Essai routier complet: Volkswagen Jetta TDI 2011

Volkswagen a toujours eu de la difficulté à attirer des visiteurs dans ses salles de montre américaines. On se souviendra que lors du lancement de la New Beetle il y a quelques années, Volkswagen avait vu une certaine amélioration de ses ventes, non seulement celles des Beetle mais aussi de ses autres produits puisque les gens redécouvraient Volkswagen par l’intermédiaire de la New Beetle. Bien que le marché américain ne soit plus le premier marché mondial (c’est la Chine), il n’en est pas moins important pour tous les constructeurs automobiles. Volkswagen tente donc de séduire à nouveau les acheteurs avec la nouvelle Jetta. Elle a été présentée en primeur à Time Square avant même d’être présentée aux Européens! On a adouci ses lignes pour les ramener près de celles d’une Audi. On a même considérablement baissé le prix du modèle de base au point où la nouvelle Jetta est maintenant le modèle d’entrée chez Volkswagen puisque la Golf se vend plus cher. C’est le monde à l’envers!

Comme le dit le vieil adage « Lorsque les États-Unis attrape le rhume, le Canada tousse »! C’est donc le même traitement qui est imposé à la version canadienne de la Volkswagen Jetta 2011. D’abord précisons que le modèle le moins cher de la gamme, à un peu plus de 17 000$, n’est pas vraiment intéressant. À moins de vouloir absolument une Jetta, ce modèle propulsé par un moteur 2,0 litres d’à peine 115 chevaux n’en vaut pas la peine. C’est le modèle 2,0 litres TDI qui m’a semblé le plus intéressant et j’ai essayé la version Comfortline. Des versions plus cossues baptisées Sportline et Highline sont aussi offertes.

Les critiques les plus acerbes faites à l’endroit de la Volkswagen Jetta 2011 par plusieurs membres de la communauté journalistique concernaient la qualité des matériaux utilisés dans l’habitacle. Et force est d’admettre que, pour une voiture d’essai qui valait autour de 28 000$, les matériaux n’étaient pas à la hauteur de ce que les constructeurs asiatiques et même américains peuvent offrir. C’est dommage puisque j’ai trouvé l’agencement des couleurs agréable sur cette version fini beige soyeux disponible en option. La position de conduite est facile à trouver et l’espace ne manque pas, même à l’arrière. Le support latéral n’est pas très impressionnant surtout lorsqu’on pousse un peu le moteur. Il faut bien se tenir au volant. Les cadrans sont dans la rectitude la plus germanique puisqu’ils sont noirs avec chiffres blancs. Aucune fioriture ou coquetterie déplacée. L’indicateur de vitesse n’est gradué qu’en km/h ce qui pourrait être désagréable si vous voyagez souvent aux Etats-Unis comme moi. Un petit ordinateur de bord est situé entre les deux grands cadrans et donne beaucoup de renseignements. Vous devrez toutefois lire le mode d’emploi pour certaines fonctions puisqu’un représentant de Volkswagen Canada a dû m’expliquer comment programmer la consommation moyenne! Même chose pour le système Bluetooth fourni en option. J’ai dû chercher le code dans le guide du propriétaire alors que le système aurait pu me l’afficher sur le grand écran central de 6,5 pouces. Quand on veut compliquer les choses…

Parlant de cet écran central, son interface est assez facile à comprendre mais n’est pas très joyeuse avec ses icônes sur fond gris, gris pâle et noir. Tout comme chez la majorité des autres constructeurs, cet écran est très sensible au rayon du soleil. La sonorité de ce système est excellente et il est même possible de brancher son iPod touch par Bluetooth sans fil. Le chauffage est efficace mais les molettes sont très difficiles à tourner par temps froid (disons – 10 C) au point où j’ai eu peur de les casser! Imaginez à – 30 C! Lorsque l’habitable se réchauffe, tout redevient normal. Le coffre offre des dimensions généreuses malgré un seuil de chargement élevé et il est possible de l’agrandir, soit par une trappe à skis, soit en abaissant la banquette divisée 60/40.

Ce qui m’intéressait le plus dans l’essai de cette Volkswagen Jetta 2011, c’était son moteur diesel. Il s’agit du moteur 2,0 litres turbodiesel de 140 chevaux et qui produit un très intéressant couple de 236 lb-pi à partir de seulement 1 750 tours/minutes. Sa transmission automatique, une DSG (pour Direct Shift Gearbox), compte six rapports en plus d’un mode sport et du mode séquentiel. Ces deux organes mécaniques se marient à la perfection. Ce n’est pas trop bruyant pour un diesel et la puissance est au rendez-vous. En mode normal, l’économie de carburant est optimisée c’est-à-dire que les passages de vitesses sont axés sur une consommation minimale et le plaisir de conduire est évidemment minimal. En mode sport, les changements de rapports sont plus agressifs, le plaisir nettement augmenté malgré votre portefeuille qui se vide plus rapidement! En mode manuel, c’est à vous de choisir quand vous passez les rapports et ce, sans embrayage. C’est amusant à utiliser au début mais on s’en lasse rapidement. Je préfère nettement le mode sport. Bien que la suspension ne soit pas axée sur une conduite sportive, il y a moyen de s’amuser… dans les limites de la légalité. Rien à redire sur le freinage et la Volkswagen roule sur des pneus de 16 ou 17 pouces, selon le niveau d’équipement.

Après cet essai, je trouve la nouvelle Volkswagen Jetta 2011 plutôt drabe. La qualité des matériaux a nettement diminué bien que la qualité d’assemblage semblait bonne. Un peu plus de convivialité au niveau des gadgets électroniques serait aussi de mise. Imaginez, moi qui suis un fan d’électronique et qui essaie ces systèmes chaque semaine, j’étais perdu. Pensez à l’acheteur potentiel de l’une de ces voitures! Quant à la mécanique et bien que le moteur ne soit pas très jeune technologiquement, elle fait très bien son travail et sa consommation se rapproche beaucoup de celles qui sont annoncées. Et pour la silhouette, il est évident qu’elle se fond maintenant dans la jungle automobile. Elle n’a que les formes d’une Audi mais sans le panache de sa cousine. C’est dommage car la génération précédente savait ressortir du lot. Peut-être la prochaine…

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