On peut dire que la Ford Focus ne fait jamais rien comme les autres. Lors de ses débuts en 2000, elle nous venait directement d’Europe. Son acceptation ne fut pas difficile au Québec puisqu’on aime les petites voitures. Ce fut plus difficile aux États-Unis où les Américains aimaient leur Escort. Ford a donc fait cohabiter les deux modèles pendant un an. La Focus finit par prendre sa place. Puis les belles promesses de Ford d’avoir un modèle commun en Europe et en Amérique se sont envolées. En 2004, l’Amérique est restée coincée avec la première génération redessinée alors que l’Europe évoluait. Même chose en 2009 alors que la Focus a perdu son hayon et sa pratique familiale pour ne devenir qu’une banale berline à deux ou quatre portières.
Avant même le début de 2011, un vent de changement souffla chez Ford. La crise financière poussant les manufacturiers à se creuser les méninges, Ford annonça la venue de la Focus européenne tout de suite après le retour de la Fiesta. Ford veut maintenant simplifier ses gammes de modèles et, si possible, utiliser ses plateformes à l’échelle mondiale. C’est pourquoi la Focus a joui d’une campagne de promotion internationale sans précédent. Et pour nous, au Québec, c’est le retour du « hatchback », un modèle que les consommateurs apprécient particulièrement pour son côté pratique.
Bien que je devais effectivement faire l’essai de la version à hayon, c’est plutôt la berline qui s’est pointé le bout du capot. Une berline qui paraît beaucoup plus grosse que le modèle qu’elle remplace en raison d’une calandre massive et des ailes arrière plus rebondies. Quatre niveaux d’équipements, S, SE, SEL et Titanium composent la gamme Focus 2012, la S n’étant disponible qu’en version berline.
Ce qui frappe en prenant place dans la Ford Focus 2012, c’est le bas du tableau de bord sur mon genou droit! Ouch!! Le bas du tableau de bord sur le bord de la portière est trop avancé. Je me suis cogné le genou quelques fois pendant la semaine. Plus sérieusement, même si le bas du tableau de bord est dur, le tableau de bord intègre beaucoup de matériaux mous de qualité dans sa fabrication. Il ne faut pas oublier que, jusqu’à l’arrivée de la Fiesta, la Focus était le modèle d’entrée de gamme chez Ford. Après m’être assis sur mon siège conducteur au soutien latéral moyen, je m’aperçois que la console centrale est trop large et que ma jambe droite y est constamment accotée ce qui est désagréable. Deux grands cadrans pas tout-à-fait ronds me font face avec des aiguilles bleu poudre. Ça fait différent! Deux petites jauges en bas au centre et en haut, un petit écran ACL pour la consommation d’essence et les détails de votre trajet. Il sert aussi au système MyKey qui vous permet, par exemple, de programmer des alarmes à certaines vitesses déterminées, limiter le volume du système de son ou empêcher votre adolescent de répondre à son cellulaire. Quelques commandes au volant pour le volume de la radio, l’ordinateur de bord, le dispositif mains libres et le régulateur de vitesse.
La Ford Focus SEL 2012 possède en équipement de série le système SYNC qui peut faire une quantité incroyable de choses, plusieurs avec commande vocale. J’adore ce système mais il commence à être très lourd en ce sens qu’il finit par nous distraire autant que nous aider. Le GPS est toujours très bien à part quelques erreurs dans la base de données. De plus, Ford a un peu changé la façon de programmer les adresses par commandes vocales et le système a de la difficulté à les assimiler au premier coup. Pour le reste, tous les supports musicaux fonctionnent à merveille, vous pouvez regarder des photos sur l’écran de 8 pouces et lorsque vous enclenchez la marche arrière, l’image un peu floue de la caméra de recul s’y affiche. Il y a tellement de possibilités au système SYNC et MyFordTouch qu’il y aura sûrement un jour un livre « SYNC pour les Nuls »! Malgré son allure plus volumineuse, la nouvelle Focus ne gâte pas beaucoup les occupants des places arrière puisque l’espace pour les jambes est plutôt faible. Il est vrai que le coffre, lui, est grand mais le seuil de chargement est élevé et abaisser la banquette ne vous servira pas vraiment puisqu’elle n’est pas complètement à plat et que l’ouverture n’est pas très grande. En plus, Ford a oublié d’intégrer une poignée pour refermer le coffre. Vous allez donc vous salir les mains!
Pour l’instant, côté motorisation, il n’y a qu’un seul moteur, le quatre cylindres de deux litres développant 160 chevaux. Il peut s’accoupler à une boîte manuelle à cinq rapports ou, comme sur mon véhicule, à une automatique à six vitesses PowerShift avec mode séquentiel SelectShift. En position D, celle qui sera la plus utilisée, le moteur est poussif et il avait malheureusement une sonorité qui m’a rappelé ma défunte Escort…1991! Lorsqu’en mode S, c’est un peu mieux mais à peine. Quant au mode SelectShift, il ne s’agit pas de pousser ou de tirer le levier de vitesses mais plutôt de pousser sur l’un des deux boutons situés sur le côté gauche du levier. En fait d’originalité, on a déjà vu mieux! La visibilité est assez bonne et Ford a eu la bonne idée cette fois-ci d’intégrer des miroirs « grand angle » aux rétroviseurs extérieurs. Ainsi, il n’y a pratiquement pas d’angles morts. Sur les modèles SEL et Titanium, les freins sont à disques ABS aux quatre roues et ils sont très bien. La suspension est un peu dure mais c’est tout de même confortable. J’ai aussi trouvé la direction un peu légère mais rien pour nuire à la tenue de route. La Focus S roule sur du 15 pouces, les SE et SEL sur du 16 pouces et la Titanium sur des 17 pouces. Avec les options, il y a toujours moyen d’avoir mieux puisque ma SEL roulait sur des Continental de 17 pouces.
Voilà une petite voiture qui m’a fait espérer de grandes choses et qui, finalement, est plutôt dans la norme. Les systèmes SYNC et MyFordTouch sont bien conçus mais je commence à me demander si ce n’est pas trop. C’est plutôt distrayant sur la route et on oublie que, sur la route, il faut conduire. Je me surprends même souvent à « pitonner » sur ces écrans en roulant alors que je devrais me concentrer sur ma conduite. Pour ce qui est de la motorisation, on parle chez Ford de moteur EcoBoost. J’espère qu’il y en a un pour dynamiser la Focus parce que ce 2,0 litres n’est pas vraiment enthousiasmant. Ah! J’allais presque oublier! Le système de stationnement actif (vous savez, la voiture qui se stationne toute seule!), eh bien, ça fonctionne comme un charme. J’espère que la neige ne va pas trop diminuer ses performances…
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