Desperado : Affectif, généreux, à la recherche constante de l’affection de l’autre, c’est être aimé à tout prix !
Ainsi que je l’ai écrit dans mon livre « Le syndrome de Tarzan » (Béliveau éditeur), quand j’ai découvert que j’avais un comportement de dépendance affective, je me suis demandé pourquoi moi et pas l’autre ? Eh bien, l’autre aussi ! Quel bonheur de découvrir que je n’étais pas la seule névrosée dans chaque histoire !
Alors que les causes sont les mêmes, il existe en effet deux façons différentes de vivre le syndrome de Tarzan : il y a celui qui donne et celui qui prend et ils s’attirent immanquablement. Je n’ai pas résisté à l’envie de les surnommer afin que vous saisissiez clairement le rôle de chacun, sur la grande scène de la dépendance affective : Le Desperado et le Trou noir affectif.
Vous reconnaissez-vous dans la description du Desperado ? Très généreux, vous donnez de l’affection sans compter et vous courez désespérément après celle des autres, dépendant ainsi de ce que vous n’obtenez pratiquement jamais. D’ailleurs, remarquez que plus vous semez, moins vous récoltez puisque vous tombez TOUJOURS sur ceux que vous nommez profiteurs. Effectivement, vous choisissez de préférence quelqu’un qui souffre plus que vous, pour pouvoir le sauver. C’est là que vous existez : quand on a besoin de vous ! En proie aux émotions excessives, souvent extraverti, vous ne comprenez pas pourquoi l’autre ne répond pas à vos attentes, après tout ce que vous avez fait pour lui. Vous êtes du genre chevalier en armure ou de celles qui ne laissent pas un petit chat perdu dans la rue.
Desperado, vous êtes prêt à tout pour combler votre carence en reconnaissance, affection et parfois protection, qui vous ont tant fait défaut dans votre enfance. C’est ce qui vous pousse à faire tout et n’importe quoi pour l’autre, jusqu’à vous oublier, être aimé à tout prix et reconnu pour votre générosité. Vous êtes totalement dépendant et pas uniquement du conjoint, des autres aussi au travers de leurs jugements ou appréciations. Dans l’incapacité de reconnaître votre valeur et vos belles qualités, vous donnez tout puisque vous ne valez rien, pour un peu d’affection et de reconnaissance.
Évidemment, vous tombez invariablement sur le Trou noir affectif qui vous fait miroiter juste ce qu’il faut pour vous appâter, afin de vous inciter à tout donner. Il stimule votre syndrome du sauver et vous accourez ! En avez-vous assez de courir après un mirage, une illusion d’affection, une oasis de reconnaissance qui disparaît dès que vous vous en approchez ? Vous me faites penser à Bip Bip et Vil Coyote ! Ce dernier ne réussit jamais à attraper sa proie, qui court trop vite, malgré tous les stratagèmes ingénieux qu’il invente. Quoi qu’il fasse, ça se retourne contre lui et… contre vous ! Vous donnez tout et ce n’est pas encore assez, c’est vous le mauvais, le méchant, le pas bon ! Il est temps d’allumer, non ?!
Vous ne vous êtes jamais demandé comment serait votre vie avec une personne qui vous rendrait ce que vous donnez ? Ca vous faire peur : vous n’avez pas l’habitude parce que vous n’existez qu’au travers des gens que vous sauvez. Il va falloir exister autrement car vous allez y laisser votre confiance, votre estime et votre peau, en plus de votre porte-monnaie ! C’est ce qui m’est arrivé. Il m’a fallu tout reconstruire, ma vie sociale, professionnelle et financière, et je vous conseille de réaliser ce qui vous arrive avant d’en arriver là. Laissez tomber cette peau de Desperado et comprenez que vous n’êtes responsable de personne (en dehors de vos enfants mineurs) et que vous ne pouvez sauver personne en dehors… de vous ! Sauvez-vous, à toutes jambes, loin de ces suceurs de sang, d’énergie et d’argent !
Le pire, c’est que quand vous êtes fatigué, écœuré, épuisé par votre Trou noir affectif, vous pouvez devenir mauvais : vous avez tout donné pour être bafoué, ridiculisé et humilié. Un Desperado en colère peut devenir dangereux, poussé par la frustration et les émotions dont il est très proche, contrairement au Trou noir affectif qui lui, en est coupé. A bout de souffle, de ressources, d’énergie et d’incompréhension, je n’avais plus d’autre issue que de sauter à la gorge des deux conjoints que j’ai eus. La violence est à la hauteur de la déception, de l’espoir anéanti et du grand vide qui vous investit, quand l’autre commet le dernier acte, goutte d’eau dans un vase déjà trop rempli. Vous vous êtes reconnu ? Agissez ! Sortez de cette mauvaise programmation en développant confiance et estime, qui vous rendront le respect de vous-même : vous ne laisserez alors plus personne vous « pomper », mais plutôt vous aimer. Parce qu’Aimer, c’est donner ET recevoir !