptez-la le temps de reconstruire votre confiance et votre estime et, surtout, le temps de trouver un objectif et une motivation pour réussir à vous en éloigner, pour reprendre le contrôle de votre vie. Car jusque-là, c’est cette compulsion qui vous domine et le simple fait de vous en empêcher démontre que vous luttez encore et que vous n’êtes pas libre : elle vous guette, sournoise, au détour du chemin. A moins que votre croyance, bien ancrée, vous rende plus fort en décidant de ne plus jamais y toucher. Faites ce qui est confortable pour vous considérant que vous ne serez vraiment libre que lorsque cette béquille n’aura plus de prise sur vous.
Mon travail de coach ne consiste pas à vous entraîner à vous empêcher d’aller vers cette compulsion mais à vous entraîner à ne plus en avoir envie. Le plus fort étant que cette même compulsion constituera notre meilleur baromètre pour savoir si vous progressez vers votre liberté. C’est ainsi qu’un client s’appuyant sur l’alcool, la nourriture, le jeu ou le sexe observera, surpris, qu’il n’en a plus envie. Il devra peut-être se débarrasser lentement et sous contrôle médical d’une accoutumance, cependant, il se battra jusqu’au bout parce qu’il aura trouvé sa propre motivation. Il doit le faire pour lui et pour personne d’autre. Dans le cas de l’alcool, la bouffe, le sexe ou la vie de couple, il pourra « consommer » à nouveau, raisonnablement, sans aucune peur de tomber dedans. C’est mon cas et celui de plusieurs de mes clients : n’ayant plus besoin de remplir un vide, nous sommes en mesure de boire avec plaisir, sans tomber dedans et aimer sans dépendance. Il y a des compulsions socialement incorrectes et très critiquées, comme l’alcool, la drogue et le jeu. Je me souviens d’une cliente traitée d’alcoolique par sa famille parce qu’elle avait été arrêté en état d’ébriété au volant : ils étaient tous sous anxiolytiques et somnifères, « gelés » en permanence, et lui reprochaient de dépendre de l’alcool ! Il y a d’autres béquilles, plus discrètes, comme la cigarette ou les sites pornographiques, mais finalement, elles vous privent toutes de votre liberté de décider. C’est plus fort que vous ? Travaillez et vous serez plus fort qu’elles !
L’insécurité, l’anxiété et la crise d’angoisse qui pousse à la compulsion