France – Irlande : La victoire des valeurs humaines ?

France – Irlande : La victoire des valeurs intérieures (valeurs humaines) ?
Des indices d’une évolution de la conscience humaine ?

La controverse et les discussions qui ont suivi la qualification de l’équipe de France de football au mondial 2010 sont très édifiantes et révélatrices à plus d’un égard.

Jusqu’à récemment, on considérait les erreurs d’arbitrage comme faisant partie du jeu. Même, des buts marqués de la main en quart de finale de la coupe du monde (en 1986 par Maradona contre l’Angleterre) n’ont pas suscité autant de débats ou plutôt pas le même genre de débat.

En effet, une partie du débat dans les médias a tourné autour de l’importance d’utiliser les moyens techniques (arbitrage vidéo) ou avoir recours à plus d’arbitres pour garantir plus de justice et d’équité. Même si ce débat n’est pas nouveau, il a le mérite de vouloir faire avancer ces valeurs humaines fondamentales.

Une autre partie du débat concernait une notion, jusque-là, rarement abordée qu’est l’honnêteté. Alors qu’auparavant il était presque évident et naturel de profiter d’une erreur d’arbitrage, des voix se sont élevées pour poser la question s’il n’était il plus honnête d’avouer qu’il y a eu main ? Le plus surprenant est qu’il ne s’agissait pas d’avouer une fois le match terminé, mais pendant le match et juste après que l’action ait eu lieu !

De toutes les manières après le match, Thierry Henry n’a même pas cherché à nier les faits (d’ailleurs, cela ne sert à rien avec les moyens techniques d’aujourd’hui et la prise de vue en multi angles plus rien  n’échappe aux caméras) et il n’a même pas eu la moindre tentative de trouver un prétexte ou faire de la mauvaise foi du genre : les autres auraient fait la même chose s’ils étaient à notre place. Je parle des joueurs et du staff des bleus (qui représentent les personnes les plus concernées par l’affaire, car c’est eux qui sont concernés par l’enjeu), car d’autres -essentiellement des hommes et femmes politiques- n’ont pas hésité à justifier le mérite de se qualifier par tous les moyens possibles, comme par exemple : nous méritons d’y aller, car la coupe du monde n’est pas une coupe du monde sans la France (en plus de la mauvaise foi, un manque flagrant d’humilité)… Manifestement, l’évolution de la conscience humaine n’a pas encore touché certains milieux politiques…

Le fait de se poser la question si les bleus ne devaient pas avouer la faute est édifiant, surtout pour un enjeu aussi important (une place à la phase finale de la coupe du monde), car cela représente une évolution majeure dans la conscience humaine.  Il y a eu débat également autour de la notion de mérite. L’important est-il le résultat (qualification) ou bien de mériter la qualification ? L’important est-il le résultat ou l’image qu’on donne ?

Un facteur qui a joué un rôle important dans cette prise de conscience est l’attitude et les grandes qualités humaines de l’équipe d’Irlande et de ses supporters. L’Eire et son public sont connus pour leur fairplay, leur ouverture, et leur caractère jovial. Si l’équipe de France avait en face une équipe connue pour sa mauvaise foi et son nationalisme exacerbé, il n’y aurait peut-être pas de débat du tout. En réalité, le malaise vient du fait que les bleus n’ont pas su être à la hauteur des qualités humaines des irlandais ! Le meilleur exemple ce sont les joueurs irlandais qui se sont dirigés vers Thierry Henry le prenant comme témoin, mais ce dernier est impuissant. Il ne peut avouer, l’enjeu est trop important, la pression est trop forte, le public français exulte déjà, comment le décevoir ?  Thierry Henry n’avait aucunement l’obligation d’avouer quoique ce soit, c’est à l’arbitre de faire son travail, mais malgré l’absence de devoir ou de responsabilité le malaise était bien présent, signe d’un conflit intérieur.

Cet événement démontre qu’il n’y a pas que le résultat qui compte ! D’autres valeurs non quantifiables comme l’honnêteté, le mérite, l’image et la réputation sont au moins tout aussi importantes. Même dans le foot, les valeurs intérieures commencent à se manifester et à progresser aux dépens des valeurs extérieures (Cf. Innerlife vs. outerlife).

Même si les résultats extérieurs sont là, en l’absence de valeurs intérieures (mérite, honnêteté, réputation) il n’y a pas de fierté, il n’y a pas de joie débordante… Face à des personnes qui ont de grandes qualités humaines, il y a un sursaut des valeurs intérieures qui nous poussent à être à la hauteur et si ce n’est pas le cas, c’est la honte.

Cette révélation est peut-être le résultat le plus important de cette qualification des bleus. Qui a dit que les valeurs humaines comme la fraternité et l’honnêteté n’étaient pas d’une grande puissance ? A méditer…

Et vous qu’en pensez-vous ?