À la manière des amateurs de Honda Civic ou de Subaru WRX, les acheteurs de Volkswagen sont souvent des admirateurs de la marque. Il n’est pas rare de voir un propriétaire de Volkswagen qui en est à son deuxième, troisième ou même quatrième exemplaire de la « voiture du peuple ». D’autres achètent la Volkswagen pour son moteur diesel TDI puisqu’elle est seule à en proposer un dans la meute de constructeurs généralistes. Des projets de moteur diesel en Amérique ont été discuté chez d’autres constructeurs, notamment Honda, mais lorsque le prix de l’essence est redescendu à un niveau raisonnable, toutes ces discussions ont été mises sur la glace. Je n’ai donc pas hésité une seconde lorsqu’on m’a proposé l’essai de la Golf TDI.
Après avoir été nostalgique pendant quelques années et avoir porté le nom Rabbit encore une fois, la plus petite voiture de Volkswagen en Amérique se nomme de nouveau Golf. Bien qu’elle en soit rendue à sa sixième génération, on peut dire que la silhouette générale de la Golf n’a pas changé depuis le milieu des années ’80. Elle est toujours restée fidèle au hayon même si les modes l’on quelquefois reléguée aux oubliettes. Et elle a reçu une promotion cette année! En effet, la Golf n’est plus le modèle d’entrée de gamme puisque le modèle de base de la Jetta se vend moins cher. La Volkswagen Golf TDI 2011 n’est offerte qu’en modèle 5-portes. Trois niveaux d’équipements permettent de choisir l’équipement adapté à votre budget soit Trendline, Comfortline et Highline.
Pas de fioritures inutiles à bord de la Volkswagen Golf 2011. Pas de tableau de bord stylisé ou de nacelle d’instrumentation « flyée ». Tout est strict et bien à sa place construit dans des matériaux de bonne qualité. Lorsqu’on prend place à bord d’une voiture pour la première fois, notre premier réflexe est évidemment d’ajuster notre siège. Surprise : le seul ajustement électrique est celui du dossier. Tous les autres ajustements sont manuels. Bizarre! Au moins, le volant, en plus d’être inclinable, est télescopique. Comme je le fais chaque fois que j’en ai l’occasion, je relie mon téléphone cellulaire au système mains-libres Bluetooth. Pas très intuitif, le système! Qu’à cela ne tienne, après quelques minutes d’essai, mon téléphone est enfin relié et a très bien fonctionné toute la semaine. Les sièges sont confortables et offrent un bon support latéral. Niveau instrumentation, c’est complet et clair. Deux grands cadrans, l’un pour le tachymètre et l’autre pour l’indicateur de vitesse. Au bas de ceux-ci se trouvent deux petits cadrans pour la température du liquide antigel et pour le niveau du réservoir d’essence. Au centre, un petit écran pour les données de l’ordinateur. Il y a plusieurs informations très intéressantes mais impossible d’avoir une moyenne de consommation d’essence à long terme, celle-ci se réinitialisant après quelques heures. Le bloc central est agrémenté d’un écran de 5 pouces pour le système audio et le système de navigation optionnel. Le système audio gagnerait beaucoup en ergonomie s’il possédait des touches conventionnelles au lieu des touches tactiles à l’écran. Une prise pour iPod est située dans le petit coffre entre les deux sièges mais elle n’est pas standard et requiert un fil spécial. C’aurait été plus simple d’installer une prise USB. Il y a aussi une entrée pour carte SD. Le GPS, lui, est excellent avec une interface facile à comprendre, des cartes au défilement tout en douceur et un zoom complètement automatique basé sur votre vitesse. Seule ombre au tableau, c’est difficile de chercher dans la base de données de points d’intérêts de ce GPS et il y a quelques incongruités au niveau des accents. Par exemple, certaines adresses requiert que vous cherchiez Montréal avec un accent et d’autres, pas d’accent. Cet inconvénient peut être mineur à Maskinongé mais plus dérangeant à Montréal ou Trois-Rivières. Enfin, tout n’est pas parfait! Mais dans l’ensemble, c’est l’un des meilleurs que j’ai essayé.
Au bas de cet écran se logent les molettes de la ventilation dont les icônes sont beaucoup trop petites et difficiles à voir. C’est un peu mieux le soir mais à peine. Parlant de noirceur, toutes les commandes, incluant les commutateurs des glaces à l’avant comme à l’arrière, sont éclairés. De la couleur rouge que je déteste, l’éclairage est toutefois agencé à du blanc, particulièrement pour les cadrans, ce qui me permet de mieux l’apprécier. La soute à bagages est de très bonnes dimensions et, pour de longs objets, une trappe à skis est intégrée à la banquette. Si l’objet est long et volumineux, vous baissez alors la banquette pour un espace encore plus grand mais le plancher ne sera pas plat.
L’intérieur étant assez confortable, c’est la mécanique qui suscitait chez moi le plus d’inquiétude. Pas très familier avec les moteurs diesel (comme la majorité des Nord-américains), j’avais encore cette image de pot d’échappement d’où une fumée noire nauséabonde s’échappait. Cette époque est terminée. Le moteur TDI 2,0 litres de la Volkswagen Golf 2011 développe 140 chevaux. C’est peu me direz-vous mais vous êtes dans l’erreur puisque c’est le couple qui importe. Et les moteurs diesel ont l’avantage d’en produire beaucoup à bas régime. C’est donc 236 lb-pi de couple de 1 750 à 2 500 tr/min. qui fait tourner les roues motrices avant. Une boîte manuelle à six rapports est de série mais je vous conseille fortement la boîte automatique DSG Tiptronic à six vitesses. En mode normal, elle favorise l’économie de diesel et n’est pas très excitante. Avec son mode sport toutefois, la voiture devient très dynamique avec des accélérations bien senties vous faisant oublier qu’il y a un moteur diesel sous le capot. Et le mode manuel, que je trouve insignifiant et inutile en temps normal, devient agréable à utiliser avec des changements de rapports rapides et une puissance qui ne fait pas défaut. Inutile de dire après ces quelques lignes que Volkswagen m’a impressionné au point de vue mécanique. Pour le reste, le freinage est excellent et profite des toutes dernières technologies en matière d’aide au freinage. La suspension est légèrement dure, à l’européenne, pour une bonne tenue de route et un bon confort. La direction précise ajoute à l’agrément de conduite.
Cette Volkswagen Golf TDI 2011 ne fut pas un coup de foudre. Mais je comprends maintenant que l’on apprécie cette Golf à long terme. Bien qu’un peu fade à l’intérieur, sa mécanique est enivrante particulièrement en mode sport ou manuel. Quant à l’économie du diesel, sachez qu’il est grandement amoindri en hiver. Déjà que les pétrolières s’amusent à vendre le carburant diesel souvent plus cher que l’ordinaire, l’hiver fait grimper la consommation. Alors que Volkswagen annonce 4,6 L/100 km sur autoroute, je n’ai pu faire mieux que 6,3 avec le régulateur de vitesse enclenché sur une cinquantaine de kilomètres. Le mince avantage du diesel est donc presque effacé en bas du point de congélation. Mais pour l’agrément de conduite, la comparaison avec un moteur à essence est sûrement avantageuse.
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