« Dorlote, ton enfant intérieur, rassure-le, chouchoute-le quand il panique, donne-lui de l’amour » : avez-vous déjà entendu ce genre de discours ? Ces conseils vous ont-ils été utiles ? Vous ont-ils permis de combattre vos peurs et toutes les émotions négatives dont vous êtes la proie et dont il est responsable ?
Pour commencer, si vous « héberger » cet enfant intérieur, ce terroriste terrorisé, c’est que vous êtes incapable de vous aimer. Comment pourriez-vous lui donner de l’amour à lui ? Si vous êtes agent de bord et que vous savez pertinemment qu’il y a un terroriste en première classe qui s’apprête à sauter sur le dos des pilotes pour provoquer l’écrasement de l’avion : êtes-vous tenté de lui servir du champagne ou plutôt de le prendre par la peau des fesses et de le sortir de l’avion ? Rien ne peut stopper l’enfant intérieur quand il prend les commandes : RIEN ! Il est bien plus fort que vous. Et si vous souhaitez passer votre vie à négocier avec un terroriste qui détruit votre vie, libre à vous ! Personnellement, je m’en suis débarrassé.
Bien sûr, je vois vos cheveux se dresser sur votre tête : s’en débarrasser ??? Pauvre petite chose innocente et fragile qu’il faut chouchouter !!! Franchement, est-ce que cette stratégie vous a réussi ? L’enfant intérieur représente la part de vous qui n’a pas grandi : votre croissance affective s’est bloquée à l’âge de six ans et quand un stimulus externe vous renvoie dans vos chaussures d’enfant, l’adulte est aux abonnés absents : vous n’avez plus aucune capacité à piloter votre vie. Tombant dans les réactions enfantines, vous barbotez, bien qu’ayant dépassé une vingtaine d’années (et bien dépassé pour certains !) dans les peurs, la peine, le doute, la culpabilité, courant encore après l’amour et la reconnaissance de papa/maman : handicapés et dysfonctionnels eux-mêmes, comment auraient-ils pu développer votre confiance et votre estime ? Ils ne l’ont pas fait et NE LE FERONT JAMAIS ! Franchement, regardez-vous dans un miroir : constatez que vous avez passé l’âge d’avoir besoin de parents. Peut-être en êtes-vous un vous-même !
Vous avez tout fait, depuis aussi loin que vous vous souvenez, pour attirer la reconnaissance et donc l’affection de vos géniteurs qui vous ont toujours nié. En passant, l’affection est la traduction de la reconnaissance et c’est bien après la reconnaissance de votre existence que vous courez et non après les câlins. Ce fantasme de parents aimants, il va falloir vous en détacher, car c’est lui qui vous maintient dans vos chaussures d’enfant qui ne grandit pas tant que papa/maman n’ont pas dit « je t’aime » ou n’ont pas manifesté toute leur admiration pour tout ce que vous avez fait. Un de mes clients devint champion de bodybuilding, au Québec, pour forcer l’admiration de son père et de sa mère : en le déposant à sa dernière compétition, ils lui ont dit : « On espère que tu ne feras pas la g……. si tu ne gagnes pas ! ». Il a gagné. Il s’est écroulé après la compétition, car s’il a eu l’attention des flashes et des journalistes, mais quand les spots se sont éteints, il a retrouvé sa solitude et son désespoir. Il est venu vers moi pour mettre derrière lui les attentes qu’il entretenait au niveau de ses parents. Quels parents ? Parent n’est pas un titre uniquement, c’est une fonction !
On ne fait pas un enfant comme on va chercher un chiot à la SPA (SPCA) : le chiot, on peut toujours le ramener à l’élevage ou au refuge, mais l’enfant, il a des droits et les parents ont des devoirs. Combien en sont conscients ? Ils traitent leur enfant comme un poulet de grain élevé en batterie : un toit sur la tête, de la nourriture dans l’assiette, des habits sur le dos (et encore !!!) et des coups de pied quand le petit s’aventure dans leurs jambes. Et vous vous étonnez de ne pas avoir grandi ?! Qui a développé votre confiance et votre estime en vous nourrissant de reconnaissance, d’affection et de protection ? C’est trop tard pour chouchouter cet enfant terrifié qui ne comprend pas pourquoi ses propres parents ne l’aiment pas. Si vos parents ne vous ont pas aimé, ce n’est pas parce que vous n’êtes pas aimable : c’est parce qu’ils sont incapables d’aimer ! Le temps n’est plus à dorloter, chouchouter, rassurer un enfant qui, de toute façon, est handicapé. Il tombe sans arrêt dans ses travers parce que de nombreuses personnes et situations toxiques le ramène à ses six ans, dévasté.
Que diriez-vous de le faire « grandir » en reprenant votre croissance affective là où vos parents l’ont laissée ? C’est à vous de prendre le relai en tant qu’adulte pour « muscler » confiance et estime qui vous ont été volées et que vous pouvez réactiver. Oui, vous le pouvez ! Et point de magie là-dessous : il s’agit des miracles que le cerveau peut accomplir quand vous savez le mettre de votre côté. C’est mon métier depuis 2005 et j’en ai vu « grandir » des clients, reprenant leur vie en main et laissant ce gamin/cette gamine de six ans dans le passé pour donner toute la place à l’adulte épanoui. Cela dit, vous ferez bien ce que vous voudrez, si vous préférez dorloter, chouchouter et rassurer votre enfant intérieur terrorisé : après tout, c’est votre responsabilité. Mais si vous souhaitez reprendre votre vie à l’endroit où vos parents ont été défaillants pour réparer ce qu’ils n’ont pas su construire, un coaching avec moi me paraît tout indiqué ! Va juste falloir comprendre que la place de cet enfant est dans le passé et que c’est à l’adulte de gérer le présent et le futur.
Ps : merci de ne pas confondre « l’enfant intérieur » qui rime avec « peurs » et dont il faut vous débarrasser et « l’âme d’enfant » qui est la faculté de vous émerveiller, de rire, de vous amuser, d’apprendre et d’évoluer : lui, il faut le laisser s’ébattre joyeusement !
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